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The Weather Station à Montréal: une part de Joni Mitchell en spectacle (ENTREVUE/VIDÉO)

The Weather Station à Montréal: une part de Joni Mitchell en spectacle

Avec beaucoup d’humilité, l’auteure et chanteuse torontoise Tamara Lindeman, du groupe The Weather Station, admet qu’elle est souvent comparée au monument de la chanson folk Joni Mitchell. Avec raison d’ailleurs, car ses chansons sont de petits bijoux. Mieux encore, le travail de Lindeman semble défier le temps, comme celui de Mitchell ou d’un autre monstre sacré de la musique canadienne, Leonard Cohen. Tout paraît si simple et pourtant indémodable.

À la veille de son passage à Montréal, le Huffington Post s’est entretenu avec le cœur et l’âme de la formation The Weather Station qui laissait paraître son troisième album folk pop intitulé Loyalty, le 12 mai.

Pourquoi avoir enregistré l’album en France ?

C’est une histoire de bonne fortune. Je chantais (chœur) dans le groupe Bahamas lors d’une tournée en Europe. Afie [Jurvanen] et moi devions enregistrer une pièce pour la bande sonore du film The Secret Life of Walter Mitty (comédie dramatique réalisée par Ben Stiller). Puisque nous étions en France, nous sommes allés au studio Le Frette [Feist a déjà enregistré dans ce lieu]. L’endroit était tellement beau et particulier. En plus, le propriétaire et d’autres personnes ont aimé notre travail et nous ont encouragés à retourner enregistrer un album.

Plus tard, Afie m’a suggéré de faire le prochain album pour The Weather Station. Afie et moi avons finalement passé une semaine dans ce studio. On a aussi fait appel aux services de Robbie [Lackritz] comme ingénieur de son et coréalisateur.

C’était votre première expérience avec Afie dans la création d’un album. Il a apporté quelque chose de différent dans le processus ?

Absolument. Sur l’album, il a joué plein d’instruments, dont la batterie et la basse. Sa bonne connaissance de l’univers pop a grandement aidé au niveau du groove. Moi, je viens du folk et du bluegrass. C’est probablement quelque chose que je n’aurais pas amené moi-même sur un album. Sur la pièce Shy Women, par exemple, il a ajouté beaucoup d’énergie. Comme bien d’autres morceaux, il était à la base destiné à devenir une composition folk très posée.

On retrouve un peu de banjo sur Loyalty, mais de toute évidence, vous avez délaissé l’instrument cette fois-ci. Pourquoi?

En studio, nous devions faire des choix. Nous étions seulement deux musiciens et le banjo n’était pas une priorité dans les arrangements. J’adore le banjo. Cela dit, je me suis rendu compte ces deux dernières années qu’il n’était pas toujours facile de l’imposer en spectacle, surtout lors des prestations solo. Même chose en studio. J’ai pratiquement cessé de l’utiliser pour composer. Je me suis plutôt concentrée à améliorer mon jeu à la guitare.

Est-ce naturel pour vous de jouer à la guitare?

Pas vraiment. Mais je m’applique ! J’ai grandi en apprenant surtout le chant et le piano. Je me suis mise à la guitare il y a environ cinq ans (Lindeman a 30 ans).

Bien que les mélodies soient très soignées, vous accordez encore plus d’importance aux paroles, vrai?

Oui. Je crois que c’est l’élément le plus important de tout mon travail. Musicalement, j’y vais assez classique. Avec cet album, je ne voulais pas réinventer la roue. Or, je suis particulièrement attentive au sujet des mots. Je prends un grand soin des textes. Je respecte beaucoup le travail d’écriture. J’apporte donc une attention particulière aux paroles et du même coup à ce que je raconte.

On compare votre travail à celui de Joni Mitchell. Comment réagissez-vous à ce commentaire?

C’est amusant et très flatteur. C’est drôle, car j’ai l’impression que l’on compare beaucoup d’artistes féminines à Joni Mitchell. D’accord pas tant que ça… Cela dit, je ne pense pas avoir livré un spectacle sans avoir entendu ensuite cette comparaison : " Je ne sais pas si on vous a déjà dit ça… votre travail ressemble beaucoup à cette chanteuse… " Et je termine la phrase en disant Joni Mitchell. Oui. Je sais. Oh, merci. (rire) J’ai pris du temps avant de me familiariser à Joni Mitchell. Au début de ma carrière, les gens m’en parlaient souvent alors j’ai fini par écouter… J’avais une sorte d’appréhension à son endroit. La peur de copier son travail. Maintenant, je connais très bien. Elle est extraordinaire. Elle est tellement vulnérable. Je le suis aussi, à ma façon. Mais Joni Mitchell est à un autre niveau.

De quelle façon présenterez-vous l’album aux Montréalais?

Nous serons quatre musiciens sur scène. Je jouerai notamment de la guitare. Il y aura aussi un batteur, un bassiste ainsi qu’un gars à la pedal steel guitar et aux claviers. Quand je suis en concert, je n’ai jamais le désir de rendre les chansons exactement telles qu’elles existent sur l’album. On apporte des modifications aux arrangements. Les membres du groupe ont passablement de liberté sur les planches.

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The Weather Station sera en spectacle à la Casa del Popolo, à Montréal, le 21 mai.

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