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Municipalités: les excédents des villes sont un peu moins élevés que l'année précédente (INFOGRAPHIE)

Les coffres de votre Ville sont-ils remplis ou vides?
Tony Tremblay via Getty Images

La très grande majorité des municipalités du Québec ont maintenu leurs surplus accumulés en 2013. Toutefois, ces excédents sont un peu moins élevés que l'année précédente, signe que la marge de manoeuvre des villes diminue.

Un texte de Jean-Philippe Robillard

Selon les états financiers remis au ministère des Affaires municipales, 96 % des 1131 municipalités de la province avaient un excédent budgétaire en 2013. Elles ont affiché des surplus totalisant 1,262 milliard de dollars, en baisse de 5 % par rapport à l'année précédente.

Pour Vincent Morin, professeur de finance à l'Université du Québec à Chicoutimi, les municipalités n'ont pas le choix : elles doivent avoir une marge de manoeuvre pour faire face aux imprévus. « C'est sûr que pour eux, c'est important d'avoir des coussins de sécurité. Ils vont essayer de se garder des marges de manoeuvre, puis ces marges de manoeuvre peuvent s'accumuler sur quelques années, alors les petits surplus finissent par devenir des gros surplus. »

La présidente de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Suzanne Roy, affirme quel les événements survenus au cours des derniers mois à Longueuil prouvent l'importance pour les villes d'avoir des surplus. « Je pense que la Ville de Longueuil, malgré elle, nous a donné plusieurs exemples de ce à quoi peuvent servir les surplus lorsqu'elle a eu la crise de l'eau potable et qu'elle s'est retrouvée d'un coup avec de grandes dépenses non prévues au budget. La Ville a aussi eu des déboursés à faire lorsqu'une passerelle piétonnière est tombée ».

Laval toujours en tête du palmarès

Laval demeure la championne des surplus. Elle est la Ville qui a enregistré les excédents budgétaires les plus élevés en 2013. Ses surplus sont de 117,1 millions de dollars, en hausse de 8 % par rapport à l'année précédente. La Ville de Gatineau a également affiché d'importants surplus, totalisant 56,9 millions de dollars.

« C'est quand même exceptionnel. On peut se poser des questions. Pourquoi y a-t-il des excédents aussi importants? Pourquoi accumule-t-on autant de surplus? Ça doit faire partie d'une stratégie où on a des dépenses à venir et on veut se garder une marge de manoeuvre pour ne pas augmenter les taxes. »

— Vincent Morin, professeur de finance à l'Université du Québec à Chicoutimi

Le maire de Laval, Marc Demers, se défend de rouler sur l'or, lui qui a augmenté les impôts fonciers de ses citoyens et qui a été critiqué par le ministre Pierre Moreau. « On a 117 millions de liquidités, mais au niveau des infrastructures nous avons quelques années de retard qui va faire que la liquidité dont nous disposons ne sera pas suffisante pour mettre à niveau, et ce qui m'agace, c'est que le ministre ait l'impression que Laval roule sur l'or, alors que ce n'est pas le cas. »

Les données du ministère des Affaires municipales indiquent également que plusieurs municipalités ont vu le montant de leurs surplus accumulés fondre en 2013. Plus des deux tiers des 20 municipalités qui affichaient les plus importants excédents accumulés en 2012 ont vu leur excédent fondre en 2013, notamment Montréal (-77 %), Brossard (-66 %), Dorval (-63 %), Vaudreuil-Dorion (-59 %) et Longueuil (-57 %).

Selon la présidente de l'UMQ, Suzanne Roy, il s'agit d'un signe que les marges de manoeuvre des municipalités diminuent.

« Quand on est obligé de prendre nos économies pour pouvoir payer l'épicerie, c'est un signe qu'on a vraiment besoin de revoir nos revenus et notre façon de faire. »

— Suzanne Roy

« Globalement, dans l'ensemble des municipalités au Québec, on trouve des surplus qui équivalent à peu près à un mois de fonctionnement des municipalités. Dans le meilleur des mondes, on devrait avoir deux mois en surplus budgétaires », soutient la présidente de l'UMQ.

Malgré le fait qu'elles soient dans l'obligation de présenter des budgets équilibrés, 44 municipalités ont affiché un déficit totalisant 13,3 millions de dollars en 2013. Quatre municipalités n'avaient ni excédents ni déficits d'accumulés.

En novembre 2014, le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, critiquait publiquement la décision de Laval et de Longueuil d'augmenter leur impôt foncier. « Nous avons demandé aux municipalités de participer à l'effort de redressement des finances publiques sans augmenter le fardeau fiscal de leurs citoyens en comprimant leurs dépenses et en utilisant leurs surplus, ce que, clairement, les maires de Longueuil et de Laval peuvent faire. Ils ont choisi de faire autrement », disait-il.

Or, Laval affichait toujours fin 2013 l'excédent accumulé le plus élevé au Québec, tandis que Longueuil voyait le sien fondre de plus de la moitié. Une rencontre doit avoir lieu dans deux semaines entre le maire de Laval et le ministre des Affaires municipales.

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