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Gala les Olivier : les réactions des finalistes

Gala les Olivier : les réactions des finalistes
David Kirouac

On dévoilait plus tôt cette semaine les nominations du 17e Gala les Olivier, qu’animera Laurent Paquin le 10 mai prochain, et qui sera retransmis en direct à Radio-Canada. Au total, 13 statuettes représentant Olivier Guimond seront décernées aux humoristes qui ont brillé de tous leurs feux en 2014.

En tête de peloton se trouve François Bellefeuille et son premier one man show éponyme, avec cinq nominations. Cathy Gauthier le talonne avec quatre mentions pour son spectacle Pas trop catholique, et est suivie de près par Louis-José Houde, qui en revendique trois, tout comme Mike Ward, Emmanuel Bilodeau et Valérie Blais. Étonnamment, Véronique Cloutier et Louis Morissette ne se sont faufilés que dans deux catégories, Mise en scène et Olivier de l’année, pour leur duo Les Morissette.

François Bellefeuille, Cathy Gauthier, Emmanuel Bilodeau, Valérie Blais et Mike Ward sont en lice pour le Spectacle d’humour de l’année et les Auteurs de l’année. Pour la Mise en scène de l’année, Bellefeuille, Gauthier, Bilodeau et Blais se retrouvent également sur la ligne de départ, auprès des Morissette.

Les heures verticales, de Louis-José Houde, Plus gros que nature, de P-A Méthot, Badouri rechargé, de Rachid Badouri, Torture, de Jean-Marc Parent et le premier effort de François Bellefeuille sont tous susceptibles d’être sacrés Spectacle le plus populaire de l’année. Le vainqueur de cette section est déterminé selon le nombre de billets vendus dans les 12 derniers mois.

Beaucoup de télé

Deux filles de SNL Québec s’affrontent sous la bannière de la Découverte de l’année, soit Katherine Levac et Virginie Fortin. Leur amie Mariana Mazza leur opposera sans doute une chaude lutte, tout comme l’auteur et comédien Fabien Cloutier et le jeune stand up Pierre-Luc Pomerleau.

Trois statuettes des Olivier soulignent l’apport de l’humour québécois au petit écran. Infoman 2014, Meilleur avant le 31, bon pareil le 1er, Gala hommage à Gilles Latulippe, Le Noël du pêcheur et Bye Bye 2014 pourraient rafler les honneurs en tant que Spécial humoristique de l’année ; Les beaux malaises, Ces gars-là, Les Parent, Série noire et Les pêcheurs sont les chouchous de la portion Comédie à la télévision ; enfin, Infoman, Prière de ne pas envoyer de fleurs, Les gars des vues, Les Appendices VII et Arrange-toi avec ça ont été retenus comme Série humoristique de l’année.

Du côté de Capsule, sketch ou série humoristique dans un nouveau média, on retrouve Epic News, d’Alex Roof et Alex L’Abbé, En audition avec Simon de Benoît Cliche, de Simon-Olivier Fecteau, Fiston, de Jonathan Roberge, Avoir l’air de, de Adib Alkhalidey et Mylène MacKay et Le 16 heures, de Jocelyn Lebeau et Martin Proulx. Au chapitre du Numéro d’humour de l’année, le suspense se jouera entre L’homophobie, de Laurent Paquin, la vignette d’ouverture du Gala Juste pour rire Les rejets, de François Bellefeuille, le monologue d’ouverture du Gala de l’ADISQ 2014, de Louis-José Houde, La grille d’évaluation, d’André Sauvé, et L’attentat : humoriste, d’Adib Alkhalidey.

Le public pourra en outre voter, le soir du gala, pour l’Olivier de l’année. Lise Dion, François Bellefeuille, Louis-José Houde, Cathy Gauthier, Sugar Sammy, Martin Matte et Les Morissette concourent pour cette prestigieuse distinction. Pendant la soirée, les téléspectateurs auront aussi le loisir d’élire la personnalité Comique malgré lui, sorte de «coup de gueule» ou de «prix citron», qu’on remet depuis 2013.

Des nouveautés

L’Association des professionnels de l’industrie de l’humour (APIH), qui coproduit le Gala les Olivier avec Radio-Canada, a rebrassé un peu ses cartes et effectué quelque changements en vue de l’édition 2015 de sa grande fête annuelle. On a ainsi éliminé la catégorie DVD de l’année et repensé celle de l’Émission de radio humoristique de l’année, en la transformant pour célébrer désormais la Capsule ou Sketch humoristique à la radio.

