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«J'accuse» au Théâtre d'Aujourd'hui: La colère en cinq voix (ENTREVUE/VIDÉO)

«J'accuse»: La colère en cinq voix

Annick Lefebvre attire l'attention ces jours-ci. C'est qu'elle présentera dès mardi soir la pièce J'accuse au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui avec une distribution béton, dans une mise en scène de Sylvain Bélanger qui s'annonce renversante et un texte, on le devine déjà, qui risque d'en faire réfléchir plus d'un. Discussion avec une dramaturge à surveiller.

Sur la scène du Théâtre d'Aujourd'hui, le public découvrira une jeune femme qui vend des bas de nylon dans un passage de métro (Eve Landry, la fille qui encaisse), une autre en peine d'amour dévorante (Léane Labrèche-Dor, la fille qui aime), une qui adore - un peu trop - Isabelle Boulay (Debbie Lynch-White, la fille qui adule), une immigrante qui tente de donner un accueil digne de ce nom aux nouveaux arrivants (Alice Pascual, la fille qui intègre) et la dernière mais non la moindre, qui ose ouvrir une PME en temps de coupures économiques (Catherine Trudeau, la fille qui agresse).

Dans J'accuse, on se retrouve entre cinq monologues forts, vibrants de filles qui ont beaucoup d'ambition, mais pas nécessairement les moyens de celles-ci. «J'ai eu envie de faire un portrait des 25-35 ans. J'ai surtout voulu parler des savoirs spécifiques qu'on accumule dans nos jobs alimentaires. Des situations frustrantes qu'on peut vivre.» Des connaissances qui souvent, ne pourront être utilisées dans d'autres cadres.

Cinq femmes, cinq voix

En voulant dresser cette synthèse d'une génération, à travers cinq personnages distincts, Lefebvre n'a eu que des femmes en tête. «Ce sont cinq solos assez costauds, très intenses. Je voulais parler de ces femmes qui sont souvent aspirées dans une spirale sociale. Je sens qu'on a la main dans la trappe: on lutte souvent pour ne pas se laisser emporter.» Et cette trappe-là, c'est quoi? «La lourdeur économique, politique, économique, sociale. Le climat est très tendu en ce moment.»

En regardant en arrière, Lefevbre reconnaît que le travail des actrices n'a pas été de tout repos. «Ce sont presque cinq mini-manifestes. Les filles ont eu à travailler toutes les nuances de la colère, de la détresse, des couches de désespoir. Catherine Trudeau m'a dit qu'elle avait l'impression d'avoir une caméra dans sa tête au lieu de laisser exploser la rage. Et qu'un cri sur un cri, ça ne s'entendrait pas. Il faut s'attendre à un jeu tout en nuances.»

J'accuse, pièce féministe? «Absolument! Ce n'est peut-être pas sexy de le dire, mais oui, je suis une dramaturge féministe. C'est une des choses qui me stimulent le plus dans la vie: avoir une étiquette. Ça me permet de me demander ce que je vais en faire et souvent, de l'outrepasser.»

J’accuse sera présentée au Théâtre d’Aujourd’hui du 14 avril au 9 mai 2015. Cliquez ici pour plus de détails.

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