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Le refus de construire un nouveau laboratoire compromet la sécurité des Canadiens

Services frontaliers: la sécurité des Canadiens compromise
Young businessman annoyed with airport security check. CLICK FOR SIMILAR IMAGES AND LIGHTBOX WITH BUSINESS PEOPLE.
quavondo via Getty Images
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Des documents obtenus par Radio-Canada en vertu de la Loi d'accès à l'information révèlent l'urgence de doter les scientifiques de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) d'un nouveau laboratoire. Il en va, selon ces rapports, de la sécurité de la population.

Un texte de Marc Godbout

Malgré de nombreuses mises en garde qui remontent à aussi loin que 2006, le gouvernement conservateur fait la sourde oreille aux recommandations de construire de nouvelles installations pour mieux lutter contre les menaces.

Situé dans un ancien entrepôt depuis près de 40 ans, ce laboratoire permet notamment d'analyser des objets suspects et du matériel saisis lors des contrôles, tels que des aliments, des traces d'explosifs, du matériel radioactif et des armes de contrebande.

Or, une série de rapports internes soutiennent que le manque d'espace compromet sérieusement la recherche et même certaines enquêtes tout en mettant la santé et la sécurité des Canadiens à plus grand risque.

Le groupe de chercheurs et de scientifiques est pourtant considéré comme un élément crucial au sein de l'ASFC. Cependant, les documents indiquent qu'ils ne peuvent jouer pleinement leur rôle sans un nouveau laboratoire.

« Faire des lois ça ne coûte rien ou presque rien. Cela ne veut pas dire que parce qu'on a les moyens légaux qu'on est capable au quotidien de faire notre travail de sécurité. Pour ça, ça nous prend des ressources, ça nous prend des infrastructures. »

Karine Côté-Boucher, École de criminologie Université de Montréal

Les équipes des services scientifiques de l'Agence ont notamment pour mission de développer des techniques et des technologies de détection plus perfectionnées pour contrer les menaces potentielles aux points d'entrée. Ce mandat s'est d'ailleurs accru depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Des fonds redirigés vers la lutte contre le déficit?

Au moment où le gouvernement Harper fait de la sécurité nationale un enjeu de taille, une conclusion émerge de ces différents rapports: le statu quo limite la capacité des chercheurs à développer de nouveaux outils pour contrer les nouvelles menaces.

« Les installations limitent la capacité des scientifiques de l'Agence des services frontaliers d'identifier du matériel illicite, de développer des systèmes de détection préventive de menaces potentielles... Sans un nouveau laboratoire, la santé et la sécurité des Canadiens seront plus à risque. »

Extrait de National Fixed Infrastructure Management Framework, CBSA, traduction libre

Des analyses de rentabilisation réalisées au cours des dernières années estiment qu'un nouveau laboratoire coûterait entre 130 et 145 millions de dollars à construire.

Pourtant, à peine 37 % des fonds disponibles pour les immobilisations de l'Agence des services frontaliers ont été dépensés depuis 2008.

Ce sont donc plus de 686 millions de dollars qui ont été dirigés au fonds consolidé et qui ont servi à éponger le déficit.

Exemples de services offerts par le laboratoire de l'Agence des services frontaliers

- analyse scientifique des marchandises importées ou exportées

- analyse scientifique préalable des produits de contrefaçon et de contrebande présumés

- services de recherche pour la sélection et l'utilisation des technologies de détection

- services de conception de systèmes pour le réseau de détection des radiations

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