Les cols blancs montréalais travaillent-ils moins qu'ailleurs dans la province? Radio-Canada a obtenu le taux d'absentéisme de Montréal, de Laval et de Québec. Est-ce que les différences sont importantes?
Un texte de Louis-Philippe Ouimet
En négociation pour le renouvellement de la convention collective de ses cols blancs, la Ville de Montréal souhaite que ceux-ci soient plus performants et du même coup, qu'ils s'absentent moins.
En 2013-2014, le taux d'absentéisme chez les cols blancs de Montréal était de 5,8 %, de 6 % à Laval et de 4,32 % à Québec.
En embauchant l'ancien directeur général de la Ville de Québec, le syndicat des cols blancs pense que l'administration Coderre veut imiter son homologue de la Capitale-Nationale.
« Bien sûr, ils ont instauré un climat de terreur [à Québec]. Et c'est quand Alain Marcoux est parti qu'on a réglé les conventions collectives. On est en train de faire la même chose de Montréal. On s'inspire d'un village pour réinventer une ville. »
— Alain Fugère, président des cols blancs de Montréal
Méthologie
- Laval : Absences pour maladie, accident de travail ou toute absence ou travail ponctuelles, tels que retards, départs hâtifs, absences sans solde et absences non autorisées. Pour les employés permanents et temporaires.
- Montréal : Cet indicateur mesure le nombre d'heures d'absence en maladie rémunérées et non rémunérées sur le nombre total d'heures correspondant à l'horaire régulier. Il exclut les accidents de travail et maladies professionnelles, considère toutes les absences en maladie à court et long terme, qu'elles soient payées ou non, et inclut également les périodes couvertes par un assureur et par la Ville, s'il y a lieu. Pour les employés temporaires et permanents.
- Québec : Comprend tous les codes accidents et maladies pour les employés temporaires et permanents.
Un congé à 80 % du salaire?
À l'image de Québec, Montréal souhaiterait notamment payer à 80 % de leur salaire les employés qui prennent un congé de maladie ponctuel. Une façon d'économiser de l'argent, mais une mauvaise idée, dit le syndicat des cols blancs.
« Les congés de maladie à 80 %, sur qui ça va retomber ? On a un membership de femmes et souvent ce sont des mères monoparentales. Qui pensez-vous retourne à la maison lors que les enfants sont malades? »
— Alain Fugère, président des cols blancs de Montréal
Les principaux enjeux de la prochaine convention collective sont publiés sur le site Internet de Montréal. Le maire Denis Coderre ne veut cependant pas les commenter réitérant son souhait de ne pas « négocier sur la place publique. ». Il a refusé notre demande d'entrevue.
Le président du syndicat des cols blancs rétorque qu'en dévoilant sur Internet de l'information sur les enjeux de la négociation, le maire fait plutôt le contraire de ce qu'il affirme.
L'absentéisme
L'absentéisme est un enjeu de taille pour les villes, qui paient chaque année des millions de dollars en congé de maladie. Selon Jacques Forest, du département d'organisation et ressources humaines de l'UQAM, le phénomène n'est pas nouveau.
« L'absentéisme comme tel n'est pas mal. Ce qui peut être mal, ce sont les gens qui utilisent à outrance les mécanismes mis en place pour s'absenter. Ça peut être un problème qui est une manifestation d'avoir des besoin psychologiques frustrés », dit-il.
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