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La libération par erreur de Francis Boucher est «inadmissible», dit la ministre Lise Thériault (VIDÉOS)

Libération par erreur: «inadmissible», dit la ministre

Les policiers sont aux trousses de Francis Boucher, le fils de l'ancien chef des Hells Angels, Maurice « Mom » Boucher qui est parvenu à quitter prématurément la prison Bordeaux lundi matin. La Sûreté du Québec croit qu'il pourrait se trouver dans la région montréalaise.

La ministre de la Sécurité publique du Québec, Lise Thériault, se refuse à parler d'évasion, employant plutôt les termes de « liberté illégale » pour qualifier la situation dans laquelle se trouve l'homme de 39 ans.

« Je vous dis que M. Boucher est en liberté illégale. Donc, techniquement, il aurait dû être dans le centre de détention de Montréal, il est dans les rues présentement. Donc, vous comprendrez que la priorité numéro un c'est que les forces policières puissent mettre la main au collet de M. Boucher et le ramener au centre de détention. »

La ministre de la Sécurité publique du Québec, Lise Thériault

En point de presse à l'entrée du caucus libéral, mardi, Mme Thériault a rappelé que deux enquêtes étaient un cours pour tenter d'élucider ce qui a pu se passer : une enquête administrative menée par le centre de détention de Montréal et une enquête policière de la Sûreté du Québec (SQ). Aux yeux de Lise Thériault, cette situation est « inadmissible ».

Un lourd passé criminel

Francis Boucher, un motard criminel, a fait partie du club école des Hells Angels, les Rockers. Il avait été arrêté au printemps 2001, dans l'opération d'envergure menée par les forces de l'ordre contre les motards et condamné à ce moment-là à dix ans de prison pour gangstérisme, conspiration en vue de commettre un meurtre et traffic de drogue.

Les autorités l'avaient arrêté de nouveau en 2011 pour violence conjugale et de nouveau, en décembre 2014, après que Francis Boucher eut proféré des menaces de mort à l'encontre des policiers. Francis Boucher purgeait cette peine de quatre mois lorsqu'il a quitté la prison Bordeaux lundi.

Francis Boucher mesure 1,80 m et pèse environ 75 kg. Il a les yeux pers et les cheveux poivre et sel. La SQ demande à ceux qui l'apercevraient de ne pas tenter de l'intercepter et d'appeler immédiatement le 911.

« Tous les gens qui sont dans nos centres de détention, peu importe qui et le type de peine qu'ils ont, ces personnes doivent compléter leur peine. Et, dans le cas de M. Boucher, il lui restait 60 jours. »

La ministre de la Sécurité publique du Québec, Lise Thériault

« Un stratagème »

« Ce que je peux vous dire, c'est qu'il semblerait qu'il y ait eu stratagème », a déclaré Lise Thériault qui refuse de s'avancer plus avant dans les spéculations. La ministre explique en outre que le syndicat des agents du service correctionnel collabore aux enquêtes en cours.

« Concernant l'enquête, je vais attendre que le travail se fasse correctement, a poursuivi la ministre Thériault. On ne peut pas comparer ce qui s'est passé la dernière fois avec ce qui se passe présentement. »

Une suite de ratages

Les autorités carcérales ont eu à composer avec divers incidents dans les deux années qui viennent de s'écouler :

- en mars 2013, il y a eu évasion en hélicoptère de la prison de St-Jérôme de Benjamin Hudon-Barbeau;

- en septembre 2013, René Charlebois s'enfuit;

- en juin 2014, nouvelle évasion en hélicoptère de la prison d'Orsainville, cette fois impliquant trois détenus;

- en juillet 2014, un meurtrier s'évade de Laval;

- enfin, lundi dernier, Francis Boucher sort de la prison Bordeaux sans être inquiété.

Questionnée par les journalistes mardi à Québec, la ministre de la Sécurité publique a assuré qu'elle avait pleinement le contrôle de son ministère : « Absolument, je suis en contrôle », a-t-elle déclaré.

Divers points de vue

Mardi, le sergent Gino Paré de la Sûreté du Québec a déclaré qu'il était trop tôt pour pouvoir déterminer de quelle manière Francis Boucher avait pu partir de la prison.

Pour sa part, Marc Lyrette, le directeur général adjoint du système correctionnel de Montréal, attribue le départ de Francis Boucher à « une erreur administrative ». Selon lui, en 2013-2014, seize personnes ont été libérées par erreur et elles ont toutes été retrouvées.

Mais Louise Quintin, une porte-parole du ministère de la Sécurité publique, a déclaré que Francis Boucher avait utilisé un subterfuge pour fausser compagnie aux geôliers, un événement pour lequel une erreur administrative ne pouvait être invoquée, selon elle.

Avec les informations d'Isabelle Richer et d'Éric Plouffe

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