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«Les différents» à MOI&cie: jouer au hockey, avec le coeur (PHOTOS)

«Les différents» à MOI&cie: jouer au hockey, avec le coeur
MOI&cie

Ils n’ont peut-être pas les habiletés des stars de la Ligue nationale de hockey et ne performent pas de la même façon, mais ils ont au moins autant de cœur au ventre, de détermination, de passion et d’esprit d’équipe.

La chaîne MOI&cie vous invite à faire connaissance avec les hockeyeurs de l’équipe Les Différents de Laval, dans le documentaire Les différents, qui était d’abord diffusé lundi après-midi, mais sera présenté à nouveau jeudi (12 mars) à 19h, vendredi (13 mars) à 8h et dimanche (15 mars) à 13h. Hélène Choquette, qui nous a offert il y a quelques semaines la web-série dérivée d’Unité 9, dans laquelle des détenues témoignaient de leur expérience personnelle, signe ce touchant portrait, qui aurait pu être misérabiliste mais qui, au contraire, se révèle plein de lumière et d’espoir, d’une pureté qui réchauffe le cœur.

«Les différents» à MOI&cie

C’est que les membres des Différents sont âgés entre 16 et 65 ans, et sont tous atteints d’une déficience intellectuelle. Certains sont également autistes. C’est pour cette raison qu’ils sont exclus des ligues de garage régulières.

Avec leurs entraîneurs, les comédiens Emmanuel Auger et Mathieu Baron, ils travaillent d’arrache-pied sur la glace pour apprendre à patiner et marquer des buts, comme leurs idoles. On constate rapidement, au fil du document qui leur est consacré, que leurs joutes hebdomadaires représentent pour eux un véritable bonbon, une récompense qu’ils prennent au sérieux.

«Je voulais faire un film joyeux parce que, pour eux, c’est une fête de jouer au hockey», note Hélène Choquette, qui a suivi les troupes pendant deux ans pour les besoins du projet et qui arbore maintenant fièrement son chandail officiel des Différents.

Laisser rêver

Dans Les différents, on rencontre, par exemple, le jeune Dylan, qui a été touché par le syndrome d’alcoolisme fœtal et qui a été abandonné à la naissance, qui peine à apprendre à compter et qui n’a compris que tout récemment comment enfiler son équipement de hockey, ou encore Vincent qui, à 23 ans, a subi il y a cinq ans une troisième opération au cerveau pour enrayer ses crises d’épilepsie; s’il peut désormais utiliser les transports en commun, dont il ne pouvait bénéficier auparavant en raison de ses ennuis de santé, il est toujours incapable de suivre un cours pour apprendre un métier ou à conduire.

«J’ai affronté la mort plusieurs fois sur une table d’opération», confie Vincent à la caméra. L’un des doyens de la bande, Louis, a toujours du mal à patiner, tandis que le gardien de but est malentendant en plus d’être autiste ; il ne peut communiquer avec ses coéquipiers qu’en lisant sur leurs lèvres. Il parvient toutefois à étudier en anthropologie à l’université.

Certes, les histoires des protagonistes des Différents ne sont pas nécessairement joyeuses. La solitude et la pauvreté sont le lot de quelques-uns d’entre eux et ils peuvent difficilement s’accomplir au travail, souvent confinés au titre de stagiaire dans des postes de commis ou de concierges. Mais l’univers des Différents fait office de refuge, à leurs yeux. Leurs guides, Emmanuel Auger et Mathieu Baron, les motivent à se dépasser et font preuve d’une patience d’ange avec eux, même si les limites physiques et psychomotrices de ces sportifs amateurs sont importantes.

Emmanuel Auger s’implique auprès des Différents depuis la naissance de l’équipe, il y a plus de dix ans, et Mathieu Baron l’a rejoint il y a neuf ans. Dans le cas d’Emmanuel, l’envie de s’investir lui est venu de sa nièce autiste, qui a aujourd’hui 19 ans, et Mathieu s’est familiarisé avec le sort des personnes déficientes en accompagnant son petit frère, qui est dans la même situation.

Les Différents sont aujourd’hui considérés comme un organisme sans but lucratif, dont la structure est indépendante, gérée principalement par les parents des joueurs. L’une des principales activités de financement du groupe, c’est la dernière partie de la saison, que les Différents jouent contre des personnalités publiques. Leur fiche jusqu’ici parfaite de neuf victoires au match des célébrités est évidemment due à la générosité des artistes comme Jean-Michel Anctil, Carl Marotte, Daniel Savoie et Dhanaé Audet-Beaulieu, qui se prêtent au jeu à chaque année et laissent leurs «adversaires» gagner avec grand plaisir. Et à la fin de l’après-midi, lorsque les vainqueurs brandissent la coupe de la triomphe, ils le font avec la même fierté que s’ils avaient en main la coupe Stanley.

«Ces jeunes-là ont vraiment l’idée qu’un jour, ils pourront faire partie du Canadien de Montréal, précise Emmanuel Auger. Nous, on essaie d’être réalistes, sans les décourager. Ça ne nous donne absolument rien de leur dire d’oublier ça. On leur expose plutôt qu’ils devront travailler très, très fort pour se rendre là. On veut leur donner une motivation de continuer…»

«Ce sont des gens qui se font souvent rabaisser dans leur vie, dans la société, renchérit Mathieu Baron, que les adeptes de Loft Story, téléréalité dont il est ressorti gagnant en 2006, auront du mal à reconnaître dans ce contexte à mille lieues des guéguerres de célibataires. Et ils sont conscients qu’ils font rire d’eux. Alors, on les laisse rêver!»

Les deux grands frères des Différents ne tarissent pas de bons mots lorsqu’on leur demande ce que leur apporte cette association, en tant qu’être humains.

«On est dans une société fake, matérialiste, estime Mathieu Baron. Avec les membres de l’équipe, on dit souvent qu’on est une famille. Avec eux, tout est vrai et simple. Ça aide à garder les pieds sur terre.»

«Ils m’ont appris beaucoup plus sur la vie que moi, j’ai réussi à leur apprendre des choses, enchaîne Emmanuel Auger, qui est père de trois enfants en parfaite santé et qui parle de son engagement avec Les Différents avec une flamme et un ardeur peu communs. Quand on revient chez nous après une partie avec eux, nos problèmes semblent bien mineurs, à côté de ce qu’eux vivent!»

«Eux, ils se sont créé une mini-société entre eux, poursuit l’acteur, sincèrement admiratif des progrès quotidiens de ses protégés. Ils vivent dans le même quartier, ils se tiennent toujours ensemble, ils s’entraident. Ils donneraient leur vie pour leurs amis…»

Nombreux documentaires

Bien que le créneau «sensation», avec des titres comme Le sexe m’a envoyé à l’urgence ou 281 – Les Dieux de la scène, soit très populaire à MOI&cie, la chaîne compte miser de plus en plus sur les documentaires, également très prisés par les téléspectatrices.

En avril, on pourra ainsi regarder Changer d’ethnie, un survol des interventions chirurgicales australiennes qui permettent de modifier les traits ethniques d’une personne (remodelages faciaux extrêmes, blépharoplastie, rhinoplastie, blanchiment de la peau, réduction de la taille des mollets), Le secret des perles roses, une rencontre avec une aventurière, un pêcheur et un joaillier qui détailleront les propriétés des perles roses des Caraïbes, une pierre des plus recherchées, ainsi que Pourquoi les hommes sont infidèles, une étude des raisons qui poussent la gent masculine à «sauter la clôture».

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