Des professeurs d'université dénoncent dans une lettre ouverte les propos « paternalistes » tenus par le ministre de l'Éducation du Québec, François Blais, à l'égard des étudiants en grève.
Plus tôt cette semaine, le ministre a encouragé les universités à expulser deux ou trois étudiants par jour pour donner l'exemple. « On fait ça avec les enfants quand on veut corriger leur comportement », avait-il dit dans une entrevue accordée à une radio privée.
Ces propos sont « indignes d'un ancien professeur, d'un ancien administrateur ayant occupé des postes de responsabilité universitaires, d'un ministre responsable de l'éducation supérieure et de la recherche », estiment les vingt professeurs, surtout de l'Université Laval, dans leur lettre envoyée au quotidien Le Soleil.
« M. Blais, les étudiants-es ne sont pas vos enfants. Vous n'êtes pas leur « père ». Vous êtes un ministre élu et une contestation sociale ne se gère pas à coup de punitions soi-disant pédagogiques. »
— Lettre des professeurs
Les professeurs soutiennent que la contestation étudiante actuelle « n'est pas le caprice d'une génération trop gâtée qu'il faut punir ». Selon eux, « elle est l'expression d'une jeunesse animée par un désir de changement, qui revendique le droit à l'éducation pour le plus grand nombre ».
Les enseignants écrivent aussi craindre pour l'avenir des institutions universitaires « construites patiemment au fil des décennies », menacées par les nouvelles compressions en éducation.
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