Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Ontario: de la bière dans les épiceries et vente de 60 % d'Hydro One

De la bière dans les épiceries en Ontario
Radio-Canada.ca

L'arrivée de la bière dans les épiceries et la privatisation de 60 % du distributeur d'électricité Hydro One sont deux importantes mesures mises de l'avant par le gouvernement ontarien.

Quelque 450 épiceries de la province pourront vendre de la bière. Ce sera le « plus grand changement depuis l'abrogation de la prohibition », affirment les libéraux.

À l'heure actuelle, les brasseurs privés détiennent un quasi-monopole sur la vente de bière en Ontario par le biais de leurs magasins Beer Store, ce dont nombre d'Ontariens se plaignaient depuis des années.

« C'est la fin du statu quo. »

Kathleen Wynne, première ministre de l'Ontario

Cette soi-disant révolution annoncée mercredi par les libéraux s'accompagne toutefois d'une série de conditions :

- Les nouvelles licences pour la vente d'alcool dans les épiceries seront attribuées graduellement; pas plus de 150 supermarchés seront admissibles d'ici le 1er mai 2017

- Les épiceries ne pourront pas vendre des caisses de plus de 6 bouteilles

- Seules les épiceries en milieu urbain (plus de 30 000 habitants) seront admissibles

- Les heures autorisées pour la vente d'alcool à l'épicerie seront limitées à l'horaire des Beer Store

- Le volume de bière vendu par épicerie sera limité à une moyenne annuelle de 1 million de dollars

Le gouvernement ontarien affirme aussi que la hausse du prix de nombre de bières parmi les plus populaires sera limitée au taux d'inflation au cours des 24 prochains mois.

Dans le cadre d'un projet pilote, dix succursales de la Régie des alcools (LCBO) pourront par ailleurs vendre des caisses de 12 bouteilles de bière.

La province prévoit engranger 100 millions de dollars annuellement grâce à sa nouvelle entente avec les Beer Store, qui prévoit aussi l'imposition graduelle d'une surtaxe de 1 $ par caisse de 24 bouteilles d'ici 4 ans.

Selon le président du groupe d'experts qui a recommandé cette libéralisation, l'ex-directeur général de la Banque TD Ed Clark, il s'agit d'un « meilleur équilibre » entre prix et accessibilité pour les consommateurs et revenus pour le gouvernement que celui qui existe dans d'autres provinces, comme l'Alberta, la Colombie-Britannique et le Québec.

Pour sa part, la direction des Beer Store dit qu'elle « collaborera avec le gouvernement pour mettre en place la prochaine génération de changements », notamment en investissant 100 millions dans la rénovation de ses succursales.

La manne : Hydro One

La libéralisation du marché de la vente de bière est le changement annoncé mercredi qui aura le plus grand impact sur les consommateurs, mais pour le gouvernement, qui doit éliminer un déficit de 10,9 milliards de dollars, la mesure la plus significative sur le plan financier est la privatisation partielle de son distributeur d'électricité Hydro One.

Selon le rapport Clark, la vente de 60 % de la société d'État et la fusion d'Hydro One Brampton avec d'autres distributeurs locaux, soit Enersource, PowerStream et Horizon Utilities, rapporteraient 4 milliards de dollars.

Il s'agit d'une manne, alors que les libéraux, qui ont promis de sortir du rouge d'ici 2017-2018, déposeront leur budget 2015 la semaine prochaine.

Le gouvernement demeurerait le principal actionnaire d'Hydro One, parce qu'aucun investisseur ne pourrait détenir plus de 10 % des actions de la société.

Par ailleurs, la Commission de l'énergie de l'Ontario continuerait à réglementer les tarifs de distribution d'électricité. « C'est garanti [que les tarifs ne vont pas augmenter à court terme] », assure Ed Clark. La première ministre Kathleen Wynne, elle, ne fait pas de promesse. Elle pense toutefois que, grâce aux investissements du secteur privé, Hydro One pourra être plus efficace et plus rentable et que des économies pourraient être refilées aux consommateurs.

L'opposition conservatrice rétorque que les libéraux n'ont pas de plan pour le secteur de l'électricité.

« Ils ne font que vider la tirelire de l'électricité à nouveau. »

Vic Fedeli, député conservateur

Les Ontariens ont déjà fait face à des hausses salées des tarifs au cours des dernières années et M. Fedeli demande ce que les libéraux feront l'année prochaine, une fois Hydro One vendue.

La privatisation partielle d'Hydro One doit se faire par étape.

La vente d'actions de la société d'État rapportera une coquette somme au gouvernement à court terme, mais se traduira également par une baisse des revenus annuels en dividendes versés par Hydro One à la province. Une vente de 15 % des actions se traduira par exemple par une baisse des recettes gouvernementales de 100 à 150 millions de dollars, selon M. Clark.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.