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La prison à vie a peu d'effet sur le taux d'homicides

L'emprisonnement à vie a peu d'effet sur le taux d'homicides

Épreuve des faits - Le premier ministre Stephen Harper fait fi des critiques et va de l'avant avec son projet d'imposer l'emprisonnement à vie à certains meurtriers, sans possibilité de libération. Il promet qu'un projet de loi en ce sens sera déposé aux Communes la semaine prochaine.

Un texte de Denis-Martin Chabot

« Pour les criminels les plus endurcis et les crimes les plus horribles, une peine d'emprisonnement à vie au Canada sera effectivement une peine d'emprisonnement à vie. »

— Stephen Harper, premier ministre du Canada

Pour lui, plus question d'obtenir de libération conditionnelle après 25 ans, comme c'est le cas présentement. Mais cette mesure va-t-elle vraiment faire réduire le taux d'homicides au Canada? Vérification faite : c'est difficile à dire.

Les données de Statistique Canada sur les homicides démontrent que le taux d'homicides au pays est en nette régression depuis 1983.

Le taux le plus récent disponible est celui de 2013 à 1,44 meurtre par 100 000 habitants. C'est le taux le plus faible depuis 1966. La pire année, en 1983, ce taux atteignait 2,69.

Des experts consultés attribuent en grande partie cette baisse au vieillissement de la population, et non à la nature des peines imposées. Selon eux, le groupe le plus susceptible de commettre des meurtres est celui des hommes de 18 à 40 ans, dont la proportion diminue depuis 1983.

D'autres l'attribuent aux actions policières ciblant le crime organisé, y compris les bandes de motards criminels, mais préviennent qu'il ne s'agit que d'un cycle.

Aux États-Unis, où des sentences plus longues sont imposées depuis plus longtemps, les experts ne s'entendent pas sur leur effet sur le taux d'homicide.