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Devrait-on vacciner aussi les garçons contre le papillomavirus?

Devrait on vacciner aussi les gars contre le papillomavirus?
Cropped image of doctor injecting patient in clinic
Portra Images via Getty Images
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La vaccination systématique des garçons contre les papillomavirus pourrait réduire à long terme les coûts des soins de santé, conclut une étude.

Les types de papillomavirus qui peuvent causer des cancers du col de l'utérus chez les femmes sont aussi responsables de cancers de la bouche et de la gorge (cancers oropharyngés) chez les personnes des deux sexes, des formes de cancers qui sont par ailleurs en hausse.

Les chercheurs torontois ont utilisé un modèle mathématique pour estimer les effets de la vaccination des garçons de 12 ans afin de prévenir les cancers oropharyngés. L'étude suggère que si tous les garçons canadiens de 12 ans avaient été vaccinés contre le virus sexuellement transmissible en 2012, on aurait réduit le nombre de cancers oropharyngés dans ce groupe d'âge _ et économisé ainsi entre 8 et 28 millions $ en soins de santé.

Actuellement, seules l'Île-du-Prince-Édouard et l'Alberta offrent la vaccination contre le papillomavirus aux filles comme aux garçons; la Nouvelle-Écosse a annoncé vendredi dernier qu'elle leur emboîterait le pas à l'automne.

Les auteurs de l'étude admettent toutefois que le modèle mathématique retenu ne prend pas en compte ce qu'on appelle l'"immunité collective" _ l'effet que peut avoir sur une population le fait que plusieurs individus soient vaccinés. Dans ce cas-ci, des études ont déjà démontré que les programmes de vaccination chez les filles avaient ainsi permis la réduction chez les hommes des taux de verrues génitales et de certains cancers liés aux papillomavirus.

Pour les mêmes raisons, les homosexuels ne jouissent pas autant, dans ce cas-ci, de l'immunité collective, parce qu'ils ne profitent pas directement de l'immunité de partenaires féminines.

Par ailleurs, il n'est pas possible d'estimer avec exactitude les coûts-bénéfices de la vaccination des garçons en excluant cette immunité collective apportée par la vaccination des filles, a commenté la docteure Natasha Crowcroft, experte en immunologie à la Direction de la santé publique de l'Ontario, qui n'a pas participé à l'étude. Or, "ce facteur est tellement important qu'on ne peut l'écarter de l'analyse".

"Si (seulement) 50% des filles se font vacciner, ça devient intéressant de vacciner aussi les garçons, parce que ça augmente l'effet d'immunité collective. Mais présentement (en Ontario), 80% des filles se font vacciner: ça rend la vaccination des garçons moins décisive."

La docteure Crowcroft n'est pas contre la vaccination des garçons contre les papillomavirus: elle se demande seulement si les bénéfices en valent la chandelle. La spécialiste admet par contre qu'il faudrait bien trouver une façon de protéger les jeunes hommes gais.

L'étude, dont les résultats sont publiés dans le journal Cancer, a été menée par des chercheurs du Centre de cancérologie Princess Margaret, d'Action cancer Ontario et du Centre pour la santé mentale et les dépendances, tous établis à Toronto.

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