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Commerce en ligne: changer le visage du magasinage un clic à la fois

Changer le visage du magasinage un clic à la fois
Shutterstock / Karramba Production

Besoin d’une nouvelle robe? Envie de chaussures pour le printemps? Il n’y a qu’à ouvrir votre ordinateur et en quelques clics, l’affaire est dans le sac. Le commerce en ligne est de plus en plus accessible et les détaillants mode québécois s’y mettent en masse.

Si le commerce en ligne ne cesse de gagner en popularité, les Québécois ne sont pas tout à fait embarqués dans le wagon encore. «Au niveau des consommateurs, par rapport à d’autres pays, le Québec est un peu en retard parce qu’on n’a pas embarqué aussi vite qu’ailleurs», indique la vice-présidente Québec du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), Nathalie St-Pierre.

Les créateurs, de leur côté, sont toutefois bien présents sur le web et pour certains, avoir une plateforme en ligne est non seulement une manière de vendre localement, mais aussi de se faire voir à l’international. «Ce qui me motive à vendre sur Etsy a toujours été le désir de rejoindre une clientèle internationale, curieuse d’acheter un produit unique, fait local», explique Noémie Vaillancourt, fondatrice des bijoux Noemiah, dont les ventes proviennent à 40% du site de vente en ligne.

Pour la marque québécoise Frank and Oak, les ventes sur le web permettent une grande visibilité aux États-Unis. «On a 65% de nos ventes qui proviennent des États-Unis, souligne l’un des fondateurs de la marque, Ethan Song. Ça nous permet de nous établir à l’international et d’avoir beaucoup d’impact.» La griffe montréalaise aura d’ailleurs très bientôt six pied-à-terre chez nos voisins du sud, grâce à leur présence sur le web.

Une expérience axée sur le client

Avec la vente en ligne, les créateurs et les détaillants québécois peuvent se permettre d’offrir un service de plus en plus complet à leurs clients. «Les commerçants tentent d’être agressifs dans leurs stratégies. Ils veulent entrer en contact avec le consommateur de tous les moyens possibles, d’où l’importance d’unifier les plateformes, soit celles en ligne et en magasin, pour que ce soit plus facile pour le client», soutient Nathalie St-Pierre.

L’important, croit Ethan Song, c’est de se concentrer sur l’acheteur. «On veut personnaliser l’expérience, on ne vend pas juste un produit, mais aussi une expérience. Pour les hommes, surtout, avoir un service de recommandations de vêtements sur le site, alors qu’il achète un produit, c’est pratique», estime le créateur.

Sur le site Internet de Frank and Oak, l’utilisateur est d’ailleurs invité à répondre à de multiples questions sur son style de vie et sur son look pour ensuite être attitré à un styliste qui pourra le conseiller dans ses choix vestimentaires. Le but : faire participer le consommateur. «Comme on est une marque de notre génération, on inclut nos clients dans nos décisions. On leur permet de donner des commentaires, on leur partage l’information aussi. C’est aussi ce côté communautaire que les clients apprécient beaucoup», croit Ethan Song.

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Quelques conseils pour magasiner en ligne efficacement.

Les 10 règles d'or du magasinage en ligne

En boutique ou en ligne?

L’avènement du commerce en ligne ne réduit pas l’achalandage des magasins, mais change certainement la manière qu’ont les consommateurs de faire du magasinage. «Le consommateur allait avant magasiner pour regarder, aujourd’hui, il fait beaucoup cela en ligne avant de se rendre sur place. Il passe donc moins longtemps dans le magasin, parce qu’il sait déjà ce qu’il veut», croit la vice-présidente du CCCD, Nathalie St-Pierre.

De son côté, la porte-parole du Conseil des créateurs de mode du Québec (CCMQ), Linda Tremblay, estime que pour certains commerces, c’est l’inverse qui se produit. «Je parlais récemment au président de La Vie en Rose, et il me disait que les gens vont en boutique, essaient les sous-vêtements, pour ensuite les commander sur Internet», rapporte-t-elle.

Non seulement la façon de magasiner, mais aussi la façon de calculer l’achalandage d’un magasin change avec la donne du commerce en ligne. «On mesurait le trafic dans les magasins comme étant le succès d’une entreprise. Aujourd’hui, il faut se repositionner vu l’importance du commerce en ligne», indique Nathalie St-Pierre.

Les plus récents chiffres obtenus par le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO), montrent que 49% des Québécois ont acheté en ligne en 2014 et que de ce pourcentage, près du tiers ont acheté des articles dans ce que le CEFRIO appelle la catégorie «mode et accessoires».

Toutefois, si les consommateurs ont acheté en ligne, reste que rien ne garantit que leurs achats soient faits sur des sites québécois et donc profitent aux créateurs d’ici. Toujours selon les chiffres du CEFRIO, 22% des achats mode faits en ligne par les Québécois se sont faits sur des sites d’ici. Le pourcentage n’est pas négligeable, mais reste à améliorer. Pour Linda Tremblay, l’enjeu est le déploiement des plateformes en ligne. «Ça prend plusieurs années avant de pouvoir amener une clientèle importante sur un site», indique-t-elle.

Mode portative

«Le vêtement, c’est un des secteurs qui a eu une croissance constante depuis 2013, souligne Nathalie St-Pierre. Les entreprises de moyenne taille nous rapportent qu’entre 30 et 40% de leur trafic sur leurs sites provient des appareils mobiles, des téléphones intelligents. Pour les gros joueurs, c’est environ 20%.»

Le magasinage se fait aujourd’hui partout et surtout, constamment. Finies les contraintes d’heures d’ouverture et de temps : il est possible de s’acheter une nouvelle jupe en faisant l’épicerie ou encore une paire de chaussures dans le confort de son lit. Faire ses achats de printemps n'aura jamais été aussi facile. Pour Ethan Song, la stratégie à adopter pour bien se positionner dans la jungle du commerce en ligne commence d’abord et avant tout par le client. «L’idée d’une marque, c’est d’être proche de ses clients de créer un lien avec eux.»

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