On a aussi décidé de rendre hommage à une ville du Québec qui aime rire et se démarque par sa générosité envers nos comiques.

Dans le premier cas, la décision allait de soi, considérant les nouvelles habitudes de consommation des amateurs d’humour.

«En 2015, le DVD est en perte de vitesse, a avancé Suzanne Samson, directrice générale de l’APIH. Les plateformes numériques ont pris beaucoup de place, et les gens vont beaucoup en salle, aussi.»

En ce qui a trait à la radio, c’est dans un souci d’équité qu’on a modifié la nature de la récompense. La zone Morency, de François Morency, Raconte-moi l’actualité, de Jean-Denis Scott, Pouvez-vous répéter la question?, de Pierre Brassard, Debout les comiques, de Billy Tellier, et Les régionalismes : y farme pas étanche, de Fabien Cloutier, sont les cinq premières œuvres à se faire valoir sous la nouvelle appellation Capsule ou Sketch humoristique à la radio.

«Les formats radio sont hétérogènes, a expliqué Suzanne Samson. Le dénominateur commun, c’était les sketchs et les capsules. Ça nous permet de rejoindre beaucoup plus de gens, plutôt que d’avoir une catégorie ou on compare des pommes et des oranges, des émissions qui ont des formats différents, des façons d’écrire différentes, des livraisons différentes. En évaluant les sketchs et les capsules, c’est jugé également, pour les mêmes raisons.»

Enfin, le Public de l’année 2015 sera celui de Gatineau, de Québec ou de Terrebonne.

«C’était un souhait du milieu, de saluer le public qui remplit les salles pour les humoristes, a mentionné Suzanne Samson. Les humoristes aiment beaucoup les gens qui sont dans les salles. On avait le goût d’honorer non pas une salle, mais une ville. Les humoristes ont voté eux-mêmes pour leur ville préférée.»

Ne craint-on pas d’alimenter la controverse sur les réseaux sociaux en s’inclinant devant les habitants d’une municipalité ou d’une autre? Parlez-en à Vincent Vallières, dont la chanson Fermont n’a pas eu l’heur de plaire aux résidents de l’endroit. Il ne faut parfois pas grand-chose pour déclencher la colère des internautes. Or, l’APIH ne croit pas offenser les épidermes sensibles.

«Peut-être, a reconnu Suzanne Samson. Mais ce n’est pas pour dire qu’un public n’est pas bon. C’est une façon de saluer une ville qui a été un public fantastique pendant l’année. Je ne pense pas qu’il y ait matière à polémique là. Sinon, on ne remercierait personne, on ne ferait de clin d’œil à personne, et ce serait dommage de se priver de le faire.»

Voici nos entrevues avec quelques-uns des finalistes du 17e Gala les Olivier.

Cathy Gauthier

Avec ses quatre nominations (Spectacle d’humour, Auteurs, Mise en scène et Olivier de l’année) et les critiques dithyrambiques qui ont suivi la première de son troisième one woman show, Pas trop catholique, Cathy Gauthier pourrait, à l’instar de François Bellefeuille, voler la vedette de ce 17e Gala les Olivier. Les réactions flatteuses qui ont accueilli sa plus récente création lui ont grandement fait plaisir.

«Je l’ai reçu comme une grosse bordée d’amour, a déclaré Cathy. Je ne m’attendais pas à ça. Moi, je travaille pour le public, pour faire rire les gens, d’abord. Sans les spectateurs, je serais une folle qui parle seule dans une salle vide, je ne serais rien. Que les gens embarquent et viennent voir le show, ça me fait un gros velours. C’est sûr que les critiques ont grandement contribué ; plusieurs m’ont dit qu’ils avaient eu envie de venir voir le spectacle après avoir lu les bonnes critiques.»

