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Les traumatismes d'enfance altèrent la réactivité cérébrale, selon une étude

Les traumatismes de l'enfance altèrent le cerveau
brain cerebrum anatomy cross...
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Selon une étude de l'Université de Yale, les traumatismes d'enfance subis par un individu influent sur sa gestion du stress et peuvent aggraver son anxiété, son obésité, son inclination à la dépression ou encore ses abus de substances psychoactives. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs dont l'étude est parue début janvier dans la revue Neuropsychopharmacology ont étudié le cerveau de 64 adolescents, résume iflscience.com.

40 garçons et 24 filles âgés de 14 à 18 ans et victimes de traumatismes ou de mauvais traitements à différents degrés (de l'exposition prénatale à la cocaïne pour les deux tiers des adolescents étudiés, à la « simple » négligence), ont ainsi subi des IRM (imagerie par résonance magnétique).

Les données obtenues ont permis aux chercheurs de découvrir quelles régions du cerveau étaient réceptives aux différents stimuli soumis aux adolescents, et à quel point. Manger leur nourriture préférée, être dans une situation stressante, ou au contraire de détente, chaque stimulation était adaptée à l'adolescent testé.

Hyper-réactifs au stress, mais presque indifférent aux moments de détente

Grâce à cette série de tests, les spécialistes ont montré que -comparés à ceux qui n'ont qu'un faible indice de traumatisme- les adolescents du groupe ayant connu des traumatismes plus importants réagissent davantage au stimulus stressant. Plusieurs zones de leur cortex cérébral, dont l'insula ou le cortex préfrontal, se sont éclairées durant l'observation.

Ici, le cerveau d'un adolescent ayant subit un traumatisme important laisse apparaître une hypersensibilité au stress. Les zones en surbrillance sont importantes dans la "régulation émotionnelle".

À l'inverse, lorsque ces même participants sont dans des situations neutres ou apaisantes, ils affichent une diminution significative de leur activité neurologique. Les zones corticales telles que le vermis du cervelet et le Cervelet droit, qui interviennent dans le processus d'excitation, sont beaucoup moins illuminées (voir l'image ci-dessous). Selon les chercheurs, cette faible réaction cérébrale refléterait une sorte d'incapacité à la maîtrise de soi.

Contrairement à la première mise en situation, l'individu réagit beaucoup moins, peu de zones sont en surbrillance.

Des données variables

Concernant la stimulation des préférences alimentaires, les deux groupes n'ont pas montré de différences significatives. Pour Marc Potenza, professeur de psychiatrie au département médecine de l'Université de Yale qui a mené l'étude avec des collègues, les résultats varient aussi au sein même des deux groupes.

Certains jeunes ayant le même degré de traumatisme appréhendent les stimuli différemment les uns des autres. Ceux exposés à des niveaux plus élevés, « peuvent éprouver différentes réponses cérébrales aux facteurs de stress semblables », explique Marc Potenza à l'agence Reuters.

En prenant en compte les divergences de sensibilités, l'étude peut permettre des efforts de prévention et de traitement. Elle peut aussi permettre de mieux diriger les recherches sur le développement de l'enfant.

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