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Procès Mike Duffy : 500 $ pour la chasse aux trolls sur Internet

Procès Duffy : 500 $ pour la chasse aux trolls
Radio-Canada

La deuxième semaine au procès de Mike Duffy s'est terminée comme elle avait commencé : avec des témoignages portant sur des dépenses qui, selon la Couronne, ont été remboursées au sénateur suspendu dans le cadre d'un stratagème qu'il avait mis en place.

Un texte de Martin Bégin

La journée de vendredi, la neuvième depuis le début du procès, a principalement été marquée par le témoignage du journaliste pigiste Mark Bourrie. Il a expliqué avoir aidé Mike Duffy à contrecarrer des trolls qui s'en prenaient au sénateur sur Internet et a ajouté avoir été, à sa grande surprise, payé pour ce qu'il avait fait.

Selon le témoignage de M. Bourrie, Mike Duffy aurait constaté, peu après sa nomination à la Chambre haute fin 2008, qu'il était l'objet de propos le ridiculisant sur Internet. Aux dires de M. Bourrie, il s'agissait en bonne partie de commentaires gratuits, se moquant de l'apparence physique du sénateur ou de sa présumée consommation d'alcool. Il se serait par exemple fait traiter de « gros c... ».

Il a expliqué qu'il connaissait Mike Duffy depuis 1994. Les deux hommes travaillaient alors comme journalistes sur la Colline parlementaire et, aux dires du témoin, se sont rapidement bien entendus. Le sénateur se serait tourné vers son ex-collègue après avoir constaté les insultes dont il était l'objet. Mark Bourrie a expliqué qu'il s'est intéressé dans le passé à la propagande et à l'utilisation d'Internet.

Il dit avoir contacté Wikipédia et YouTube pour que les commentaires soient retirés et qu'il ne s'attendait pas à se faire payer. Il a pourtant reçu un chèque de 500 $ de l'entreprise Maple Ridge Media. Le chèque était signé par son propriétaire Gerald Donohue, un ami de Mike Duffy. Mark Bourrie a précisé que le sénateur l'avait par la suite contacté pour s'assurer qu'il avait bel et bien reçu le paiement. Un premier chèque, envoyé à l'épouse de M. Bourrie, n'a jamais été encaissé.

La Couronne croit que Mike Duffy est, entre autres, passé par Maple Ridge Media pour se faire rembourser des dépenses injustifiées et contourner les règles du Sénat. Il fait face à 31 chefs d'accusation de fraude, d'abus de confiance et de corruption.

L'autre témoignage attendu, celui du commentateur politique Ezra Levant, a finalement été reporté à la semaine prochaine, faute de temps

Des factures qu'il n'avait même pas à payer

Plus tôt vendredi, la cour a entendu le témoignage d'Elizabeth Brouse, qui était entre 2011 et 2013, vice-présidente d'une entreprise de Saint-Jean de Terre-Neuve, spécialisée dans les sondages d'opinion publique et la consultation de groupes de discussion en Atlantique.

Elle a expliqué que cinq sénateurs, dont Mike Duffy, se sont partagé un abonnement à une publication de la firme sur Internet et traitant des enjeux touchant au Canada atlantique. Elle a expliqué que Mike Duffy ne s'en était jamais servi et qu'il avait paru très surpris lorsqu'il a reçu une facture d'un peu plus de 1000 $, ce qui correspondait au cinquième du coût total de l'abonnement.

L'entreprise a finalement précisé au sénateur déchu qu'il n'avait pas à payer sa part. Celui-ci a décidé de le faire et l'entreprise, qui a aussi reçu un chèque signé par Gerald Donohue, l'ami de M. Duffy.

En contre-interrogatoire, l'avocat de Mike Duffy a tenté de montrer que les discussions avec l'entreprise terre-neuvienne avaient été menées à l'insu de son client.

Mme Brouse a expliqué que l'idée d'un abonnement de groupe avait été présentée par le sénateur conservateur Percy Mockler, du Nouveau-Brunswick. Celui-ci aurait expliqué qu'il ne pensait pas faire approuver un abonnement de 5000 $. Mme Bourrie a précisé que Mike Duffy n'avait pas participé aux discussions reliées à l'abonnement.

Le procès de Mike Duffy reprend lundi.

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