Cathy Gauthier convolera en justes noces avec son conjoint, François Paradis, au cours de l’été qui s’en vient et aspire à terminer sa tournée Pas trop catholique enceinte. «C’est prévu, j’ai déjà un costume avec une bedaine. De toute façon, je finis toujours mes tournées grosse, à force de manger du St-Hubert», a-t-elle ricané. La blonde jeune femme a déjà une idée précise du genre de maman qu’elle aimerait être. «Je suis arrière-grand-mère dans mes idéologies. Quand je vais accoucher, je veux rester chez moi longtemps et prendre au moins quatre ans de pause. À l’âge que j’ai, si je décide d’avoir des enfants, c’est pour les voir grandir. Je dis toujours à la blague que j’ai de la misère à prêter mon char, alors, imagine mon bébé! Je vais essayer de trouver des contrats à la télévision ou à la radio, mais je vais m’éloigner de la scène un peu, jusqu’à ce que mes enfants aillent à l’école.» D’ailleurs, Silvi Tourigny, qui assure sa première partie sur scène, est elle-même maman d’un poupon depuis peu.

Valérie Blais

Nous avons fait remarquer à Valérie Blais que les comédiens s’amenaient en force au Gala les Olivier, cette année. L’actrice, qu’on peut présentement voir au cinéma dans le film La passion d’Augustine, a récolté trois mentions dans des catégories de pointe pour son premier effort solo en tant qu’humoriste (Spectacle d’humour, Auteurs et Mise en scène de l’année), tout comme Emmanuel Bilodeau et son One Manu Show.

«Les humoristes s’amènent en force aux Jutra, c’est pareil, a-t-elle rigolé. Chacun son lot!»

Valérie ne cachait pas son émotion d’avoir su capter l’attention de l’APIH et du public avec le spectacle qui porte son nom.

«C’est vraiment une fleur. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’on soit en nomination. Peut-être pour les textes, parce que les trouve très forts et je suis très fière de ma petite Marie-Andrée (Labbé, son auteure principale), mais trois nominations pour des choses aussi importantes, wow! Quel honneur!»

«Mais, la vraie fleur, c’est de pouvoir faire ce spectacle-là, a-t-elle continué. Le public est au rendez-vous et, à chaque fois, c’est extraordinaire. Si, en plus, les gens de la communauté humoristique soulignent notre travail, c’est encore plus merveilleux.»

Valérie Blais poursuivra sa tournée au moins jusqu’à la fin 2016 et songe déjà à l’écriture d’un deuxième spectacle. Elle compte s’atteler à la tâche dès l’automne prochain, encore avec l’aide de Marie-Andrée Labbé aux textes.

«À la vie, à la mort, ce sera avec elle, a louangé Valérie. On forme un bon tandem. On a mis beaucoup de temps à trouver notre façon de travailler. Maintenant qu’on l’a trouvée, on ne se lâche plus!»

Sugar Sammy

Il y a deux semaines, Sugar Sammy apprenait qu’il était nommé dans la catégorie Rôle masculin – Comédie québécoise au Gala Artis, pour son rôle dans Ces gars-là. Mercredi, on lui annonçait que Ces gars-là est en lice contre Les beaux malaises, Série noire, Les Parent et Les pêcheurs sous la bannière Comédie à la télévision aux Olivier, et que lui-même pourrait repartir pour une troisième année consécutive avec la statuette de l’Olivier de l’année.

«Ce sont deux parties de ma carrière dont je suis très fier, a-t-il précisé. Ça me fait du bien de savoir que l’industrie apprécie mon travail.»

Dans le passé, certains ont laissé entendre que Sugar Sammy avait exagéré sa présence sur les réseaux sociaux pour s’assurer d’une victoire aux Olivier. Le principal intéressé ne s’en fait toutefois pas trop avec les critiques.

«Tous les artistes se servent des réseaux sociaux, a répliqué Sugar Sammy. Mon public est très, très fort. Ce n’est pas pour rien qu’on a vendu plus de 300 000 billets pour les deux spectacles. J’ai un public très fort, qui m’appuie. Chaque fois que quelqu’un gagne, il y a des gens qui chialent. Je préfère célébrer avec ceux qui m’aiment. J’ai un public très fidèle, qui m’écrit à tous les jours, et j’adore ça. Même si je reçois des choses négatives, parfois, je ne laisse jamais ça influencer l’amour que j’ai pour mon public.»

Sugar Sammy est toujours en tournée avec You’re Gonna Rire et En français svp! et ce, jusqu’en juin 2016. Ensuite, il compte s’attaquer à la France.

«La France, c’est ma nouvelle cible! Je veux aller embêter les Français. J’ai entendu qu’ils sont encore plus susceptibles que nous!», s’est-il esclaffé, dans un grand rire, avant de mentionner qu’il ne sait pas encore si Ces gars-là connaîtra une suite sur les ondes de V. Si oui, le tournage aura lieu à l’été et, si non, Sugar Sammy s’offrira un peu de repos pendant la saison chaude.

