Il faut avoir visité l’Allemagne pour savoir à quel point les Allemands sont d’une efficacité redoutable. Lorsqu’ils décident de faire quelque chose, le cœur et l’âme y passent, et l’expression « à moitié » n’existe tout simplement pas. Voyez simplement le résultat final quand BMW décide de se lancer dans le monde de la voiture électrique. Nous obtenons la BMW i3 2015, ainsi qu’un autre modèle exotique à faire baver, la i8.
L’on obtient donc une nouvelle gamme à part entière, entièrement distincte autant au niveau technologique qu’en ce qui concerne la mise en marché. La personnalité BMW y est assurément, mais la i3 est unique en son genre. L’on a l’impression de conduire une voiture arrivée directement du futur, rien de moins.
Premièrement il y a son design extérieur et intérieur qui est plus excentrique que bien des voitures concepts n’étant jamais destinées à la production. Puis il y a ses technologies intégrées qui impressionnent, même comparativement à d’autres voitures électriques. Et finalement, il y a cette drôle de sensation que nous conduisons l’avenir de l’automobile, des petits véhicules dont l’objectif principal est de nous transporter dans un environnement urbain dans un silence complet sans consommer une goutte d’essence. La Nissan Leaf et la Chevrolet Volt donnent quelque peu cette impression aussi, mais c’est accentué dans la i3.
L’avenir est d’ailleurs ce qui a incité BMW à lancer la gamme « i ». Nous sommes d’accord pour dire que notre monde change. Les valeurs de la population changent en ce qui concerne le transport et le souci de l’environnement joue un rôle continuellement plus important. Les ressources naturelles s’épuisent lentement. Nous sommes de plus en plus regroupés dans des centres urbains et si la tendance se maintient, 60 % de la population vivra en ville d’ici 2030 selon les chiffres annoncés par BMW.
Il faut donc se préparer à une nouvelle réalité. Ce n’est rien de nouveau, l’industrie de l’automobile est constamment en période de transition. La transition actuelle nous dirige vers des véhicules écologiques qui réduisent la dépendance de leurs propriétaires envers le carburant. Il suffit de jeter un coup d’œil au communiqué de presse de la récente Chevrolet Corvette Z06 qui parle de technologies utilisées afin d’améliorer la consommation de carburant pour comprendre que cette tendance s’applique à tous les joueurs de l’industrie, même ceux qui sont propulsés par un moteur V8 de 6,2 litres.
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Design futuriste
Donc, pour en revenir à l’i3, nous avons affaire ici à la vision de l’avenir de l’automobile selon BMW. Cela commence avec son design avant-gardiste. Visuellement, nous adorons ou nous détestons son design. Impossible cependant de ne pas être impressionné par l’ingénierie derrière sa conception. En dessous des panneaux de carrosserie aux lignes complexes, l’on retrouve la structure pour le compartiment des passagers qui est construit en fibre de carbone et donc si léger qu’il peut être soulevé par une seule personne. Sous cette structure se retrouve un module qui intègre toutes les composantes mécaniques. Ces dernières ne viennent donc pas s'introduire dans l'espace prévu pour les passagers. Ensemble, ces deux éléments forment l’architecture LifeDrive conçue spécialement par BMW pour les voitures électriques.
Les roues sont repoussées aux extrémités afin d’améliorer l’espace intérieur. L’on décerne uniquement deux poignées de porte, mais l’i3 est en réalité une voiture à quatre portes alors que celles à l’arrière s’ouvrent en sens contraire. Cela facilite l’accès aux places arrière. Malgré le fait que oui, les roues sont repoussées au maximum, ces places arrière n’offrent pas nécessairement beaucoup de place pour les jambes et leur confort est relatif, mais bon, pour dépanner deux personnes, ça passe.
Vos passagers seront d’ailleurs si impressionnés par l’habitacle de la i3 qu’ils ne songeront même pas à se plaindre. Le tableau de bord est peut-être le plus élégant de l’industrie selon moi. Il est certainement le plus unique. Du bois d’eucalyptus se retrouve un peu partout, car ce bois repousse plus rapidement et son utilisation est donc plus écologique, tandis que le tissu qui recouvre les sièges est peut-être rugueux, mais il est parfaitement vert lui aussi.
Il n’y a pas beaucoup de commandes à l’intérieur outre celles de la climatisation. Le reste est accessible par l’entremise d’une molette circulaire comme sur la majorité des produits BMW. Comme ces derniers, il faut un peu de patience pour comprendre l’emplacement des divers menus importants, mais après quelques semaines ça y est. Tout cela a comme effet de créer un environnement vaste et dégagé à l'avant où, contrairement à l'arrière, l'on bénéficie d'énormément d'espace.
Sur la route maintenant
Nous voilà donc derrière le volant de la BMW i3 2015. Premièrement, il faut travailler un peu pour trouver une position de conduite idéale. Le levier permettant de monter ou baisser le siège ne fait pas tout le travail pour nous. Il faut se propulser vers le haut pour monter le siège, un peu comme une chaise de bureau abordable.
