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Québecor n'a qu'à se plaindre à PKP si elle se retrouve malgré elle au coeur des débats, dit Jean-Marc Fournier

Fournier s'étonne d'avoir reçu une lettre du PDG de Québecor
Radio-Canada

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean Marc Fournier, s'étonne et s'inquiète d'avoir reçu une lettre du PDG de Québecor, Pierre Dion, qui reproche au ministre Pierre Arcand d'avoir fait référence au taux d'intérêt utilisé par Vidéotron lors d'un débat partisan à l'Assemblée nationale.

La semaine dernière, l'opposition officielle avait critiqué avec virulence le gouvernement Couillard sur la gestion d'Hydro-Québec, et notamment sur le taux annuel de 14,4 % qu'impose la société d'État aux clients qui tardent à payer leur compte d'électricité.

Or, plutôt que de répondre à ces attaques, le ministre Arcand avait évoqué les politiques de Vidéotron, une propriété de Québecor dont le chef de l'opposition officielle est actionnaire de contrôle.

« Dans le cas de Vidéotron, quand les clients sont en tort, c'est 19,56% [d'intérêt]. »

— Le ministre des Ressources naturelles et de l'Énergie Pierre Arcand

Dans sa lettre adressée à M. Fournier le 27 mai, le PDG de Québecor, Pierre Dion, dit : « j'aimerais amicalement vous faire part de notre souhait de demeurer à l'écart de tout débat politique partisan. »

Aujourd'hui, le ministre Fournier s'étonne recevoir de reproches du PDG de Québecor.

« Je n'ai jamais reçu de lettre de ce genre en 20 ans », a-t-il dit en conférence de presse. Selon lui, ce geste illustre les conséquences néfastes du fait que Pierre Karl Péladeau est à la fois chef du PQ et actionnaire de contrôle du conglomérat.

« Je note que M. Dion ne veut pas qu'on fasse de rapprochement entre Québecor et Pierre Karl Péladeau, mais ils ont choisi eux même de ne pas mettre de distance entre eux. »

— Le leader parlementaire du gouvernement, Jean Marc Fournier

« Le chef de l'opposition, on le met devant ses contradictions. Québecor dit ne parlez plus de moi, je ne veux pas aller dans les débats partisans. Nous disons à Québecor, quel que soit le volet, vous êtes amenés dans les débats partisans par votre actionnaire principal. Adressez-vous à lui, pas à nous », dit-il.

Jean-Marc Fournier craint qu'une telle critique venant d'une entreprise privée menace la liberté des députés. « Je souhaite qu'il n'y ait pas de conséquence, que nous soyons libres de faire des interventions », ajoute-t-il.

PKP n'était pas au courant

Questionné par des journalistes après cette sortie de Jean-Marc Fournier, Pierre Karl Péladeau en a profité pour dénoncer les attaques à répétition de la part des libéraux dont il est la cible, selon lui.

« Je ne connais pas la teneur de la lettre et de l'intervention de Jean-Marc Fournier. Mais maintenant, qu'il sorte ça, ça ne m'étonne pas beaucoup », a dit le chef péquiste.

« Systématiquement, on l'a vu, alors que M. Couillard depuis le début souhaite davantage de sérénité en cette matière, il semble que ses collègues du Conseil des ministres adoptent une attitude tout à fait différente », affirme-t-il.

Cette intervention survient alors que se poursuivent les travaux de la commission parlementaire qui se penche sur les liens entre PKP et son empire médiatique.

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