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Des professeurs de l'UQAM se distancient de leur syndicat

Des professeurs de l'UQAM se distancient de leur syndicat
Radio-Canada

Des professeurs de l'UQAM se démarquent des prises de positions de la présidente de leur syndicat sur le conflit qui oppose des étudiants à la direction de l'établissement.

Dans un texte intitulé Je suis aussi l'UQAM, un groupe d'environ 200 professeurs dénoncent que la présidente du syndicat, Michèle Nevert, s'en soit ouvertement prise au recteur Robert Proulx dans la foulée de l'intervention policière de la semaine dernière.

Ils déplorent que Mme Nevert se soit « interposée en faveur du groupe » issu de la faction « la plus radicale » des étudiants en grève, des manifestants.

« Ces manifestants masqués et cagoulés intimident et terrorisent étudiants, professeurs, chargés de cours et employés, vandalisent la propriété de l'université et distillent un climat de violence insupportable », écrivent-ils.

« Nous condamnons le ton et la nature des propos tenus par Mme Nevert en particulier à l'émission du matin de Radio-Canada, au lendemain du saccage ( survenu mercredi). Ces interventions font énormément de tort à l'UQAM et contribuent à amplifier le niveau de crise institutionnelle. »

Extrait de la lettre

« Nous ne nous reconnaissons pas dans ces positions, apparemment prises au nom de tous les professeurs. Nous saluons cependant l'appel au calme du syndicat lors d'un point de presse, venu un peu tardivement à notre avis », poursuivent-ils.

Les signataires de cette lettre soulignent que la contestation étudiante « vise des objectifs louables de défense du système d'éducation universitaire au Québec », mais que les moyens qu'ils préconisent nuisent considérablement à la réputation de l'UQAM.

« La situation déjà explosive avait dégénéré au point où l'intégrité physique des usagers de l'université ne pouvait plus être assurée par les agents de sécurité en place. Si la décision de l'administration d'en appeler aux forces policières peut paraître exagérée pour certains, une absence d'intervention l'aurait été encore davantage », plaident-ils.

« La tempête financière qui agite et met en péril l'avenir des universités québécoises ne se réglera pas à travers le saccage de l'UQAM », concluent-ils.

Remettre les pendules à l'heure

En entrevue à l'émission Le 15-18 de la radio de Radio-Canada, Catherine Mounier, professeure à l'UQAM et initiatrice de cette lettre, a expliqué qu'« il était temps de remettre les pendules à l'heure avec tout ce qui se passe et qui sortait dans les médias, comme quoi les professeurs de l'université soutenaient ces actions de vandalisme ».

Elle pense que Mme Nevert est sortie de « son mandat qui est avant tout de défendre les professeurs, mais en aucun cas de s'impliquer dans un conflit ».

« J'étais outrée de voir que l'UQAM, et surtout les professeurs de l'UQAM, étaient associés au vandalisme. »

Catherine Mounier, professeure à l'UQAM

Pour Mme Mounier, il s'agit de défendre la réputation de l'université « qui est mise à mal » en raison de l'instabilité qui y règne.

Elle ne cache pas non plus son soutien au recteur de l'UQAM, Robert Proulx, qui, selon elle, n'avait pas d'autre choix que d'appeler la police pour rétablir le calme.

« Il y a eu de l'intimidation, du vandalisme, dit-elle. Je ne pense pas que M. Proulx est du genre à faire rentrer la police comme ça dans nos murs, mais ce qui est clair, c'est qu'il a voulu absolument défendre l'université et défendre les biens de l'université. [...] Il n'avait pas d'autre choix. »

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