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Déclin des population d'abeilles: Ottawa tarde à interdire les insecticides (VIDÉO)

Ottawa tarde à protéger ses abeilles (VIDÉO)

Il y a urgence au Canada pour interdire les insecticides de la famille des néonicotinoïdes qui sont pointés du doigt dans le déclin des populations d'abeilles, disent des scientifiques et des groupes écologiques.

Ils pressent les gouvernements des provinces, de même que le gouvernement fédéral, d'imiter l'Europe qui a déjà proscrit pour deux ans l'utilisation de ces insecticides.

Selon Lisa Gue, de la Fondation David Suzuki, le gouvernement de Stephen Harper agit à un rythme « inexplicablement lent ».

« C'est incroyable, en 2013, lorsque l'Europe a annoncé son moratoire, le Canada a annoncé une étude d'une durée de quatre ans », dit-elle.

Les néonicotinoïdes appartiennent à une classe d'insecticide systémique qui affecte le système nerveux central des insectes, provoquant la paralysie et la mort. Ils causeraient la disparition de milliards d'abeilles chaque année au Canada.

Sans abeilles, c'est toute l'agriculture qui va mal, car elles sont responsables de la pollinisation. De surcroît, des études illustrent que les pesticides remontent la chaîne alimentaire ce qui peut avoir des effets sur la santé humaine.

L'Ontario, avant-gardiste

L'Ontario, qui a perdu la moitié de ses colonies d'abeilles, prévoit intervenir pour limiter de 80 % l'utilisation de pesticides néonicotinoïdes d'ici deux ans. L'Ontario deviendra ainsi la première autorité nord-américaine à agir.

De son côté, le gouvernement des États-Unis veut notamment améliorer la quantité et la qualité des écosystèmes pour aider à la reproduction des pollinisateurs (incluant les abeilles) et a ordonné aux agences fédérales de réexaminer les effets que les pesticides peuvent avoir sur les abeilles et autres pollinisateurs.

Mais au Canada, la seule province de l'Ontario ne parviendra pas à régler le problème.

Au niveau municipal, des élus ont décidé d'agir. Une motion a d'ailleurs été déposée cette semaine au conseil municipal de Montréal pour interdire l'utilisation des insecticides de la famille des néonicotinoïdes sur l'île de Montréal.

Agir avant qu'il ne soit trop tard

Pour Jean-Marc Bonmatin, du Centre national de recherche scientifique (CNRS), il n'y a d'autre choix que de réglementer l'usage des néonicotinoïdes.

« À un moment donné, si on veut vraiment faire évoluer les choses, il faut le faire par la contrainte. Sinon, ça va prendre énormément de temps et les dégâts seront tellement graves qu'il sera difficile de restaurer les écosystèmes ensuite. »

— Jean-Marc Bonmatin, chercheur au CNRS

Avec les informations de Christian Noël

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