L'Union européenne, "consternée" par l'exécution de huit condamnés à mort en Indonésie, a appelé mercredi Jakarta à déclarer un "moratoire immédiat sur la peine de mort".
"Nous sommes consternés par la dernière série d'exécutions en Indonésie", a indiqué une porte-parole du service diplomatique de l'UE.
"En amis de l'Indonésie, nous appelons le gouvernement à tenir compte des points de vue exprimés par de nombreux membres de la communauté internationale ces derniers jours et à déclarer un moratoire immédiat sur l'usage de la peine de mort", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
"Nous sommes prêts à offrir un soutien politique et une aide pratique au combat contre le trafic de drogue et d'autres activités criminelles" en Indonésie, a précisé la porte-parole.
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, avait affirmé jeudi dernier que "l'expérience dans d'autres pays montre que la peine capitale n'est pas la bonne réponse".
L'Indonésie a exécuté mercredi huit condamnés à mort pour trafic de drogue, parmi lesquels sept étrangers, tandis qu'une Philippine a obtenu un sursis au dernier moment.
Les condamnés -- deux Australiens, un Brésilien, quatre Africains et un Indonésien -- ont été fusillés dans la nuit de mardi à mercredi sur l'île de Nusakambangan, en dépit des appels à la clémence de la communauté internationale et de leurs familles.
L'exécution du Français Serge Atlaoui, détenu depuis dix ans et qui clame son innocence, a été repoussée le temps d'examiner un recours en appel.
"Tout l'effort diplomatique continue" pour éviter son exécution, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
L'UE est "totalement opposée à la peine de mort. Cela ne peut pas être une réponse au trafic de drogue", avait souligné le président du Conseil européen, Donald Tusk, la semaine dernière.
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