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Hydro-Québec inquiète du tracé préliminaire de l'oléoduc Énergie Est

Hydro-Québec inquiète par le tracé préliminaire de l'oléoduc Énergie Est

Hydro-Québec souhaite faire entendre ses préoccupations relativement au tracé éventuel de l'oléoduc Énergie Est, de la compagnie TransCanada, lors des audiences publiques de l'Office national de l'Énergie qui doivent avoir lieu, plus tard, cette année.

Dans sa requête, Hydro-Québec s'interroge sur la proximité qu'aurait le pipeline avec ses lignes d'électricité de haute tension. Ce sont les aspects techniques associés à la cohabitation entre ses équipements et ceux de TransCanada qui inquiètent Hydro-Québec. La société d'État précise que sa requête ne vise pas à prendre position sur ce projet controversé.

Un phénomène prouvé de corrosion

Dans sa lettre, la société d'État souligne que le tracé préliminaire proposé par la société albertaine longe ses lignes électriques de haute tension sur quelque 700 kilomètres.

Hydro-Québec craint que le projet limite l'exploitation et la croissance de son réseau. Par exemple, elle s'inquiète des conséquences que pourrait avoir un bris de l'oléoduc sur ses propres installations. Mais surtout, elle mentionne le risque de la présence de lignes électriques, ce qui est susceptible d'engendrer des problèmes de corrosion sur la structure du pipeline.

Devant les préoccupations d'Hydro-Québec, TransCanada se fait rassurante, même si elle se dit consciente des risques associés à la présence de lignes de haute tension à proximité d'un oléoduc. Elle qualifie d'ailleurs les préoccupations d'Hydro-Québec de légitimes.

TransCanada reconnaît avoir connu des ennuis semblables sur son oléoduc Keystone dans l'ouest du pays, après sa mise en service en 2010. Mais la société, par la voix de son porte-parole Tim Duboyce, dit avoir mis au point depuis une technique appelée protection cathodique, qui permet de protéger la structure en acier du pipeline contre ces phénomènes d'induction et de corrosion associés à la présence d'installations électriques à proximité.

TransCanada ne précise pas les coûts supplémentaires associés à la mise en place de ce dispositif pour protéger le pipeline des risques de corrosion accélérée. Mais ces coûts pourraient s'élever à des millions de dollars pour un projet global évalué à 12 milliards au départ.

Des arguments supplémentaires pour les environnementalistes

De son côté la compagnie Valero reconnaît avoir vécu le même problème dans l'est du Québec avec le pipeline St-Laurent. Un an après avoir installé le pipeline en 2011, la corrosion est apparue.

« C'est la conjonction de la présence d'électricté à proximité de notre conduite et des sols humides qui font de petites taches de corrosion d'à peu près un centimètre de diamètre, explique Julie Cusson, porte-parole Valero. Cela ne ressemble pas du tout à de la rouille. Cela dit, il faut réparer ces taches. »

Tous ces enjeux ne rassurent pas les groupes écologistes, notamment Greenpeace. « Hydro-Québec est très claire : il y a des risques, affirme Patrick Bonin. Ces risques s'ajoutent à plein d'autres comme l'eau potable, les bélugas, la sécurité et la santé des gens près du pipeline. Si Hydro-Québec et la population sont préoccupés à ce point, peut-être que ce projet-là n'est pas bon pour le Québec. »

Avec les informations de Catherine Kovacs et de Bruno Coulombe

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