Le maire de Montréal rencontrera aujourd'hui le commissaire des Ligues majeures de baseball à New York. Denis Coderre souhaite convaincre Rob Manfred que Montréal est une ville de baseball et qu'elle peut de nouveau accueillir un club professionnel.
Cette rencontre, une première pour les deux hommes, aura lieu en après-midi, le maire devant arriver dans la mégapole américaine vers midi, et revenir à Montréal vers 16 h. Aucune annonce particulière n'est attendue au terme de cette rencontre, qui s'inscrit dans une logique de démarchage.
Le maire Coderre a lui-même précisé plus tôt cette semaine qu'il cherche à « ouvrir les canaux de communication » avec le commissaire Manfred. « On aura des choses à discuter. On parlera de choses très précises », a-t-il commenté.
« Montréal est une ville de baseball et c'est mon intention de le démontrer au commissaire Manfred », a écrit le maire sur Twitter mercredi soir. Il dit aussi vouloir remercier le commissaire pour ses « bons mots » à l'endroit de Montréal.
La popularité des matchs préparatoires que les Blue Jays de Toronto ont disputés à Montréal en 2014 et en 2015 a attiré l'attention des dirigeants du baseball majeur. Les deux séries de deux matchs ont attiré plus de 95 000 spectateurs.
« Ces matchs sont très importants à nos yeux, puisqu'ils servent de tests pour jauger de l'intérêt de ces marchés envers notre sport », avait déclaré le commissaire en vue des matchs de cette année.
« Quand vous connaissez le succès que Montréal connaît avec ces rencontres, vous passez avec succès le test initial afin de savoir s'il s'agit d'un marché capable d'appuyer un club de baseball. »
« La clé pour Montréal est de se doter d'un stade adéquat qui sera en mesure de soutenir financièrement une équipe du baseball majeur sur une longue période », avait-il cependant précisé.
Le commissaire Manfred avait ajouté que « c'est toujours une bonne chose d'avoir l'appui du gouvernement local, qui est toujours un joueur-clé dans l'obtention d'infrastructures pouvant accueillir un club des majeures ».
Le mandat de Rob Manfred à titre de commissaire n'a commencé qu'en janvier dernier et constitue une chance pour Montréal de revenir dans les bonnes grâces du baseball majeur.
Son prédécesseur, Bud Selig, qui occupait le siège depuis 1992, a assisté à la lente agonie des Expos, qui ont finalement quitté la ville en 2004 après des années très difficiles aux guichets.
Le retour du baseball à Montréal ne suscite pas la même passion chez le chef de l'opposition à l'hôtel de ville, Luc Ferrandez, qui associe cette idée à « une espèce de fétichisme qui va aider Montréal ».
« On a beaucoup de travail à faire pour aider Montréal avant », a-t-il dit cette semaine. « Parce que si ça arrive, le baseball, ça va être un horizon prochain. Le dollar est à 80 cennes dans la piastre. C'est pas demain qu'il va y avoir une équipe de baseball à Montréal. »
Peu d'options pour le retour du baseball
Un retour du baseball majeur à Montréal pourrait passer par une expansion ou le déménagement d'une autre concession. Le commissaire a toutefois déjà fait savoir que la première option n'est pas envisagée à l'heure actuelle.
Les concessions susceptibles de déménager ne sont pas légion. Les Athletics d'Oakland et les Rays de Tampa Bay sont des noms qui reviennent dans ces conversations, mais rien n'apparaît imminent dans ces cas non plus.
Un groupe d'investisseurs pilotés par l'ancien joueur des Expos Warren Cromartie, Projet Baseball Montréal, a présenté une étude de faisabilité sur un retour du baseball majeur à Montréal en 2013.
Elle évaluait le coût du projet global du retour des Expos à Montréal à 1,025 milliard, à une époque où le dollar canadien s'échangeait à parité avec la devise américaine. Un huard vaut aujourd'hui 80 cents américains.
L'étude concluait cependant que les gouvernements devraient financer la construction d'un nouveau stade à hauteur de 335 millions de dollars, ce qui constitue un obstacle évident sur le plan politique.
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