Éric Martel devient le nouveau président-directeur général d'Hydro-Québec, a annoncé mercredi le ministre des Ressources naturelles du Québec Pierre Arcand. Il succède à Thierry Vandal, qui a quitté son poste le 30 janvier dernier.
L'homme de 47 ans a notamment été président de la division des avions d'affaires chez Bombardier, entreprise au sein de laquelle il a œuvré pendant près de 13 ans. Il a également occupé des postes au sein de Pratt & Whitney et Rolls Royce, Procter and Gamble et Kraft Foods.
M. Martel a quitté Bombardier le 18 mai dernier, moins de deux ans après sa nomination à la tête de la division des avions d'affaires, au moment où l'avionneur traverse une période difficile, marquée notamment par des milliers de mises à pied.
Éric Martel entrera en fonction chez Hydro-Québec le 6 juillet prochain. En attendant, il a déjà annoncé vouloir mettre de l'avant quatre grands objectifs :
- Une plus grande transparence;
- Un souci accru du service à la clientèle;
- Une croissance des activités;
- Une amélioration de la productivité.
« Je me réjouis à l'idée de servir la société québécoise et aussi d'accomplir une mission qui sera aussi exigeante qu'importante. »
— Éric Martel
Le ministre Arcand a réitéré mercredi matin qu'il préconise de nouvelles façons de faire chez Hydro-Québec. « Nous allons travailler à un meilleur service à la clientèle, à une meilleure transparence », a-t-il dit. « J'ai déjà dit la semaine dernière que nous nous attendions à une nouvelle culture chez Hydro-Québec », un changement qu'Éric Martel s'est dit prêt à mettre en branle.
La société d'État a notamment été critiquée par la vérificatrice générale du Québec la semaine dernière pour avoir vendu un équipement d'une valeur de 79 millions de dollars à des ferrailleurs pour la somme de 75 000 dollars.
Bonus : les règles changent
La question des primes versées à ses dirigeants soulève aussi des questions depuis la démission de Thierry Vandal, qui a encaissé une indemnité de départ de 560 000 dollars et empochera une rente de retraite de 450 000 dollars par année, et indexée à vie.
Le ministre Arcand a précisé que le salaire annuel de base de M. Martel resterait le même que celui de M. Vandal. Il a cependant ajouté que les règles concernant l'attribution de primes changeaient et qu'elles ne tiendront plus seulement compte des performances économiques, mais également de critères « qualitatifs » tel que le service à la clientèle.
De plus, si M. Martel démissionne, il n'aura pas d'indemnité de départ comme celle qui a été versée à M. Vandal. Mais s'il est congédié, il aura droit à son salaire durant un an.
Plus tôt cette semaine, Le Journal de Montréal a révélé que 1768 cadres se partagent cette année des primes de 22 millions de dollars. Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, est revenu à la charge à ce sujet mercredi, qualifiant le dossier de « scandaleux ».
« Les Québécois sont en colère. Ils ne comprennent pas comment il est possible que le gouvernement distribue pour 22 millions de dollars en bonis au rendement aux dirigeants d'Hydro-Québec parce que l'hiver a été plus froid que prévu. Depuis quand les dirigeants d'Hydro-Québec contrôlent la météo? », demande-t-il.
D'autres candidates
Depuis un mois, Hydro-Québec est sous la direction par intérim de Lise Croteau, première femme à diriger l'institution. Sa nomination a été entérinée par le conseil d'administration de la société en avril dernier. Hydro-Québec avait alors indiqué qu'elle poursuivrait ses recherches d'un nouveau PDG.
Mme Croteau est entrée en fonction le 1er mai, date à laquelle Thierry Vandal a quitté ses fonctions. Ce dernier avait annoncé sa démission le 30 janvier. Il a affirmé qu'il souhaitait faire autre chose après dix ans comme PDG d'Hydro-Québec.
Le nom de la présidente et chef de la direction de Gaz Métro, Sophie Brochu, avait aussi circulé.
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