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L'interdiction d'emploi de mannequins trop maigres refusée par les députés en France

Les députés refusent de "discriminer" les mannequins trop maigres
A Model On The Catwalk During The Betty Jackson Fashion Show, Held At The Bfc Venue As Part Of London Fashion Week Spring/Summer 2011. (Photo by John Phillips/UK Press via Getty Images)
John Phillips via Getty Images
A Model On The Catwalk During The Betty Jackson Fashion Show, Held At The Bfc Venue As Part Of London Fashion Week Spring/Summer 2011. (Photo by John Phillips/UK Press via Getty Images)

La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a rejeté mercredi 18 mars un amendement au projet de loi santé interdisant, afin de lutter contre l'anorexie, le recours à des mannequins trop maigres et dénutris.

De nombreux députés, à gauche comme à droite, ont considéré qu'une telle interdiction, proposée par le rapporteur du projet de loi, le député PS Olivier Véran, introduirait une discrimination à l'embauche.

Mais le sujet pourra être de nouveau abordé, éventuellement sous une autre forme, lorsque les députés débattront en séance du projet de loi à compter de la fin mars, selon la députée PS Catherine Coutelle, qui l'avait co-signé.

La "création" d'une discrimination

De même, un amendement de cette députée créant un délit d'incitation à l'anorexie a été retirée. "Nous allons le retravailler et le présenter dans l'hémicycle" a indiqué à l'AFP Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée.

En revanche, a été adopté un autre amendement d'Olivier Véran et Catherine Coutelle stipulant que "la politique de santé contribue à la prévention et au diagnostic précoce de l'anorexie mentale et des troubles des conduites alimentaires, notamment en luttant contre la valorisation de la minceur excessive".

Entre 30 et 40.000 personnes, des adolescentes dans 90% des cas, souffrent d'anorexie mentale, soulignent les auteurs de ces amendements. "L'impact social de cette image que véhicule la mode, où des femmes doivent être maigres à un niveau pathologique pour être belles et défiler, est très fort", selon Olivier Véran.

L'amendement rejeté visait à interdire aux agences de mannequinat le recours à des mannequins lorsqu'ils sont diagnostiqués en état de dénutrition. Cet état "d'extrême maigreur", qui s'échelonne sur "trois niveaux de gravité" selon le député, s'évalue sur l'Indice de Masse Corporelle (IMC) du sujet, calculé "en divisant le poids par la taille élevée au carré".

Olivier Véran, également neurologue au CHU de Grenoble, proposait de modifier le code du travail afin de contraindre les agences à attester pour chaque mannequin d'un certificat médical prouvant que son IMC est supérieur à une valeur donnée. Tout contrevenant se serait exposé à une peine de six mois d’emprisonnement et à 75.000 euros d'amende.

Cet amendement aurait "établi une discrimination dans le code du travail", selon le député UMP Bernard Accoyer, lui même également médecin. "Nous luttons contre la discrimination à l'embauche, et là on en aurait créé une !", a déclaré à l'AFP Gérard Bapt (PS), lui aussi médecin.

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