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Deux jours de marathon dans le désert pour les gazelles québécoises

Deux jours de marathon dans le désert pour les gazelles québécoises
Maienga

Line, Roxane, Julie et Émilie viennent de franchir une nouvelle étape marathon au Rallye Aïcha des Gazelles dans le désert marocain. Les deux équipages québécois tiennent le cap et ne se laissent pas décourager.

«Esti de balise ! Tabernacle, 5h pour la trouver!», s'exclame Emilie en sautant sur le drapeau rouge planté dans le sable. «Toi, t'as assuré ma belle. T'as été géniale, vraiment génial ! T'as surfé sur le sable comme un chef, je t'aime», lance la navigatrice de l'équipage québécois 176 à sa pilote Julie. Elles sont fatiguées et émues.

Les étapes marathon se sont succédé sur quatre jours consécutifs avec un seul retour au bivouac. Emilie et Julie sont rentrées épuisées de leur premier marathon mardi soir, vers minuit. Six heures plus tard, les deux gazelles québécoises étaient de nouveau sur la ligne de départ pour un nouveau trip de deux jours dans le désert avec une nuit à la belle étoile. Pour ma part, je fais équipe avec Richard, pilote de 4x4 média pour le rallye et Christian Doucet, réalisateur et coordonnateur au centre de l'information à Radio Canada. L'objectif? Suivre Line Robert et Roxane Lafrenière, deux Québécoises de Montréal. Sauf que le désert et les accrocs sur le trajet ne laissent pas de place à la prévision...

Le désert et ses surprises

Malchanceux, nous tombons dans un «oued» - un fleuve séché et encerclé d'herbes à chameaux hautes et denses- de plusieurs kilomètres. Le trajet en devient pénible.

Si au début on s'en amuse un peu, avec les remous nous commençons un peu à perdre patience. Le pilote ne sait plus par où passer et s'essaye à plusieurs reprises de foncer dans les herbes à chameaux pour finalement se retrouver au bord d'un précipice.

«Calice», peste Christian. Il lâche : «Qu'est-ce qu'on se fait brasser le cul !» En effet, lorsqu'on sort finalement de l'oued. Nous sommes soulagés et heureux de voir la balise rouge au loin. L'angoisse et la nervosité font place au soulagement et à un fou rire. Sur les lieux, nous consultons la liste des balises.

Ouf, les filles ne sont pas encore arrivées. C'est l'heure de dîner. Saïd, un Marocain qui note le passage des gazelles, nous prépare un bon thé à la menthe.

Requinqués, nous sommes prêts à accueillir nos deux Montréalaises. D'autres gazelles arrivent et repartent, pointant minutieusement. Hélène Floch et Shaday Lavallée, deux autres Québécoises font apparition. Sauf que, ce n'est pas leur balise. «On ne trouve pas notre balise. Nous n'avons pas le même parcours que les filles. On n'arrête pas de faire des allers et retours. La nôtre ne doit pas être bien loin, mais où...»

Le temps passe et toujours pas de nouvelle des Montréalaises. La balise ferme à 19h et il est déjà presque 18h. Un 4x4 arrive avec un drapeau du Québec sur le toit. Ce ne sont toujours pas Line et Roxane, mais Julie et Emilie. Exténuées mais ravies d'avoir persévéré et enfin trouvé cette balise qui donne tant de mal à nos québécoises. Nous décidons alors de partir et de continuer le périple avec elles. La nuit est sur le point de tomber lorsque nous arrivons à la balise numéro 4. Celle où nous décidons de passer la nuit.

Les tentes sont dépliées, une quinzaine de gazelles se sont rassemblées au même endroit. Contre toute attente, Line et Roxane arrivent enfin au bivouac improvisé autour de la balise 4. Elles retrouvent bien évidemment leurs compatriotes et copines Julie et Emilie aux côtés de qui elles s'installent elles aussi. Fatiguées, exténuées, les gazelles québécoises mangent un petit quelque chose et vont se coucher.

5h30, les tentes sont déjà repliées et les voitures prêtes à partir. Quelques repères à placer sur la carte et c'est parti pour le dernier jour de la dernière étape marathon. Les dunes de Chigaga les attendent. Cette fois, on décide de suivre à la trace Line, représentante dans le domaine de l'alimentation et Roxane éducatrice dans une garderie à Montréal.

Line la pilote a pris le pli. Mieux que notre pilote qui s'enlise dans le sable tandis que nos gazelles filent vers l'horizon. Après avoir sorti la pelle et plaques du coffre pour désensabler notre 4x4, nous filons cap à l'est pour les rattraper. Finalement nous les retrouvons quelques mètres avant l'avant ultime balise. Hasard, Julie et Emilie sont aussi déjà là. Elles en profitent pour partager leurs impressions et repartent chercher les dernières balises. Est-ce les prochaines retrouvailles avec leurs chums respectifs qui leur donne tant de gnaque ?

«Nos chéris ont décidé de nous faire plaisir en nous rejoignant à Essaouira pour la soirée de clôture. Nous allons aussi en profiter pour y passer une semaine de vacances», raconte Julie tout sourire. La soirée de samedi promet d'être remplie d'émotions. En attendant, les gazelles québécoises doivent encore tenir bon demain.

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