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Éducation sexuelle : des parents retirent leur enfant de l'école en Ontario

Éducation sexuelle: des enfants retirés de l'école en Ontario
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Plus de 90 % des élèves d'une école publique anglaise de Toronto sont absents aujourd'hui, leur parent les ayant retirés de la classe pour la journée pour protester contre le nouveau programme provincial d'éducation sexuelle.

Une centaine de parents ont aussi manifesté devant l'école primaire Thorncliffe Park.

L'établissement, qui accueille habituellement plus de 1300 élèves, est situé dans un quartier immigrant défavorisé, qui compte de nombreux musulmans.

En revanche, le Conseil scolaire public anglais de Peel, en banlieue de Toronto, qui appréhendait aussi de nombreuses absences, indique, en fait, que le nombre d'élèves qui ne sont pas en classe n'est « pas très significatif ». Le Conseil, qui couvre également un secteur multiculturel, doit avoir un chiffre précis plus tard en matinée.

Un groupe Facebook appelle les parents à retirer leur enfant de l'école cette semaine, pour protester contre le nouveau programme. Plus de 10 000 personnes ont appuyé le mouvement sur Internet, en cliquant sur « J'aime ».

Selon le nouveau programme, dès septembre 2015, à partir de la 2e année les élèves apprendraient que « non » veut dire « non » et, à partir de la 3e année, qu'une famille peut avoir deux papas ou deux mamans. Parmi les autres sujets discutés durant les cours dans les années subséquentes : l'homosexualité, la fellation et le sexe anal.

« Nous croyons que le nouveau programme d'éducation physique et santé contient des informations que nous considérons comme inappropriées et qui ne s'alignent pas avec les principes et les croyances de notre famille, et ceux des milliers d'autres familles de l'Ontario. »

— Groupe Facebook s'opposant au nouveau programme d'éducation sexuelle

Le groupe Facebook propose une lettre type que les parents peuvent remettre aux établissements scolaires pour leur signifier leur opposition au nouveau programme.

Des centaines de parents ont manifesté hier à ce sujet à Mississauga, en banlieue de Toronto. « Nous ne voulons pas que leur innocence soit détruite », a expliqué une manifestante, Sabah Huda, mère de trois filles. Elle croit que l'éducation sexuelle est la responsabilité des parents.

Le gouvernement reculera-t-il?

Le gouvernement libéral avait présenté une réforme similaire de l'éducation sexuelle en 2010, pour ensuite faire marche arrière face à l'opposition populaire.

À l'époque, des élections générales approchaient, ce qui n'est pas le cas cette fois-ci. La ministre de l'Éducation, Liz Sandals, assure qu'elle ne pliera pas, soulignant que le programme actuel date de 1998.

« Ils manquent des cours de mathématiques, d'anglais, ils ne manquent pas ce contre quoi ils protestent [éducation sexuelle]. »

— Liz Sandals, ministre de l'Éducation

La ministre Sandals a précisé que les parents avaient le droit de retirer leurs enfants des classes s'ils ne sont pas d'accord avec le contenu des cours.

Une porte-parole du Conseil scolaire public anglais de Toronto rappelle que les enfants qui ne sont pas en classe cette semaine seront considérés comme absents et que leurs parents seront responsables de leur faire reprendre les apprentissages manqués, car l'enseignement continuera comme à l'habitude et les règles prévues en cas d'absence seront appliquées.

Pour sa part, le Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario (CEPEO) confirme avoir entendu parler de l'intention de certains parents de retirer leurs enfants des classes cette semaine. Le Conseil n'est toutefois pas en mesure de savoir, dans l'immédiat, combien d'élèves seront touchés.

La semaine dernière, la première ministre ontarienne Kathleen Wynne a rencontré en privé un groupe de parents qui demandent le retrait du programme. La politicienne libérale, ouvertement lesbienne, a réaffirmé que la nouvelle mouture entrerait en vigueur en septembre prochain, comme prévu.

Appuis

Nombre d'associations et d'organismes ont appuyé la réforme, y compris l'Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC), qui croit que les parents souhaitaient que le programme soit actualisé.

De son côté, l'éducatrice spécialisée en sexualité Lyba Spring affirme que le nouveau programme est très important, parce qu'il ne vise pas seulement des adolescents qui ont déjà une vie sexuelle, il les sensibilise aussi aux abus et à la notion de consentement.

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