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Budget provincial 2015: santé et éducation dans le tordeur (VIDÉO)

Budget provincial 2015: santé et éducation dans le tordeur

QUÉBEC - Le gouvernement Couillard a présenté un budget équilibré jeudi, un peu moins d'un an après son élection. Mais l'atteinte du déficit zéro se fera au prix de nouveaux sacrifices dans les secteurs de la santé et de l'éducation.

Tel que prévu, le ministre Leitao a déposé un budget écrit à l'encre noire. «Le Québec retrouve enfin en 2015-2016 l'équilibre budgétaire», s'est réjoui le ministre des Finances lors d'une conférence de presse. Il s'agit du premier budget équilibré après six exercices déficitaires.

Si les contribuables sont épargnés de hausse de taxes et tarifs, ils devront patienter jusqu'en 2017 avant de voir leur fardeau fiscal diminuer. À compter de cette année-là, la taxe santé sera graduellement réduite, jusqu'à son élimination complète en 2019.

En campagne électorale, Philippe Couillard avait pourtant promis d'abolir la taxe santé au cours de son premier mandat. Sa promesse électorale se concrétisera finalement au cours du mandat du prochain gouvernement.

Carlos Leitao a nié briser un engagement électoral. «Nous annonçons aujourd'hui l'élimination de la taxe santé. Elle va commencer le 1er janvier 2017», dit-il.

Autre promesse électorale, la stratégie maritime du gouvernement recevra 1,5 milliard $ sur cinq ans.

Le gouvernement Couillard a aussi retenu une vingtaine des 71 recommandations du rapport Godbout sur la fiscalité déposé la semaine dernière.

Ainsi, un crédit d'impôt sera offert à compter de 2016 aux travailleurs qui obtiennent un revenu de travail supplémentaire. Il s'agit du fameux «bouclier fiscal» proposé par Luc Godbout.

Également, l'âge de l'admissibilité à un crédit d'impôt pour les travailleurs plus âgés passera de 65 ans à 63 ans à compter de 2016.

Tel qu'annoncé lors de la mise à jour économique en décembre dernier, plus de 80% des compressions avait déjà identifiées. Les compressions restantes de 1,2 milliard$ se feront dans l'appareil étatique et grâce à des restructurations.

Par exemple, le Québec fermera son Bureau du Québec à Ottawa et son Antenne du Québec à Vancouver. D'autres économies découleront d'une restructuration importante de la Surêté du Québec.

Le resserrement des dépenses se fera particulièrement ressentir dans les réseaux de la santé et de l'éducation, qui verront leurs dépenses croître respectivement de 1,4% et 0,2%. Cette croissance est inférieure à la hausse normale des coûts de fonctionnement (salaires, électricité, etc.) estimée entre 3% et 4%.

La croissance des dépenses pour l'ensemble des ministères se situe à 1,2%. L'an dernier, elle était de 2,2%.

Le président du Conseil du trésor admet que ce taux est un des plus bas dans l'histoire récente du gouvernement québécois. «Ça demande beaucoup de discipline», a convenu Martin Coiteux en anglais.

Ces taux de croissance limités se traduiront par des compressions dans les réseaux de la santé et de l'éducation, craignent les syndicats.

Martin Coiteux précise que la réduction des coûts de système se fera grâce à la révision des programmes et des «manières de faire». «On n’est pas obligés de prendre pour acquis que les coûts de système vont toujours rester ce qu'ils sont», a-t-il lancé.

Un budget «irréaliste»

Pour l'opposition, l'équilibre budgétaire du budget Leitao est artificiel. «On est loin de l'équilibre quand, pour arriver à un solde budgétaire de zéro, on freine l'économie du Québec et on coupe drastiquement dans les services à la population», estime le critique péquiste en matière de finances et revenu, Nicolas Marceau.

Le député péquiste juge «irréalistes» les hypothèses sur lesquelles se base le gouvernement pour équilibrer son budget.

Pour sa part, le chef de la CAQ, François Legault, a raillé ce budget comme étant celui de 2017, en raison des nombreuses mesures annoncées qui prendront effet cette année-là.

François Legault craint également que les compressions entraînent des hausses de taxes et tarifs au niveau municipal et dans les commissions scolaires. «Préparez-vous, il va y avoir d'autres augmentations de taxes municipales, de taxes scolaires et de tarifs d'électricité», dit-il.

De son côté, Québec solidaire a dénoncé l'impact des compressions sur les femmes. Le gel des salaires dans les réseaux de la santé et de l'éducation, des créneaux traditionnellement féminins, a inspiré à Françoise David un parallèle avec Wal-Mart. «Le gouvernement du Québec impose à ses centaines de milliers de travailleuses de travailler plus et de gagner moins», dit-elle.

La porte-parole de la formation de gauche a également dénoncé l'absence de fonds pour lutter contre les agressions sexuelles, malgré la tenue récemment d'une commission parlementaire sur le sujet. «Ça sert à quoi de jaser si, dans le fond, on a l'intention de ne rien faire?», a-t-elle lancé.

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