François Bellefeuille

François Bellefeuille domine la course aux Olivier, cette année, avec cinq citations : Spectacle d’humour, Auteurs, Mise en scène, Spectacle le plus populaire et Numéro d’humour de l’année.

Celui qui, en 2012, recevait le trophée de Découverte de l’année et qui, depuis, a vu sa carrière évoluer à vitesse grand V, était particulièrement excité de cette grande reconnaissance.

«Je suis tellement content! Je ne pourrais être plus heureux. Mon one man show, je l’aime beaucoup, c’est ce sur quoi j’ai le plus travaillé, en humour. Je suis entré à l’École nationale de l’humour il y a 10 ans ; au début, j’étais vraiment mauvais, et mon spectacle, c’est l’aboutissement de toutes ces années de travail. Les nominations, c’est la cerise sur le sundae. Je suis fier de mon show, je le trouve le fun, il est différent, les gens sont au rendez-vous… Les Olivier, c’était la dernière tape dans le dos qu’il restait à avoir.»

«Après, les trophées, je ne sais pas si je vais les gagner ; on ne peut pas tout contrôler. Mais j’ai payé des gens… Je contrôle ce que je suis capable de contrôler!», s’est amusé François.

Les curieux qui n’ont pas encore applaudi le spectacle de François Bellefeuille auront encore un an et demi pour le faire, et ils pourront aussi aller lui serrer la pince au Bordel, le Comedy Club qu’il vient d’ouvrir avec ses collègues Louis-José Houde, Laurent Paquin, Mike Ward et Martin Petit. François Bellefeuille animera aussi un Gala Juste pour rire sur la thématique de la colère, en juillet prochain. «C’est un thème que je déteste, je ne sais pas pourquoi ils m’ont donné ça…», a grogné François, en empruntant le ton de son personnage de scène.

Emmanuel Bilodeau

Émerveillé. C’est le qualificatif qui correspond le mieux à l’expression comblée qu’affichait le visage d’Emmanuel Bilodeau lorsqu’on l’a informé que son One Manu Show avait décroché trois places au tableau des finalistes des Olivier (Spectacle d’humour, Auteurs et Mise en scène de l’année).

«Je suis content de ces nominations, c’est vraiment touchant, s’est réjoui l’acteur. J’avoue que, secrètement, pour la première fois de ma vie, j’espérais un peu ça. J’ai tellement travaillé fort… J’espérais au moins une nomination pour les textes, car c’est un aspect sur lequel j’ai mis beaucoup d’énergie.»

Emmanuel Bilodeau continuera de promener le One Manu Show sur les routes du Québec pendant au moins un an et demi, mais ne délaisse pas pour autant le métier de comédien. Il a spécifié avoir «quelques tournages en vue», mais ne pouvait rien dévoiler à ce sujet, pour le moment.

Pierre-Luc Pomerleau

Retenez ce nom : Pierre-Luc Pomerleau. Il retentira peut-être au micro lors du 17e Gala les Olivier, lorsque viendra le temps d’annoncer l’identité de la Découverte de l’année. Bien que Pierre-Luc soit en compétition avec des jeunes de son âge qui ont déjà bénéficié d’un peu plus de visibilité que lui – Mariana Mazza, Katherine Levac, Virginie Fortin et Fabien Cloutier -, il n’en est pas moins excité d’avoir été ainsi choisi parmi un vaste bassin de jeunes talents prometteurs.

«C’est ma toute première nomination, toutes catégories confondues, s’est extasié le jeune homme. Je suis probablement moins connu que d’autres nommés, mais je suis très content d’être là. Ça fait toujours plaisir de savoir qu’on a été sélectionnés parmi ces gens-là.»

Si vous tapez le nom de Pierre-Luc sur Google et que sa binette vous dit vaguement quelque chose, c’est que vous avez probablement aperçu le garçon dans l’émission Les Jokers, à V. Il assume de surcroît la première partie du spectacle de François Bellefeuille et avait été du Galoff, des Chick’n Swell, au Festival Juste pour rire, en 2013. Il s’apprête par ailleurs à partir en tournée avec son ami Yannick De Martino dans une prestation conjointe, un peu comme l’ont fait Mariana Mazza et Virginie Fortin avec leur spectacle Mazza/Fortin. Leur première aura lieu le 17 avril, à Magog.

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