L’on appuie sur le bouton « Start » et le moteur démarre, dans un silence complet évidemment à l’exception de quelques musiques de bienvenue ici et là. Pour s’élancer, l’on tourne légèrement vers le haut ou vers le bas en fonction de notre direction souhaitée une molette située à côté du volant.
Nous appuyons sur l’accélérateur et la voiture saute vers l’avant. Les moteurs électriques développent leur couple de façon instantanée, il faut se le rappeler. Dans le cas de la i3, c’est 184 lb-pi de couple qui sont développés par le moteur électrique de 130 kW offrant aussi 170 chevaux. Cela permet à la voiture d’atteindre 100 km/h en 7,2 secondes.
Il faut s’habituer au comportement d’une voiture électrique. Tout est vif et immédiat. L’on frôle l’accélérateur et la voiture accélère instantanément. L’on relâche l’accélérateur, et la voiture freine automatiquement, comme si nous avions le pied sur le frein. Ce faisant, nous rechargeons la batterie qui alimente le moteur électrique. Dans la i3, il s’agit d’une batterie lithium-ion de 18,8 kWh.
Tout cela fait en sorte que le comportement est saccadé au début, mais rapidement le tout devient très fluide et doux. La voiture est totalement silencieuse et donne l’impression que l’on vogue sur la route. D’ailleurs, la BMW i3 2015 est très confortable, au point où l’on se surprend à oublier le monde qui se retrouve autour de nous. Dans l’environnement stressant de la ville, l’i3 est comme une coupe de vin avant une longue fin de semaine.
Surtout qu’elle se faufile partout cette i3. C’est incroyable à quel point le rayon de braquage est court. Le conducteur n’a qu’à déterminer où il veut pointer la voiture, et la calandre s’y retrouve. Si nous finissons tous en ville comme le prédisent les experts, nous serons aux anges avec une BMW i3.
Maintenant, la question qui tue
Jusqu’où pouvons-nous profiter de l’habitacle extra contemporain de la i3, de sa direction hyper communicative, de son silence et de son confort, et de sa conduite ultra écologique? Environ 160 kilomètres selon BMW. Il est possible d’ajouter 20 % à ce chiffre si l’on choisit le mode Eco Pro +, l’un des différents modes de conduite offerts.
Voilà pour la théorie. En pratique, la distance possible variera. Certains propriétaires particulièrement fiers de leur voiture électrique diront qu’ils sont en mesure de parcourir beaucoup plus que ça. D’autres diront que ce n’est pas important l’autonomie, car nous ne parcourons que très rarement de longues distances avec notre véhicule (il est vrai que la distance parcourue quotidiennement en moyenne par la population est de 47 kilomètres selon des sondages récents).
Bref, j’irais avec l’idée que si notre batterie est entièrement chargée, une distance d’environ 120 kilomètres est facile à atteindre. C’est amplement suffisant pour la majorité d’entre nous. Plus que ça et des facteurs comme le style de conduite, le climat et les routes que nous empruntons deviennent importants à surveiller, car ils peuvent venir réduire considérablement l’autonomie de notre moteur électrique.
Sauf si nous avons ajouté le prolongateur d’autonomie offert par BMW au coût de 4 000 $. Il s’agit d’un moteur deux-cylindres qui agit comme une génératrice afin d’alimenter la batterie et nous permettre de continuer notre chemin. Ce moteur s’alimente à l’essence et permet de parcourir jusqu’à 300 kilomètres avant de devoir refaire le plein.
Personnellement, je choisirais cette option sans hésiter. Nous payons déjà au minimum 36 950 $ (44 950 $ moins les incitatifs gouvernementaux de 8 000 $ au Québec) pour notre i3, le montant supplémentaire exigé pour le prolongateur d’autonomie est raisonnable et nous donne beaucoup plus de flexibilité.
Sinon, nous sommes à la merci de notre batterie. Celle-ci demande entre trois et six heures en moyenne selon BMW pour être entièrement rechargée avec la station de recharge BMW installée à la maison. Cela dit, 80 % de la charge complète peut être atteinte en moins de trois heures.
Conclusion
Qui achètera une BMW i3? Le client type (selon moi) comprendra premièrement les bons et les mauvais côtés d’une voiture électrique et voudra tout de même se lancer dans l’aventure. Le propriétaire voudra de plus se démarquer encore plus que ceux et celles qui conduisent une Leaf ou une i-Miev. L’emblème BMW vaudra les dollars supplémentaires exigés pour la voiture électrique allemande. Il ou elle prendra probablement le prolongateur d’autonomie question de ne pas avoir à calculer la distance possible si l’envie prend de quitter la ville la fin de semaine par exemple.
Et au final l’acheteur aimera sa BMW i3. Il aimera sa silhouette extra-terrestre, son habitacle « wow » et son comportement urbain exceptionnel. Maintenant, il reste à savoir combien de ce type de personne le marché est en mesure d’offrir. Cela dictera l’avenir de la gamme « i », elle qui voit déjà très loin.
Source: EcoloAuto.com
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