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#ImNoModelEither: une campagne signée Amanda Kate Richards qui veut montrer les corps tels qu'ils sont (PHOTOS)

#ImNoModelEither: montrer la vraie diversité corporelle, un cliché à la fois (PHOTOS)
Amanda Kate Richards

Amanda Kate Richards n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. Auteure et humoriste basée à New York, elle est derrière le mouvement #ImNoModelEither qui vise à remettre en question la représentation corporelle en publicité et porte un coup à la campagne de Lane Bryant #ImNoAngel.

Grâce à son mouvement, son compte Instagram est inondé de photos de femmes de tous les types, qui souhaitent revendiquer leur corps, tel qu’il est.

Entretien avec une blogueuse à l’esprit libre.

Vous avez été plutôt critique des mouvements de positivisme corporel, qu’est-ce qui vous ennuie avec ces courants?

En général, les mouvements de positivisme corporel ont aidé beaucoup de gens. Si on parle de positivisme corporel en général, je ne suis qu’heureuse et optimiste de voir à quel point ces mouvements sont forts. Critiquer quelque chose ne diminue pas son pouvoir et je crois que la conversation autour de tout cela a atteint un point où nous pouvons identifier des problèmes et parler de solutions pour les résoudre. Il y a beaucoup de travail à faire pour rendre ces mouvements plus inclusifs.

Les mouvements de positivisme corporel ne sont pas aussi diversifiés qu’ils pourraient l’être et je vois beaucoup de gens se sentir exclus, simplement parce qu’ils ne se sentent pas concernés par les messages qui y sont véhiculés et ne s’identifient pas aux gens qui propagent ces messages. Il y a de la place pour tout le monde dans ce mouvement. Et inclure tout le monde ça veut dire voir au-delà d’un seul type de femme rondes et parler de tous les types de corps et d’individus : les gens de couleur, les femmes plus âgées, les trans, les personnes handicapées, etc.

Que penses-tu de la campagne #ImNoAngel?

La campagne est merveilleusement photographiée et astucieusement mise en marché, mais je crois tout de même que ça envoie un mauvais message. Lane Bryant a indiqué que le but n’était pas de monter les femmes les unes contre les autres, mais le nom de la campagne est assez clair : nous ne sommes pas des «anges», comme ces femmes minces de Victoria’s Secret, nous sommes différentes. Je ne comprends pas pourquoi il faudrait tracer des lignes comme cela, comparer les corps les uns aux autres. Aussi, je crois que les mannequins utilisés dans la campagne, bien que sublimes, ne sont pas représentatifs de la diversité des corps taille plus. En termes de taille et de proportion, les mannequins de la campagne sont plutôt semblables.

Tu as déjà parlé de "vraie représentation des femmes rondes", qu’est-ce qu’une vraie représentation des femmes rondes?

Ça peut prendre plusieurs formes, mais je crois que ça veut dire représenter nos corps et notre beauté nous-mêmes. Je parlais de représentation des femmes rondes en opposition à des campagnes dédiées aux tailles plus, mais en fait le concept s’applique à tous les types de corps. Les médias sociaux permettent à tout le monde de devenir des modèles et nous n’avons pas à baser notre amour-propre sur la façon dont quelqu’un choisit de nous vendre des vêtements. Ça sonne un peu vague, mais c’est le but! Tout le monde doit pouvoir faire les choses à sa façon, se représenter comme ils le veulent.

Comment t’es venue l’idée de #ImNoModelEither?

J’en suis venue à cette idée pour faire une espèce de contrepartie au message de Lane Bryant. Honnêtement, le mot-clic m’est simplement venu tout seul. Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé le genre de message que je propageais.

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#ImNoModelEither

#ImNoModelEither a reçu beaucoup de retour positif de la part de la communauté, qu’est-ce que ça fait d’avoir autant de feedback?

C’est merveilleux! C’est encore tout nouveau et incroyable pour moi de savoir que les gens peuvent se reconnaitre en moi. Ça me fait sentir puissante d’une certaine façon et c’est aussi un soulagement, quand tu te rends compte que d’autres gens se sentent comme toi et vivent les mêmes montages russes d’émotions. Passer de s’aimer et se trouver belle à se sentir comme le plus dégoûtant des êtres humains. Ça sonne un peu dramatique, mais je crois que pour beaucoup de gens, c’est ce genre de relation amour-haine qu’on entretient avec notre corps. Je crois que c’est pour ça que mon mouvement est populaire. Les gens à qui je parle vivent les mêmes émotions que moi et on les partage. C’est un échange, un débat, une relation dans laquelle on s’aide toutes mutuellement. Il n’y a rien de mieux que ça!

Tu es très ouverte par rapport à tes insécurités, pourquoi est-ce que tu penses que c’est important de partager cela avec les gens?

C’est en partie ma nature. Je crois que je suis trop cynique pour être positive à propos de tout, tout le temps. Mais c’est aussi en partie dû au fait que j’ai remarqué que les gens s’identifiaient vraiment à moi quand je leur parlais de mes insécurités. Je pense que c’est une façon honnête de parler de comment les gens voient leur propre corps. Soyons vrais : ce serait difficile de trouver quelqu’un qui est toujours positif par rapport à son apparence, peu importe ce dont ils ont l’air. Crier « AIMEZ-VOUS» aux gens sans jamais laisser de place aux moments où ils s’aiment moins peut devenir vraiment aliénant.

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