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Crise au CHUM : un autre membre démissionnaire critique Barrette

Nouvelle démission au CHUM
Radio-Canada

L'ancien recteur de l'Université Laval et membre du conseil d'administration du CHUM, Michel Gervais, ajoute sa voix à ceux qui dénoncent les méthodes du ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

M. Gervais a rédigé dimanche sa lettre de démission qu'il fera parvenir au ministre. Il accuse Gaétan Barrette d'ingérence pour favoriser un ami et surtout de ne pas dire la vérité sur les pressions qu'il a faites auprès du directeur général du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), le plus gros hôpital du Québec. « C'est inacceptable. Non seulement de la part d'un ministre, mais de la part de n'importe qui », ajoute-t-il.

« Le ministre Barrette veut diriger le réseau de la santé et des services sociaux comme si c'était sa clinique privée. » — Michel Gervais

« Va-t-on longtemps lui laisser carte blanche pour gérer de semblable manière 50 % des dépenses de l'État? », s'interroge encore Michel Gervais.

Le directeur du CHUM, Jacques Turgeon, et le président du conseil d'administration, Jean-Claude Deschênes, ont démissionné il y a quelques jours pour les mêmes motifs.

Deux autres membres du C. A., le Dr Paul Perrotte du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, et Jean Bragagnolo, ont aussi quitté leur poste.

Claude Castonguay propose un compromis

Il y a une porte de sortie à cette crise, selon l'ancien ministre de la Santé Claude Castonguay qui croit que « le problème est beaucoup plus profond que le désaccord entre le ministre et l'administration du CHUM ».

« On devrait suspendre l'application de cette loi-là [la loi 10] et faire en sorte que le conseil d'administration puisse nommer son directeur général. » — Claude Castonguay, ancien ministre de la Santé

« Le défi que représentait l'intégration de trois grands hôpitaux était énorme. Et ce défi, il était en voie d'être relevé, et on n'aurait pas dû intervenir dans un processus aussi délicat et compliqué, où chacun des personnels des hôpitaux voulait garder un rôle significatif », dit M. Castonguay en entrevue à Radio-Canada, dimanche.

« Tout le monde a déploré le fait que le ministre se donnait des pouvoirs excessifs qui donneraient lieu à de l'ingérence et à la politisation de notre système. Personne n'a pensé que ça se produirait aussi vite. Si ça s'est produit une fois, ça peut se produire encore bien des fois », affirme-t-il en entrevue.

M. Castonguay pense que le gouvernement Couillard devrait aller vers ce « compromis » en suspendant l'application de la loi.

« Et le gouvernement, et le conseil d'administration et les médecins du CHUM verraient le moyen de sauver la face et de se donner le temps de régler les problèmes un par un dans le calme, au lieu de le faire sous la pression qui s'exerce présentement. »

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