Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Chine: un jardin botanique comme moyen de lutter contre la pollution

Un jardin pour sauver la Chine de la pollution
Radio-Canada

Après avoir fait du Jardin botanique de Montréal l'un des plus importants sur la planète, le botaniste Gilles Vincent réinvente maintenant celui de Shanghai en Chine. Son expertise et sa vision environnementaliste pourraient même apporter des pistes de solution aux problèmes de pollution dans le pays.

L'endroit où il se situe semble tout droit sorti d'un conte de fées pour les Chinois : immense, bordé de lacs et de montagne, c'est un espace vert comme il en existe très peu dans le pays.

Ce coin paradisiaque est aussi devenu le terrain de jeu de Gilles Vincent. Après presque 13 ans à la tête du Jardin botanique de Montréal, il est dorénavant l'unique conseiller spécial étranger à temps plein au jardin de Chenshan, en banlieue de Shanghai.

« C'est à la fois extraordinaire où on en est rendu après 5 ans, mais il faut aussi laisser le temps aux arbres de grandir, laisser le temps au jardin de prendre de la maturité et ça, malheureusement, c'est le temps qui va y arriver. »

Gilles Vincent

Les autorités de la ville de Chenshan veulent faire du jardin l'un des 10 plus importants au monde et c'est d'ailleurs pour cela qu'ils se sont tourné vers Gilles Vincent. Le botaniste est devenu une sommité mondiale. Mosaïcultures, Papillons en liberté, les grandes réalisations se sont succédé sous son règne à Montréal.

En Chine, le travail est différent. Contrairement aux autres jardins en Chine, celui-ci est moderne et a pour mission d'éduquer le public.

Le rôle du botaniste est bien plus que de trouver le bon agencement floral. La plupart de son temps consiste à faire de la recherche environnementale. Il fait par exemple de la phytoremédiation, c'est-à-dire qu'il trouve des plantes qui ont pour particularité d'absorber les métaux lourds dans la nature.

Cet enjeu est crucial en Chine, l'un des pays les plus pollués sur la planète.

Les résultats de ses recherches en collaboration avec l'Université de Montréal sont remarquables. Malgré un sol souillé, les plantes survivent et emmagasinent les métaux lourds.

« On trouvera la bonne espèce ou la bonne combinaison d'espèce pour dépolluer ces terrains-là. »

— Gilles Vincent

L'outil vert qu'il développe pourrait aussi servir pour nettoyer les eaux souillées. Il avait en fait amorcé ces travaux à Montréal, mais ils n'avaient jamais été menés à grande échelle.

« On s'attend à ce que j'aie une plante miraculeuse d'ici quelques mois. Je leur dis : « ça va être un peu plus long que ça, mais on est sur la bonne voie ». »

Gilles Vincent

Gilles Vincent sait très bien qu'il n'arrivera pas à régler tous les maux de la Chine, mais il espère au moins apporter des pistes de réflexion qui pourront aider le pays à vaincre l'un de ses pires fléaux.

D'après un reportage d'Yvan Côté.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.