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L'armée a bâclé l'enquête sur le suicide d'un soldat en 2008

D'importantes lacunes dans l'enquête de l'armée sur le suicide d'un soldat
CP

La commission d'examen des plaintes concernant la police militaire conclut qu'il y a eu des lacunes considérables dans les enquêtes effectuées par les Forces canadiennes et par la police militaire à la suite du suicide du caporal Stuart Langridge, en 2008. Elle conclut cependant que les Forces ne peuvent pas être coupables de négligence relativement à sa mort.

Un texte de Martin Bégin

Stuart Langridge, qui a servi en Afghanistan et en Bosnie, a été retrouvé pendu à la base des Forces canadiennes d'Edmonton, en 2008. Il avait déjà fait plusieurs tentatives de suicide. La police militaire a mené trois enquêtes dans cette affaire, entre autres sur les circonstances entourant la mort du militaire et sur l'année qui a précédé son décès, à 28 ans.

Ses parents, frustrés par le manque de réponses et persuadés que les enquêtes cherchaient à minimiser la responsabilité de l'état-major, ont porté plainte à la Commission, qui s'est penchée sur le travail de la police militaire.

Manque de professionnalisme

L'organisme conclut qu'il y a eu des erreurs flagrantes dans chacune des enquêtes. Son rapport final, qui fait plus de 1000 pages, fait état de nombreux cas de manque de professionnalisme de la part des enquêteurs, qui n'avaient pas, aux dires de la commission, l'expérience et la formation nécessaires pour faire leur travail.

Par exemple, ce n'est que 14 mois après la mort de leur fils que les parents du caporal Langridge ont été informés qu'une note de suicide avait été retrouvée près de son corps, une omission jugée « choquante et incompréhensible ». Un des superviseurs a aussi ordonné aux enquêteurs de la police militaire de ne pas interviewer les parents de Stuart Langridge lors de la toute première enquête.

Cependant, les plaintes selon lesquelles les enquêtes visaient à décharger la chaîne de commandement de toute responsabilité dans la mort du militaire ont été rejetées.

En revanche, la Commission déplore que la police militaire, qui a reçu plus tôt une copie du rapport, ait jusqu'ici rejeté ou ignoré la plupart des recommandations.

Le grand prévôt des Forces canadiennes, qui dirige la police militaire, a aussi voulu bloquer la publication du rapport, avant d'avoir consenti à le publier la semaine dernière.

La Commission d'examen des plaintes a déposé une requête en Cour Fédérale pour lui retirer ce pouvoir à l'avenir.

Les déficiences dans les programmes de santé mentale offerts aux militaires et aux anciens combattants au pays ont été mises en lumière au cours des dernières années.

Selon des chiffres publiés en début d'année, il y a eu 19 suicides au sein des Forces canadiennes en 2014. Il n'y a pas de statistiques sur les tentatives de suicide.

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