La peinture de sa Rio 2013 est abîmée, mais une jeune automobiliste refuse d'être tenue responsable de ce problème qui s'aggrave sur sa voiture louée. La détérioration de la peinture est-elle normale? La Facture s'est penchée sur son dossier.
Un texte d'Esther Normand
Joëlle Thiboutot Goyette, âgée de 25 ans, était si fière de sa Rio 2013. Mais elle a vite déchanté. Sa voiture a dû être repeinte à certains endroits un an et demi après la signature du contrat de location. Ces travaux faits sous garantie ont été autorisés par son concessionnaire, Longueuil Kia, avec l'accord de Kia Canada.
À peine trois mois plus tard, la peinture des bas de caisse, des bas de porte et des ailes est encore endommagée. Cette fois, Kia Canada refuse la reprise des travaux. Le constructeur soutient qu'elle devra payer les coûts des réparations à la fin de son bail dans deux ans, disant qu'elle est responsable de la détérioration de sa peinture.
Cela l'inquiète au plus haut point. « Je me suis dit que, quand j'allais rapporter mon véhicule dans deux ans, j'allais avoir un gros problème sur les bras », dit-elle.
« La Kia Rio 2013 est un modèle redessiné, ça nous prend un certain temps avant d'accumuler des plaintes. Je vous dirais [que] la faiblesse au niveau de la peinture de certains modèles Rio et aussi de certains modèles Kia en général pour la protection des parties inférieures des autos est connue. »
— George Iny, président de l'Association pour la protection des automobilistes (APA)
Nous avons demandé au carrossier Nelson Poulin, recommandé par l'APA, d'inspecter la voiture. Il remarque une usure prématurée de la peinture, ce qui lui paraît anormal. Selon lui, « il y a quelque chose qui a frappé la peinture pour provoquer son écaillement ». Il s'agit de facteurs extérieurs que Kia exclut de sa garantie.
Joëlle Thiboutot Goyette précise qu'elle habite au Saguenay.
« C'est sûr que les hivers sont un peu plus difficiles dans ce coin-là, mais j'habite au Québec, je roule toujours sur des routes qui sont asphaltées. »
— Joëlle Thiboutot Goyette
Nelson Poulin parle d'un petit défaut de conception. Il fait état d'un problème aérodynamique qui expliquerait que « ces endroits-là s'usent plus vite qu'ailleurs ». À son avis, le constructeur aurait dû mettre de plus grandes bandes adhésives à l'endroit où les éclats de roche frappent la voiture.
Dans un courriel, le carrossier de Longueuil Kia attribue ces éclats de roche aux mauvaises conditions des routes, mais aussi à une mauvaise conception des ailes arrière.
« Le dessous de la voiture me semble inacceptable. L'état de la voiture n'est pas normal, elle a l'air d'une auto qui a roulé sur une autoroute pour plus que 100 000 km facilement et le compteur affiche 38 000 km actuellement. »
— George Iny, président de l'APA
Selon lui, Kia doit corriger la faiblesse du véhicule en reprenant la réparation inefficace des parties inférieures. Il soutient que le problème est très important et que, par conséquent, les coûts de réparation vont augmenter au fil du temps. Joëlle Thiboutot Goyette est donc condamnée à se battre. Sa détermination face au géant Kia est inébranlable. « Je suis une battante », lance-t-elle.
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