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Égalité hommes-femmes: les réalisatrices toujours en quête d'une meilleure représentation

Les réalisatrices toujours en quête d'une meilleure représentation
Film Clip Board
gerenme via Getty Images
Film Clip Board

Depuis les années 50, les femmes se sont considérablement imposées en tant qu’actrices. Pourtant, l’ascension des femmes dans l’industrie du cinéma démontre quelques limites, à savoir une lente représentation de la femme dans le domaine de la réalisation.

En quelques années, une poignée de femmes a réussi à se hisser au niveau le plus élevé dans la hiérarchie de l’industrie cinématographique au Québec. On pense aux Jennifer Alleyn, Léa Pool, Chloé Robichaud et Micheline Lanctôt, pour n’en citer que quelques-unes.

Le discours de l’actrice américaine Patricia Arquette, lors de la dernière cérémonie des Oscars a suscité une vague de réactions sur le profond déséquilibre qui existe entre les hommes et les femmes tant sur le plan financier que sur le plan de la représentation.

«On trouve des femmes dans plusieurs secteurs du cinéma, explique Jennifer Alleyn, réalisatrice et productrice canadienne. Beaucoup de productrices, de techniciennes et de plus en plus de réalisatrices. Il serait bien d'en voir s'affirmer au niveau de la distribution, où les décideurs sont majoritairement masculins.»

Aujourd’hui encore il y a moins de femmes réalisatrices que de réalisateurs, pourtant «elles sont majoritaires à l’université, et par la suite, elles disparaissent graduellement» constate celle qui a remporté le prix de la meilleure œuvre canadienne en 2008 grâce à son long-métrage L’atelier de mon père. Au Québec, de 2007 à 2011, une étude a noté que les femmes représentaient 60% de l’effectif étudiants dans les formations offertes à l’UQAM, à l’INIS et au cégep de Jonquière.

Disparité dans les fonds

Parmi les multiples raisons qui pourraient expliquer une faible présence féminine à la réalisation, la teinte féminine présente dans certains films serait une première réponse. «Ce n'est pas nécessairement un métier où l'on va naturellement chercher une touche féminine», analyse Émilie Rosas, jeune réalisatrice et auteure du court-métrage Les cennes chanceuses réalisé en 2014.

La psychologie féminine tient un grand rôle dans l’industrie du cinéma. Ainsi, les femmes que l’on décrit souvent comme méthodiques ont une place bien définie. «Les femmes sont souvent concentrées en production, en coordination/assistanat, en montage, en maquillage, coiffure, script», souligne la jeune diplômée en cinéma de l’UQAM et de l’Institut national de l’image et du son (INIS).

Côté financier, une étude menée par l’organisme Réalisatrices équitables avec l'appui des Réalisateurs et réalisatrices du Québec et de l’Institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM a montré que sur une période allant de 2002 à 2012, le financement des films réalisés par les femmes a stagné.

Plus de discours de sensibilisation et moins de stéréotypes genrés

Pour susciter des vocations féminines dans la réalisation cinématographique, Émilie Rosas conseille d’«encourager les femmes cinéastes, d’encourager les étudiantes de cinéma à réaliser des films et à toucher aux rôles normalement masculins». Mais les solutions ne s’arrêtent pas là: les stéréotypes genrés qui attisent souvent les préjugés et impliquent une faible représentation féminine dans la réalisation cinématographique sont toujours présents.

Beaucoup de réalisatrices refusent de s’enfermer dans un cinéma trop féminin; certaines d’entre elles veulent être appréciées pour leur talent de cinéaste comme le sont les hommes. «J’ai toujours refusé de m’identifier à un cinéma de femme. Je suis une femme et je fais du cinéma», insiste Jennifer Alleyn. Résultat: pour se soustraire à l’image de créatrice de cinéma de femmes, certaines réalisatrices sont contraintes de s’affirmer dans des sujets radicalement opposés aux étiquettes stéréotypées.

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