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Le ministre de l'Éducation François Blais veut abolir les élections scolaires (VIDÉO)

Le ministre de l'Éducation veut abolir les élections scolaires

Le ministre de l'Éducation François Blais persiste et signe dans le dossier des élections scolaires : « J'ai dit ce que je pensais, pour moi c'est terminé ». Le taux de participation anémique du dernier scrutin scolaire prouve que le modèle est désuet, a-t-il expliqué à sa sortie du caucus libéral ce matin à Québec.

Le ministre Blais songe à implanter une nouvelle structure pour remplacer les élus scolaires dont les élections ont coûté 20 millions de dollars au Trésor québécois en novembre dernier.

Le ministre Blais reprend ainsi la réflexion de son prédécesseur, Yves Bolduc, qui avait remis en cause la pertinence de ces élections. M. Bolduc avait déclaré que le taux de participation aux élections scolaires d'octobre dernier déterminerait la suite à donner à cette institution. Or, le taux de participation, qui était de 8% lors du scrutin de 2007, est descendu sous la barre des 5% (4,86% dans l'ensemble de la province) en novembre dernier.

La présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, dénonce la position du ministre Blais. « On est devant un fort recul démocratique », déplore-t-elle.

La présidente de la FCSQ Mme Bouchard souligne que les élections municipales ne sont pas remises en question même si quelque 50 % des représentants y sont élus par acclamation. « La démocratie scolaire doit être réformée », acquiesce la présidente de la FQCS, mais elle ne doit pas être éliminée, selon elle. Elle estime qu'il faut plutôt la renforcer et elle propose de jumeler les élections scolaires aux élections municipales pour favoriser une participation accrue.

Une avenue que rejette le minsitre du revers de la main : « Non, on n'en est plus là ».

Mme Bouchard déplore que le ministre songe à remplacer les élus des conseils de commissaires par des membres de conseils d'administration nommés. Elle craint que les personnes ainsi nommées privilégient leurs intérêts ou ceux de leur organisation - villes, sociétés de transport, etc. - au détrimant de ceux des élèves.

Élections scolaires

5 184 300 : le nombre d'électeurs inscrits sur les listes électorales des commissions scolaires et des circonscriptions en élection

72 commissions scolaires au Québec : 60 francophones, 9 anglophones et 3 à statut particulier (Kativik, du Littoral et Baie-James)

20 millions de dollars : coût des élections scolaires cette année au Québec

La présidente de la FCSQ a profité de l'occasion pour dénoncer les compressions budgétaires que sont forcées d'appliquer les commissions scolaires. « Ce qui est odieux dans tout ça, c'est de dire que nous n'avions pas le droit de faire ça, pas le droit de couper le service aux élèves alors que la commande est venue du gouvernement », explique Mme Bouchard en citant les règles budgétaires reliées au budget de l'Éducation. Elle ajoute que les élus ont dû faire « des choix déchirants » pour effectuer les compressions exigées du gouvernement « là où ce serait le moins douloureux possible, entre guillemets ».

Revenant sur le cas de l'achat regroupé des livres, que le ministre a évoqué au cours des dernières heures, elle précise que des commissions scolaires ont choisi de reporter des achats pour privilégier le service aux élèves. Ils ont choisi « de répondre aux besoins des élèves plutôt que de répondre aux besoins des éditeurs ».

L'ancien ministre de l'Éducation était même allé plus loin que M. Blais en indiquant qu'il étudiait la possibilité d'abolir ou de réformer en profondeur les commissions scolaires au Québec.

C'est le chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ), Mario Dumont, qui a le premier évoqué l'abolition des commissions scolaires en 2007. À l'époque, l'idée avait provoqué un tollé et avait été rejetée d'emblée, voire ridiculisée, par le chef du Parti libéral du Québec de l'époque, Jean Charest.

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