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Andrea Ng, une étudiante canadienne, réplique à celui qui la tyrannise en ligne depuis des années

Andrea Ng ne se laissera pas faire par son cyberintimidateur

À 16 ans, Andrea Ng est allée à une fête dansante de l'école avec ses amis. En rentrant chez elle, Andrea a pris une photo d'elle qu'elle a publiée sur Facebook. Rien de bien spécial pour une fille de son âge.

Sauf que, trois ans plus tard, cette photo est, bizarrement, revenue la hanter.

Quelqu'un a tiré la photo de son album Facebook, a rajouté sur Photoshop une paire de seins nus au lieu de la robe mauve qu'elle portait et est allé encore plus loin en créant un faux compte à son nom. Il a commencé à ajouter les amis et la famille d'Andrea sur ce nouveau compte qui présentait la fausse photo.

Andrea a rapporté l'histoire à la police en demandant à ce que ce sabotage soit stoppé. Sauf que les autorités n'ont pas été d'une grande aide.

« Ils m'ont dit de faire un rapport auprès de Facebook et d'espérer que ça se règle », a expliqué la jeune femme au HuffPost B.C. « C'est ce que j'ai fait, mais j'ai été frustrée par l'attitude de l'agent, qui me disait quoi faire au lieu de m'aider. »

Pendant quelques mois, elle a donc signalé à Facebook chaque photo retouchée d'elle qu'elle voyait, jusqu'à ce que, finalement, la page soit fermée par le réseau social.

L'histoire a été un peu oubliée, et Andrea s'est inscrite à l'université Polytechnique de Kwantlen, à Richmond. Sauf qu'en février dernier, le fraudeur est revenu à la charge, publiant la photo sur Tumblr.

Le même cycle s'ensuivit : la photo fut partagée 1 000 fois, signalée par Andrea, puis retirée par le site. Ce qui ne réglait pas le problème.

Le cirque s'est répété sur Twitter, et Andrea a décidé de retourner voir la police, invoquant entre autres l'histoire tragique d'Amanda Todd, qui s'est suicidée en 2012 après avoir été victime de cyberintimidation.

Dans ce cas-là, la police a pu retracer l'agresseur, un homme de 35 ans des Pays-Bas qui attend son procès pour plusieurs chefs d'accusation.

Ng a été abasourdie par la réponse de la policière. Celle-ci estimait qu'Andrea n'allait pas se faire mal à elle-même, qu'elle n'allait pas se suicider. Pour la victime, c'était comme se faire dire que la police dispose des ressources nécessaires, mais que ses agents ne sont pas prêts à investir des efforts dans un cas qui n'est pas assez « bon » ou « fort ».

Selon le colonel Dennis Hwang, de la GRC, ce type de situations, où le suspect modifie une photo de façon vulgaire, n'est pas nécessairement une offense criminelle au Canada, contrairement à la diffusion publique d'une «vraie» photo de nudité.

Andrea Ng a donc décidé, après plusieurs jours de déprime, de prendre son problème à bras le corps. Elle a raconté toute l'histoire sur son blogue, suscitant des réactions de gens ayant connu le même sort.

« Il n'y a pas de raison d'être embarrassé -- l'autre personne se cache derrière un ordi en vrai lâche. Si tu ne mets pas ton pied à terre face à cette personne, tu vas vivre dans la peur pour toujours. »

Ng a quelques suspects en tête, mais ne veut pas en dire plus parce qu'elle espère encore pousser l'enquête et porter plainte.

« Au bout du compte... Je ne suis juste pas le genre de personne qui va se laisser faire », explique-t-elle. « Je vais balancer tout ça par la fenêtre. »

Ce texte initialement publié sur le HuffPost B.C. a été traduit de l'anglais.

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