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«Barbu - foire électro trad» du Cirque Alfonse : (re)conquérir Montréal, puis le monde

Cirque Alfonse: à la conquête du monde

Après un premier tour de piste plus que réussi au festival Montréal Complètement Cirque l’an dernier, la troupe Alfonse et son spectacle Barbu - foire électro trad rentrent à la maison pour trois semaines de représentations supplémentaires, du 19 juin au 12 juillet, à l’Olympia, toujours dans le cadre de la grande fête estivale du cirque qui, elle, en sera à sa sixième édition.

Ensuite, en août, les barbus et leur foire électro trad iront montrer de quel bois ils se chauffent à Édimbourg, au Edinburgh Festival Fringe (EFF), plus important carrefour culturel au monde, où quelques 2000 manifestations artistiques de toutes natures (cirque, mais aussi théâtre, musique, danse, etc) se déploient chaque jour. Il s’agira là d’une nouvelle étape, charnière, dans le processus de percée du marché international pour la joyeuse bande du Cirque Alfonse, petite formation familiale de Saint-Alphonse-Rodriguez, dans Lanaudière, née en 2005, et construite autour du clan Carabinier-Lépine et leurs amis proches. La mission du Cirque Alfonse : jouer avec les références du Québec d’antan et les actualiser dans une folie créatrice déjantée et originale.

Déjà, leur deuxième spectacle, Timber, autre enfant de Montréal Complètement Cirque, joué plus de 280 fois, et dont la trame de fond prend racine dans les camps de bûcherons d’autrefois, a fait sensation dans 13 pays depuis 3 ans. Les acrobates d’Alfonse sont ainsi allés jongler avec leurs haches, faire la course sur leurs bûches de bois et tapé de la casserole, entre autres, dans tout le Canada, aux États-Unis, en France, à Londres, en Australie, en Asie, en Suède et en Finlande.

«On se rend compte que les racines du folklore sont dans beaucoup d’autres pays aussi, remarque Geneviève Morin, responsable des communications du Cirque Alfonse et membre de la troupe. C’est pour ça que ça fonctionne partout…»

Pour les prochains mois, les 10 artistes de Barbu – foire électro trad (trois musiciens et sept interprètes) alterneront les représentations de cette dernière œuvre et de Timber un peu partout sur le globe. L’équipe est la même dans les deux cas.

Alors que Timber a rapidement trouvé sa niche dans les théâtres, la scénographie de Barbu – foire électro trad est un peu plus complexe et exige d’être présentée dans des salles plus grandes, avec sa passerelle qui lie une plateforme de fond à l’arrière et une scène circulaire de 16 pieds par 16 pieds au milieu, «pour donner l’apparence d’un cabaret», précise Geneviève Morin.

Un pur divertissement

Avec Barbu – foire électro trad, Alfonse rompt avec les bûcherons de Timber pour céder la place aux hommes forts et aux femmes poilues qui se colletaient joyeusement pour en mettre plein la vue aux spectateurs. L’opus se rapproche d’un esprit de cirque ancien, simple sans être simpliste, et qui rappelle cette période où Louis Cyr fourbissait ses premières armes pour épater la galerie au Parc Sohmer, au début des années 1900.

«On a créé un cabaret qui prend sa source dans le cirque traditionnel, dans les foires de la fin du 19e et du début du 20e siècle, explique Alain Francoeur, metteur en scène de Barbu – foire électro trad. On recrée l’atmosphère de l’époque, celle des rassemblements dans les parcs, où on offrait des numéros de danse, de musique, de cirque, et tout ça, dans le pur plaisir du divertissement. Au tournant du siècle, les gens travaillaient 14 heures par jour à l’usine, et ils allaient là seulement pour s’amuser.»

Prouesses sur patins, tours de magie, exploits de gros muscles, jonglerie, cassage de briques, lits de clous et humour grivois : les amateurs de l’art circassien dans son état le plus naturel seront comblés pendant les 110 minutes de la prestation, réservée aux adultes parce qu’on y sert de l’alcool. Alain Francoeur insiste sur la notion de divertissement, prédominante dans Barbu – foire électro trad, qui ne se lance pas pour mission d’intellectualiser le cirque, mais simplement de dérider son public. Deux écrans de 24 pieds par 8 pieds font office de décor en projetant diverses images, les costumes sont issus de garde-robes contemporaines, mais se font aussi parfois très légers, et les barbes des messieurs sont bel et bien réelles.

«C’est une évolution logique, estime Alain Francoeur. L’idée, c’était de caser l’image des bûcherons, et je pense qu’on y arrive, avec ce spectacle. On continue de faire de la musique traditionnelle parce que c’est important, ça fait partie de l’essence d’Alfonse, mais on la mélange avec de la musique électro. On ne se prend pas au sérieux ; il y a toujours un clin d’œil quelque part, un mouvement qui provoque une distanciation.»

C’est peut-être cette approche bon enfant qui assure à la petite tribu d’Alfonse un triomphe grandissant, ici comme ailleurs. C’’est ce que croit Alain Francoeur.

«On ne conçoit pas un spectacle en se disant que ça va être un succès mais, malgré nous, c’en est un, observe ce dernier. On parle de racines, de traditions, de famille, de fraternité, de travail avec la matière première qu’est le bois, on prend des risques avec des objets qui ne sont pas nécessairement des accessoires de cirque, et ça fonctionne. On réussit à transcender la culture pour aller à l’essence même de chaque culture. C’est fascinant!»

Barbu – foire électro trad tiendra l’affiche de l’Olympia de Montréal du 19 juin au 12 juillet, dans le cadre de Montréal Complètement Cirque, qui se déroulera du 2 au 12 juillet.

Pour des billets et plus de détails sur la programmation :montrealcompletementcirque.com.

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