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Réfugiés syriens : le Canada est débordé

Réfugiés syriens : le Canada est débordé

Alors que le groupe armé État islamique intensifie sa présence en Syrie, Radio-Canada a appris qu'au pays le nombre de demandes de réfugiés parrainés par des proches est passé de quelques dizaines par mois à plusieurs centaines. Selon certains, très peu sont admis au pays et le processus est long. Ottawa croit tout de même pouvoir tenir ses engagements.

Un texte de Louis-Philippe Ouimet

La vaste majorité des réfugiés syriens qui arrivent au Canada sont parrainés par un proche. Dans le jargon gouvernemental, on parle de parrainage par le secteur privé. Selon des chiffres du gouvernement Canada obtenus par le Nouveau Parti démocratique (NPD), la demande est forte. Un exemple, en juillet 2013, il y a eu 27 demandes parrainage et le mois dernier, il y en a eu 634.

Les organismes d'aide débordés

L'organisme Action Réfugiés Montréal qui aide au parrainage ne peut pas répondre à la demande. Près de 130 personnes qui voulaient obtenir de l'information n'ont pas eu de retour d'appel parce que les lignes ne dérougissent pas. « On ajoute même plus les noms », explique Paul Clarke, le directeur général d'Actions Réfugiés Montréal.

« On dit aux gens, rappelez-nous en 2016 parce que j'ai assez de dossiers pour me rendre en 2017! »

— Paul Clarke, DG d'Actions Réfugiées Montréal

L'objectif du Canada sera-t-il atteint?

Si les demandes de parrainage sont nombreuses, les admissions au Canada ne suivent pas le même progression.

De janvier à avril 2015, il y a eu au total 420 admissions en parrainage privé et près d'une centaine de prises en charge par le gouvernement. Le Canada s'est engagé à accueillir au total 11 300 réfugiés syriens d'ici la fin 2017. Pour atteindre cet objectif, le taux d'admission devra grimper, affirme Lysane Blanchette-Lamothe, députée de Pierronds-Dollard pour le NPD . « On suppose qu'à ce rythme-là, le gouvernement ne pourra pas atteindre les cibles qu'il s'est fixées cette année. »

Le gouvernement canadien réplique qu'il est sur la bonne voie pour respecter son engagement de réinstaller plus de 10 000 réfugiés syriens, en ajoutant que les délais d'admission sont tributaires de la sécurité dans la région.

Le dossier de la famille Hariri

Anas Hariri est un ingénieur en informatique d'origine syrienne qui a immigré au Canada en 2008. Il veut maintenant faire venir au pays des membres de sa famille qui ont fui la Syrie. Alors que son frère le plus âgé a été torturé par un groupe de terroriste, il se félicite d'avoir réussi à ce que son autre frère soit admis au pays.

« Sa maison a été bombardée au complet. On ne sait pas qui a bombardé sa maison », raconte-t-il. Son frère, sa conjointe et ses trois enfants débarqueront au Canada le 23 juin.

Au cours des prochaines semaines, Anas Hariri leur dénichera un appartement et des vêtements et il espère entamer des démarches pour les autres membres de sa famille.

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