Séparations et divorces houleux, disputes à propos de la garde des enfants, trahisons, soupçons d’abus, infidélités, cas d’adoption complexes: ce genre de conflits et déchirements seront au coeur de Ruptures, nouvelle série dramatique de Radio-Canada ayant comme tête d’affiche Mélissa Désormeaux-Poulin, qui prendra l’antenne à l’hiver 2016.
«Émotions, émotions, émotions», a plusieurs fois tranché Fabienne Larouche en détaillant le projet aux journalistes, lundi. Productrice de Ruptures avec Michel Trudeau, Fabienne Larouche a eu l’idée de cette fiction en côtoyant sa grande amie, la réputée avocate en droit familial Suzanne Pringle. Daniel Thibault et Isabelle Pelletier, le couple derrière Mirador et La vie parfaite, signent les textes de Ruptures, et Madame Pringle agit à titre de conseillère, précise des éléments de langage juridique, offre des «tours guidés» du palais de justice aux membres de la production pour les aiguiller dans leur boulot, etc. «Émotions, émotions, émotions», c’est une façon d’illustrer que les drames humains et leurs répercussions seront véritablement l’essence de Ruptures.
Mariloup Wolfe, qui collabore de près avec Fabienne Larouche depuis quelques années, réalise Ruptures. La comédienne d’Unité 9, diplômée en production cinématographique de l’Université Concordia, accomplit ainsi un autre de ses rêves, celui de mettre en images une série entière, après s’être fait la main sur des court-métrages, des épisodes de 30 vies et son premier film, Les pieds dans le vide, qu’elle a sorti en 2009, à tout juste 30 ans. Son conjoint, Guillaume Lemay-Thivierge, incarnera également un rôle dans Ruptures. Mais Ruptures n’a toutefois rien à voir – même si les titres ont une certaine parenté - avec Trahison, autre produit que développent Mariloup et Guillaume avec Fabienne Larouche pour le compte de Séries+, et qui ne sera en tournage qu’en 2016.
Une Valkyrie
Autour de Mélissa Désormeaux-Poulin, alias Ariane Beauchemin, gravitera dans Ruptures toute une constellation de proches et de collègues: Mireille (Sylvie Léonard), sa mère, Étienne (Francis Ducharme), son amoureux, Michaël (Steve Gagnon), son frère, Claude Dumais (Isabel Richer), sa patronne et mentor, Marie Rousseau (Catherine Trudeau), une consoeur de travail, Jean-Luc De Vries (Normand D’Amour), un associé principal de son bureau d’avocats, et Gabrielle (Dominique Laniel), une secrétaire juridique. Guillaume Lemay-Thivierge interprètera pour sa part André, un comédien qui coachera Ariane dans ses plaidoiries et lui fournira quelques notions de diction.
Mélissa Désormeaux-Poulin définit son personnage d’Ariane comme une «Valkyrie un peu froide», qui pratique sa profession avec cœur, et pour des motivations justes et bonnes.
« Son but, dans la vie, est de trouver la plus grande justice, a exposé Mélissa. Ariane fait partie de ces gens qui pourraient se casser une jambe et continuer à avancer quand même. Elle est très intense, ambitieuse, carriériste, mais pour le bien des enfants.»
«Elle est un peu dans une bulle, et je crois que c’est pour ça qu’elle exerce bien son métier. Elle déteste les jeux de pouvoir, elle est très paradoxale», a ajouté Mélissa, en laissant planer qu’Ariane connaîtra plusieurs retournements personnels et professionnels pendant la saison.
Coulisses de l’humanité
Plusieurs acteurs passeront dans Ruptures le temps d’un ou plusieurs épisodes, dans la peau des clients d’Ariane et de ses amis avocats. Brigitte Lafleur, Isabelle Guérard, Daniel Parent, Guillaume Cyr et Julie Ringuette sont du nombre. Les cas traités pourront s’étaler sur une heure ou davantage.
On reconnaîtra ici et là des événements qui ont défrayé les manchettes dans l’actualité d’ici ou d’ailleurs, mais aucune situation sera directement calquée sur la réalité. Par exemple, l’une des intrigues tournera autour d’un bambin oublié dans une voiture. Mais, les enjeux iront toujours droit au cœur des téléspectateurs, a-t-on répété à plusieurs reprises, lundi.
«Ce sont souvent des cas où on n’a pas de recul, où les gens sont à fleur de peau, a analysé André Béraud, directeur des émissions dramatiques et longs-métrages de Radio-Canada. On n’a pas le choix d’être dans l’émotion. C’est le rôle des avocats, de tout démêler avec leurs clients, de faire la part des choses et de les protéger, parfois d’eux-mêmes.»
«Personne n’entre dans un mariage en prévoyant une rupture, a continué André Béraud. C’est impossible à prévoir, et ça ne se passe jamais comme on l’imagine. Une personne qu’on a aimée, à qui on a dit des mots d’amour, peut être la pire personne pour nous blesser, parce qu’elle connaît nos failles. On est donc vraiment dans l’émotion pure.»
«On n’est pas dans l’artifice de l’ego, a enchaîné Daniel Thibault. Les arguments qu’on sort pour convaincre un juge sont souvent très, très humains.»
«Après la rupture, c’est une période de transition, de changements, mais ensuite, il y a la lumière, l’espoir, le renouveau pour ces gens-là. C’est ce qu’on veut conférer aussi», a nuancé Isabelle Pelletier.
À travers Ariane et ses acolytes, on découvrira aussi les rouages d’un métier méconnu.
«Le droit de la famille est parfois méprisé par les avocats du droit des affaires, de litiges, a noté Fabienne Larouche. Mais la famille, c’est le fondement de la société, et c’est ce que composent nos personnages.»
«Ces avocates sont à la fois guerrières, psychologues, assistantes sociales, détectives, conseillères… Il y a plusieurs facettes à leur métier. On est vraiment dans les coulisses de l’humanité», a renchéri Isabelle Pelletier.
Pour ceux qui seraient tentés d’établir des comparaisons avec d’autres sagas juridiques, «Toute la vérité et Ruptures ne se ressembleront pas», a crâné Mariloup Wolfe, un large sourire aux lèvres. On a aussi assuré qu’on retrouvera un brin de l’humour auquel nous ont habitués Daniel Thibault et Isabelle Pelletier dans leurs précédentes œuvres.
Le tournage des 12 épisodes de la première saison de Ruptures commencera dans deux semaines et se tiendra jusqu’en août. D’ailleurs, les abonnés de Mariloup Wolfe sur Facebook ont pu constater, dans les dernières semaines, que celle-ci est à la recherche de maisons pour enregistrer des scènes.
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