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Omar Khadr obtient sa libération conditionnelle (VIDÉO)

Omar Khadr obtient sa libération conditionnelle

L'ancien détenu canadien de la prison de Guantanamo Omar Khadr a obtenu jeudi matin sa libération sous caution en attendant le résultat de son appel pour sa condamnation pour crimes de guerre aux États-Unis.

Après avoir passé 13 ans derrière les barreaux, le Canadien de 28 ans pourra recouvrer sa liberté. Il doit être libéré avant midi, heure des Rocheuses.

Cette décision devait être prise mardi, mais la juge de la Cour d'appel de l'Alberta Myra Bielby avait demandé un délai supplémentaire de deux jours.

Plusieurs conditions à respecter

Ce matin au palais de justice d'Edmonton, cette même juge a tranché en faveur du Canadien de 28 ans. Ce dernier devra respecter plusieurs conditions de libération.

Il devra notamment vivre avec son avocat Dennis Edney jusqu'à ce qu'une commission militaire américaine révise sa condamnation pour le meurtre d'un soldat américain en Afghanistan en 2002 alors qu'il n'était âgé que de 15 ans. Son avocat a d'ailleurs fait savoir que sa résidence personnelle était prête à l'accueillir. Il dit avoir acheté des vêtements pour Omar Khadr en prévision de sa libération.

Omar Khadr devra aussi consulter un psychologue et respecter un couvre-feu entre 22 h et 7 h. Les communications qu'il aura avec les membres de sa famille devront être faites par téléphone ou par vidéoconférence. Ces dernières devront être en anglais et seront supervisées. Les rencontres en face à face avec sa famille devront être approuvées par un supérieur et il devra en obtenir le consentement par écrit.

Il est formellement interdit à Omar Khadr d'entrer en communication avec des groupes terroristes. Il ne sera pas admissible à recevoir un passeport et aura un accès limité à Internet. Finalement, l'homme devra porter en tout temps un bracelet électronique qui enregistre ses déplacements.

Omar Khadr doit s'exprimer publiquement demain

« J'ai hâte que le public canadien puisse voir qui il est », a affirmé son avocat Dennis Edney. L'homme de 28 ans doit s'adresser au public canadien vendredi. « Il doit être en train d'essayer de comprendre ce qui se passe. Il ne va pas vraiment le réaliser jusqu'à temps que je passe le chercher », a ajouté son avocat.

Dans la salle d'audience où Omar Khadr s'est présenté en personne, des gens ont applaudi la décision du juge. Certains ont aussi versé quelques larmes.

« C'est un jour merveilleux pour la justice. C'est un début. »

— Dennis Edney, avocat d'Omar Khadr

Omar Khadr est emprisonné en Alberta depuis bientôt deux ans. Après avoir été incarcéré dans un pénitencier à sécurité maximale, à Edmonton, le Torontois d'origine est maintenant détenu à la prison à sécurité moyenne Bowden, à Innisfail, où il purge sa peine depuis février 2014.

Le 24 avril, la Cour du Banc de la Reine a autorisé la libération de M. Khadr. La juge June Ross avait conclu que le détenu avait été jusqu'à maintenant un prisonnier exemplaire - ce que les avocats du gouvernement n'ont pas nié - et qu'il ne représentait pas de risque pour la sécurité publique. Par ailleurs, June Ross écrivait dans son jugement qu'Omar Khadr « devrait obtenir une remise en liberté provisoire par voie judiciaire puisque la base de son appel est solide ».

Peu de temps après que la Cour du Banc de la Reine eut rendu cette décision, le gouvernement du Canada avait laissé savoir qu'il entendait contester ce jugement devant les tribunaux.

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