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Le bunker de Churchill dans le métro de Londres sera métamorphosé (PHOTOS)

Le bunker de Churchill dans le métro de Londres sera métamorphosé (PHOTOS)
Transport of London

Dans la station de métro inutilisée de Down Street, sous le quartier chic du Mayfair à Londres, l'imagination bat son plein pour trouver le meilleur projet en vue de réhabiliter l'endroit qui a servi de bunker à Churchill pendant la guerre.

Il n'y a pas qu'à Paris où les stations abandonnées donnent des idées aux politiques et aux architectes, mais elles ne sont pas des environnement simples à réhabiliter. "Les stations abandonnées sont des environnements complexes, difficiles à ramener à la vie mais ça serait formidable de trouver le moyen de refléter l'histoire et l'emplacement unique" de ce lieu, confie à l'AFP Graeme Craig, directeur du développement commercial de Transport for London (TfL).

Située dans une rue résidentielle, à quelques minutes de marche de celle de Green Park, cette station a perdu son nom mais a conservé une façade bordeaux typique.

Ouverte en 1907, elle a été fermée aux voyageurs en 1932 en raison d'une fréquentation trop faible. Mais c'est sa désaffection qui l'a fait entrer dans l'histoire du métro londonien, le plus vieux du monde.

Le lieu secret de Churchill pendant la guerre

Après avoir été utilisée comme QG du réseau ferroviaire britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est devenue le lieu secret de réunions de Winston Churchill et de son cabinet de guerre, le temps de construire son célèbre bunker.

Dans les entrailles de la station, au détour d'étroits passages recouverts d'une épaisse poussière noire, on découvre, éclairées à la lampe frontale, les cuisines et la salle à manger des 25 employés de Churchill qui vivaient dans ces galeries souterraines.

Cent investisseurs potentiels

Dans un autre recoin, se dissimule ce qui était un centre de télécommunications. Des câbles d'époque jonchent encore un bureau métallique. Plus loin gît une baignoire étroite dont la légende veut qu'elle aurait été celle de Churchill.

"Vivre ici peut paraître assez épouvantable. Mais, quand les bombes tombaient, on devait pouvoir se sentir en sécurité", commente Niall Brolly, responsable de projet chez TfL. Pendant un an, il a supervisé l'étude de faisabilité pour redonner vie à ce lieu.

Les espaces chargés d'histoire -situés au niveau des voies où un souffle puissant accompagne toutes les trois minutes le passage d'un métro de la Picadilly Line- seront préservées en l'état pour les visites touristiques envisagées par le London Transport Museum.

En revanche, 400 mètres carrés d'espaces éparpillés ont vocation à revivre commercialement.

Le couloir décrépi qui a accueilli les réunions secrètes du cabinet de guerre est l'un d'entre eux: difficile cependant d'imaginer ces rencontres clandestines, ou de visualiser la future boutique concept de chaussures qu'a imaginé le cabinet d'architecte Carmody Groarke pour TfL.

L'espace le plus prometteur est l'ancien ascenseur de la station. Réparti sur quatre niveaux et 156 mètres carrés, ce qui a l'allure d'une large citerne crasseuse pourrait accueillir au niveau inférieur un mini-théâtre ou un restaurant réservé à une poignée de privilégiés. L'étage supérieur hébergerait une boutique circulaire. En remontant encore, un bar capitonné et souterrain abriterait des rencontres.

"Cent investisseurs potentiels" ont pu étudier ces idées et nourrir leur imagination. Ils ont jusqu'au 22 juin pour proposer leur concept de réhabilitation.

"Nous espérons avoir identifié le projet sur lequel nous voulons travailler d'ici la fin de l'année", a précisé Graeme Craig. Il faudra ensuite patienter "de 18 mois à deux ans", le temps des travaux, pour découvrir cette renaissance.

Un musée sur les fantômes?

Parmi les projets possibles, on trouve beaucoup d'idées "de musées, de galeries ou d'expositions", détaille-t-il. Une source bien informée évoque également la possibilité "d'un musée sur les fantômes, d'un lieu pour stocker du vin ou des oeuvres d'art loin des regards, ou encore d'un site pour organiser du cinéma immersif".

Les candidats peuvent s'inspirer des expériences menées dans deux autres stations londoniennes: une zone inoccupée de la station de Clapham (sud) accueille une serre souterraine tandis qu'à Charing Cross (centre), un cinéma éphémère de 100 places va se monter, quatre soirs fin mai, sur le site de tournage de scènes d'un James Bond, "Skyfall".

"Six ou sept autres stations abandonnées ou partiellement inutilisées" pourraient être mises à la disposition d'investisseurs si l'aventure de Down Street est concluante, livre Graeme Craig, plein d'espoir.

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