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Le niveau de vie des Québécois pourrait régresser, avertit le Conseil du patronat du Québec

Le niveau de vie des Québécois pourrait régresser
belchonock via Getty Images

MONTRÉAL - Jugé «satisfaisant» sans être «exceptionnel», le niveau de vie des Québécois pourrait régresser si rien n'est fait pour dynamiser l'économie de la province, suggère une nouvelle étude du Conseil du patronat du Québec (CPQ).

Dévoilé mardi, ce document de 28 pages en vient notamment à la conclusion que la population québécoise a des «lacunes» à combler, entre autres en matière d'entrepreneuriat, de productivité ainsi que de croissance.

À terme, la qualité de vie des Québécois pourrait être menacée par le vieillissement de la population, la concurrence mondiale ainsi que la forte présence d'un État cumulant une importante dette — 55 pour cent du produit intérieur brut (PIB) de la province.

«Si nous avons une bonne perception de notre qualité de vie, elle va être mise à l'épreuve au cours des prochaines années si notre croissance économique n'est pas supérieure», a affirmé en entrevue le président-directeur général du CPQ, Yves-Thomas Dorval.

Citant un classement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le CPQ rappelle qu'en ce qui a trait au PIB par habitant, la province (36 216 $) occupe la 14e position sur un ensemble de 23 États.

De plus, le Québec se classe avant-dernier parmi les provinces canadiennes au chapitre du revenu personnel disponible en plus d'accuser un retard sur bon nombre de pays, dont les États-Unis, en matière de productivité mesurée par heure travaillée.

«La productivité québécoise équivaut aux deux tiers de celle des États-Unis et elle est inférieure à celle de bon nombre de pays développés, est-il écrit. Une partie de cette faiblesse en matière de productivité réside probablement dans la faiblesse de l’investissement privé.»

Selon l'organisme patronal, les Québécois ont moins tendance à se lancer en affaires pour créer des entreprises, ce qui contribue à miner l'atteinte d'un niveau «plus élevé» de performance économique.

Même si les Québécois voient plus d'occasions d'affaires que les Canadiens et les Américains, ils semblent moins enclins à se lancer en affaires que leurs homologues nord-américains, selon l'étude du Conseil.

L'intention de créer une entreprise ou d'en reprendre une existante serait ainsi de 19 pour cent au Québec, comparativement à 27 pour cent dans le reste du Canada, notamment parce que les Québécois s'estiment «trop peu compétents» pour devenir entrepreneurs, d'après le document.

Cette situation doit changer rapidement, selon M. Dorval, puisqu'à son avis, le marché local de la consommation devrait s'essouffler en raison du vieillissement de la population.

«Il n'y aura pas nécessairement une demande suffisante pour alimenter la croissance économique dans le futur, observe-t-il. Les entreprises devront être meilleures en ce qui a trait à l'internationalisation.»

Le CPQ a également souligné que l'entrepreneuriat n'est pas seulement l'affaire des sociétés privées, ajoutant que l'économie sociale ainsi que le mouvement coopératif doivent être mis à contribution.

L'organisme patronal estime qu'il est néanmoins possible pour le Québec de renverser ces tendances en mettant de l'avant ses atouts comme ses ressources naturelles ainsi que son réseau d'enseignement collégial et universitaire.

En 2009, 72 pour cent des Québécois âgés entre 25 et 44 ans détenaient un diplôme postsecondaire, soit davantage qu'en Ontario (68 pour cent) et que dans l'ensemble du Canada (67 pour cent).

L'étude souligne qu'en 2014, la province affichait un taux d'emploi de 74 pour cent — par rapport à 62 pour cent il y a 20 ans — rejoignant ainsi l'Ontario en plus de dépasser celui des États-Unis.

L'activité économique de ces régions n’est pas toujours directement proportionnelle à l’importance de leur population.

Par exemple, si Montréal représente 24 pour cent de la population du Québec, son PIB correspond à environ 35 pour cent du PIB québécois. Les régions de la Capitale-Nationale, de l'Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec affichaient aussi une production économique proportionnellement supérieure à leur population.

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