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«Moi, dans les ruines rouges du siècle» au Théâtre Périscope: le vrai du faux (PHOTOS/ENTREVUE)

«Moi, dans les ruines rouges du siècle»: le vrai du faux
Jérémie Battaglia

C’est mardi soir que s’ouvre Moi, dans les ruines rouges du siècle au Théâtre Périscope, à Québec. La pièce, écrite et mise en scène par Olivier Kemeid, joue la carte de l’autofiction en présentant la vraie vie de l’acteur d’origine ukrainienne Sasha Samar, réinventée pour la scène.

«Moi, dans les ruines rouges du siècle» au Théâtre Périscope

Olivier Kemeid et Sasha Samar se sont rencontrés il y a dix ans; pendant un moment, ils ont cherché à collaborer sur un projet théâtral, jusqu’à ce que le comédien propose le récit de sa vie au metteur en scène. «Il m’a dit, d’une manière un peu gênée, qu’il y avait des pans de sa vie qui auraient peut-être un potentiel théâtral intéressant», relate Olivier Kemeid. «Je voulais qu’il me raconte sa vie de manière libre. Alors, tout un automne, à raison de trois fois par semaine, j’ai pris des notes: en tout, 75 pages bien noircies.»

Cette histoire, c’est celle d’un jeune Ukrainien qui désire devenir un acteur célèbre, afin que sa mère, qui l’a quitté alors qu’il était petit, le reconnaisse à la télévision. C’est celle aussi d’une jeunesse qui traverse la fin de l’Union soviétique. «Sasha m’a offert le plus beau cadeau de ma vie: il m’a laissé partir avec son histoire. Une fois que la pièce a été écrite, on a décidé de vraiment en faire du théâtre», poursuit le metteur en scène.

Même si la pièce est fortement inspirée de la vie du comédien, Olivier Kemeid ne voulait pas en faire une pièce de théâtre documentaire. «Dans mon écriture, il y a de la fiction superposée à sa vie. Même quand on raconte notre vie, il y a toujours une part de fiction qui s’ajoute. On s’en rend compte quand on évoque nos souvenirs avec sa famille, les opinions divergent, on se dit “voyons, je ne me souviens pas de ça comme ça”!»

La pièce, créée à l’origine en 2012, a voyagé et récolté de nombreuses accolades, tant auprès du public que de la critique, remportant au passage nominations et prix. Dans cette nouvelle mouture, Pascale Montpetit et Marilyn Castonguay se joignent à la distribution. Pour Olivier Kemeid, travailler avec de nouveaux acteurs a été un changement émouvant. «C’était touchant de laisser partir ceux avec qui on a créé le spectacle, et aussi d’accueillir de nouveaux acteurs, mais le personnage reste toujours plus fort que le comédien. À mes yeux, le spectacle a sa propre vie, c’est devenu un objet qui se meut en dehors de moi, parfois même en dehors des acteurs.»

La reprise de Moi, dans les ruines rouges du siècle, trois ans après sa création, fait le bonheur du metteur en scène. «Comme créateur, on est content quand les pièces ont une deuxième vie. Créer peut être épuisant, les spectacles ont entre 10 et 15 représentations, puis on brûle les décors et c’est fini. Quand on a la chance de jouer sa pièce jusqu’à 90 fois, on la prend!» se réjouit Olivier Kemeid. «En plus, c’était important pour moi de faire entendre cette parole-là, celle de Sasha, de sa vie. J’ai ça à cœur, le récit d’une immigration, d’un acteur devenu québécois, je crois que dans le contexte actuel, c’est essentiel d’entendre cette histoire.»

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Moi, dans les ruines rouges du siècle

Idée originale: Sasha Samar et Olivier Kemeid

Texte et mise en scène: Olivier Kemeid

Interprétation: Marilyn Castonguay, Geoffrey Gaquère, Robert Lalonde, Pascale Montpetit et Sasha Samar

Au Périscope de Québec, du 7 au 18 avril 2015

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