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«Métamorphoses. Dans le secret de l'atelier de Rodin» au Musée des beaux-arts de Montréal (PHOTOS)

Exposition au MBAM: Rodin et la matière
MBAM

Si vous voulez vous faire une idée de ce que fut le travail exceptionnel d’Auguste Rodin (1840-1917), le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), vous en donne l’opportunité avec son exposition Métamorphoses. Dans le secret de l'atelier de Rodin.

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«Métamorphoses. Dans le secret de l'atelier de Rodin» au MBAM

En collaboration avec le musée Rodin à Paris, l’expo – la plus importante jamais consacrée au sculpteur français au Canada – réunit 171 pièces dont plusieurs chefs-d’œuvre exposés pour la première fois en Amérique tels La Méditation, L’Homme qui marche ou le célèbre Penseur.

«Rodin, c’est beaucoup de testostérone, a lancé en riant Nathalie Bondil, directrice du MBAM et commissaire de l’exposition. Quand vous installez ses œuvres dans un endroit, elles développent une telle puissance d’expression, elles habitent tellement l’espace, que vous en êtes frappé.»

Sa pièce colossale La Porte de l’enfer représente l’œuvre de sa vie. Inachevée, il en tirera néanmoins des œuvres individuels qui feront sa renommée comme Le Penseur et Le Baiser. Mais on reste sans voix devant La main de Dieu, sculpture jaillissant d’un bloc de marbre qui ouvre l’exposition.

Mme Bondil rappelle que Rodin avait pris très tôt conscience de la puissance d’évocation que dégageaient ses sculptures. «Quand on lui demandait quels étaient les titres de ses compositions, il répondait: "Les titres, ma foi peu m’importe. Mes sujets sont toujours des hommes musclés ou des femmes gracieuses. C’est pour cela que je suis connu."»

Un Rodin méconnu

La directrice et grande amatrice des œuvres du sculpteur a voulu cette magnifique exposition déployée sur 12 salles comme une révélation sur un Rodin méconnu du grand public. «On dévoile ici une autre de ses facettes, notamment au travers du plâtre, très rarement présenté. Les gens ont l’impression que le plâtre est un matériau de peu d’importance et modeste. Rodin va l’anoblir en lui donnant toute la force d’expression et en l’intégrant dans un processus de création tout à fait révolutionnaire.»

C’est pourquoi elle espère que le public sera d’abord étonné et ensuite ému devant la proposition du musée qui n’a pas hésité à embrasser l’univers avant-gardiste d’un artiste génial. Sont rassemblées 94 œuvres en plâtre, 60 en bronze, 14 en marbre, 4 en grès, 3 en terre et 1 en porcelaine.

«Il existe chez Rodin une espèce de créativité sans chaînes, une vision d’une sculpture totalement libérée de l’impératif des reproductions, des illustrations et des imitations qui fait qu’il nous plonge tête première dans le vingtième siècle, a ajouté Mme Bondil. Je crois que le public va être assez interloqué par ses processus de création extrêmement modernes, expérimentaux et étranges.»

Pas d’art sans expérimentation ni transformation. Rodin, père de la sculpture moderne, suivait un parcours original n’hésitant pas à défragmenter ses œuvres pour mieux les remodeler.

Processus infini dans lequel cet infatigable travailleur développe un véritable lexique personnel fait d’assemblages et de combinaisons. À ce titre, l’atelier représente le lieu de création par excellence. C’est là que l’artiste, accompagné de ses nombreux collaborateurs, pense et agit. C’est là aussi que le musée vous invite à entrer.

Exposition: Métamorphoses. Dans le secret de l’atelier de Rodin – Au Musée des beaux-arts de Montréal – du 30 mai au 18 octobre 2015.

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