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L'accès à l'avortement menacé? Barrette le nie (VIDÉOS)

L'accès à l'avortement menacé? Barrette le nie

«Il n'y aura pas, ni maintenant, ni dans 5 ans, ni dans 10 ans, de limitation à l'accès à l'avortement», affirme le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, alors qu'un collectif de médecins et de professionnels du domaine de l'avortement et de la planification de naissance dénonce mardi dans une lettre le projet de loi 20, lequel, dit le collectif, menace directement l'accès des femmes québécoises à l'interruption de grossesse.

Toute la controverse vient d'un document de travail ministériel obtenu par le Centre de santé des femmes de Montréal et dont Le Devoir a obtenu copie. On peut lire dans ce document que le projet de loi 20 veut limiter le nombre d'avortements pratiqués par chaque médecin québécois, une activité qui ne sera d'ailleurs plus considérée comme une activité médicale prioritaire (AMP).

Le nombre de médecins habilités à faire des avortements est déjà très restreint, indique le collectif. Si on limite le nombre d'avortements qui peuvent être pratiqués par ces médecins, le collectif craint que l'on doive se les «arracher».

Il souligne également que le fait de ne plus considérer l'avortement comme une AMP peut avoir de graves conséquences, car les médecins sont obligés de faire annuellement un certain nombre de ces AMP.

«Ceci va forcer les médecins en avortement à quitter les services de planning familial pour faire d'autres types d'activités dans les hôpitaux. En ignorant l'avis des experts, en retirant l'avortement comme activité prioritaire, et en forçant les médecins à quitter les services de planning familial, le gouvernement choisit de limiter l'accès des femmes à la contraception et à l'avortement.»

— Extrait de la lettre du collectif

De son côté, le ministre ne nie pas qu'il a l'intention de mettre en place ces nouvelles directives. Il indique toutefois que le collectif, qui a été «mal informé» selon lui, s'inquiète pour rien et que les nouveaux règlements ne mettront, «clairement et de façon non équivoque», aucun frein aux avortements qui sont pratiqués au Québec.

M. Barrette explique plutôt que le nouveau règlement prévoit l'autorisation de «pratiques particulières dans des cas spécifiques». Il précise que les médecins qui pratiquent des avortements, une «pratique pointue», auront droit à ces autorisations spéciales et pourront continuer à œuvrer comme par le passé.

Selon lui, les quotas d'avortement dont parle le collectif, qu'on a augmentés de 504 à 1008 par médecin, souligne-t-il, s'adressent aux nouveaux médecins, à qui on demande une pratique polyvalente.

Des médecins qui, «au fil de leur carrière», pourront eux aussi se consacrer complètement à la planification familiale s'ils le désirent et avoir ainsi accès à une autorisation spéciale de pratique, ou qui pourront tout simplement passer un ou deux jours par semaine à exercer ces activités.

«Ce qui est important pour moi ce matin, c'est que les femmes du Québec soient bien rassurées. Il n'y a absolument rien dans ce projet de loi là, ni dans le règlement, qui va limiter l'accès à l'avortement.»

— Gaétan Barrette

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