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Drainville compare son expérience à celle de Péladeau

Drainville compare son expérience à celle de Péladeau

QUÉBEC - Le manque d'expérience politique de Pierre Karl Péladeau est une réalité objective, a déclaré jeudi l'un de ses adversaires dans la course à la direction du Parti québécois, Bernard Drainville.Après avoir répété au cours des dernières semaines qu'il était «testé», sans référence aux autres candidats, M. Drainville a situé son expérience par rapport à celle de M. Péladeau, favori dans la course.«C'est une réalité objective qu'il n'a pas été aussi testé que moi, si ce n'est parce que je suis là depuis huit ans», a-t-il dit lors d'une conférence de presse.M. Drainville a fait valoir son expérience de porte-parole de l'opposition officielle en santé, aux affaires intergouvernementales canadiennes, à l'énergie, ainsi que les projets de loi sur la loi électorale et la laïcité lorsqu'il était ministre dans le dernier gouvernement péquiste.«C'est dans l'épreuve du feu que l'on apprend, c'est dans l'épreuve du feu qu'on devient meilleur, a-t-il dit. J'ai subi plusieurs épreuves et je pense que j'en suis sorti plus fort et je pense que j'en suis sorti plus prêt pour être le prochain chef du PQ.»Lors d'un débat rassemblant les cinq aspirants à la succession de Pauline Marois, en fin de semaine dernière, M. Péladeau avait confié à son auditoire qu'il avait sous-estimé les exigences de la vie publique avant de faire le saut en politique, il y a un an, pour se faire élire dans la circonscription de Saint-Jérôme.Les propos de M. Péladeau, qui a annoncé jeudi un neuvième appui au sein du caucus péquiste, ont trouvé écho chez M. Drainville, qui de son côté a présenté son plan pour réduire la consommation de pétrole et les gaz à effet de serre.«Je peux comprendre que Pierre Karl puisse dire: 'les derniers mois n'ont pas toujours été faciles', a-t-il dit. Parce que oui, il y a un apprentissage qu'il faut faire et c'est un apprentissage qui ne cesse jamais. C'est une des beautés de l'affaire.»M. Péladeau, actionnaire de contrôle de Québecor, a reconnu jeudi que son expérience se situe principalement dans le monde des affaires, mais en annonçant que la députée péquiste Diane Lamarre se joignait à sa campagne, le candidat a également insisté sur l'importance de son équipe.«J'ai été testé dans ma vie professionnelle comme dirigeant d'entreprise, a-t-il dit. Je ne le nie pas et je l'ai mentionné encore dimanche dernier que, vous le savez, ma vie parlementaire est toute récente et c'est la raison pour laquelle je suis entouré d'une équipe exceptionnelle et j'ai à apprendre de cette perspective-là.»M. Péladeau a rappelé que sous sa gouverne, Québecor a réalisé l'acquisition de l'entreprise de câblodistribution Vidéotron, alors que les activités du conglomérat n'étaient pas dans ce secteur.«Quand je suis rentré chez Québecor et que nous avons fait l'acquisition de Vidéotron, plusieurs ont dit: qu'est-ce qu'il connaît dans le câble? Je pense que nous avons quand même réalisé toute une performance et j'en suis très fier.»Jeudi matin, M. Péladeau est apparu de bonne humeur, se permettant de blaguer avec les journalistes, à qui il a également souhaité de joyeuses Pâques avant de se rendre à la période des questions.L'arrivée de Mme Lamarre dans son équipe confirme l'avance de M. Péladeau dans la course aux appuis au sein du caucus. Bernard Drainville compte sept députés dans son équipe, contre trois pour Alexandre Cloutier. Martine Ouellet et Pierre Céré n'en ont aucun.Lors d'une conférence de presse, Mme Lamarre, élue pour la première fois l'an dernier, a insisté sur les valeurs social-démocrates fondamentales des Québécois, à travers l'éducation et la santé. La députée a exprimé son assurance que M. Péladeau adhère à ces valeurs.«Je suis rassurée sur sa conviction profonde de maintenir les services publics en santé, en éducation et de promouvoir le développement durable avec l'électrification des transports», a-t-elle dit.Insistant sur l'importance de s'inspirer des systèmes de santé étrangers, pour importer leurs «meilleures pratiques», M. Péladeau a évoqué la nécessité d'un «dialogue national» pour écouter les besoins de la population.«Il est grand temps que nous nous penchions sur la gestion, la performance, les points d'accès, le financement, le paiement à l'acte, les surdiagnostics et la surconsommation de médicaments, a-t-il dit. Il faut surtout questionner notre modèle de santé centré sur l'hôpital ainsi que ses conséquences. Il faut s'interroger sur les effets secondaires du monopole médical.»De son côté, M. Drainville a présenté un plan environnemental pour réduire d'ici 2050 les gaz à effet de serre du Québec de 80 pour cent par rapport à leur niveau de 1990. M. Drainville a estimé notamment que diminuer la consommation de pétrole de 90 pour cent, en la remplaçant par des énergies renouvelables comme l'électricité, injecterait à terme 18 milliards $ dans l'économie québécoise, soit l'équivalent de trois fois la somme que le Québec reçoit d'Ottawa en péréquation.Actuellement les importations de produits pétroliers au Québec s'élèvent à tout près de 20 milliards $ par année, soit l'essentiel du déficit commercial québécois de 23 milliards $, a-t-il indiqué.«En réduisant nos GES et notre consommation de pétrole, on enrichit les Québécois», a-t-il dit.Concernant la cimenterie de Port-Daniel, en Gaspésie, qui dégagera deux millions de tonnes de GES par année, M. Drainville a affirmé qu'il serait «irresponsable» de remettre en question le projet lancé par le précédent gouvernement péquiste.M. Drainville a affirmé qu'il n'avait pas d'objection au recours à la fracturation hydraulique sur l'île d'Anticosti durant la phase exploratoire, contrairement à Mme Ouellet et M. Cloutier qui s'y opposent. M. Drainville croit cependant qu'une évaluation environnementale en bonne et due forme sera nécessaire avant toute exploitation du gisement.

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