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Entrepreneurs régionaux: PKP et le PQ exigent des excuses de la part du ministre Jacques Daoust

PKP et le PQ exigent des excuses de Jacques Daoust
PC

QUÉBEC - Pierre Karl Péladeau s'insurge contre le ministre de l'Économie, Jacques Daoust, pour avoir tenu des propos qu'il juge méprisants envers les entrepreneurs régionaux.

«Rien n'arrête la partisanerie ou encore l'idiotie», écrit le porte-parole du Parti québécois en matière d'économie dans une longue tirade contre le ministre libéral publiée lundi sur sa page Facebook.

«Celui-là même qui ne connaît pas la cote de crédit de Bombardier tout en se prétendant banquier, nous sommes renversés du simplisme de son raisonnement et de la suffisance de cette attitude. Faut-il, une fois de plus, en être surpris, sachant qu'elle caractérise le gouvernement Couillard», ajoute-t-il.

Une entrevue récente accordée par M. Daoust à La Presse Canadienne est à l'origine du courroux du baron des médias et candidat à la direction du PQ. Le ministre y plaide en faveur d'un État moins interventionniste et fait valoir que le gouvernement ne doit pas courir à la rescousse de toutes les entreprises en difficulté.

Il affirme que l'intervention du gouvernement n'est pas toujours souhaitable, surtout lorsqu'il s'agit de protéger l'égo d'un entrepreneur en faillite.

«Ça fait surtout mal à l'ego en région, parce que quand vous êtes le roi du village, et que vous devez faire faillite, c'est difficile», raconte M. Daoust dans l'entrevue.

Le député de Saint-Jérôme a pris la plume pour s'élever contre ces propos et sermonner le ministre.

«J'ai l'impression que cette expression (roi du village) va lui coller à la peau et définir son étroitesse d'esprit, relève M. Péladeau. Qu'a-t-il fait ce ministre, outre de travailler pour SNC, la Défense nationale ou Investissement Québec, pour justifier et tenir des propos aussi méprisants à l'endroit des milliers d'entrepreneurs au Québec.»

M. Péladeau accuse M. Daoust d'avoir lui-même profité des largesses de l'État pour ses entreprises personnelles. Un lien à son texte renvoie à une dépêche relatant qu'un vignoble appartenant à M. Daoust et à son fils a obtenu une subvention de 5000 $ en mai 2014.

L'actionnaire de contrôle de l'empire Québecor reproche au gouvernement de Philippe Couillard de ne pas avoir de politique économique et de préférer le laisser-aller et le laisser-faire de l'économie de marché.

«Avec une telle politique, si le gouvernement Couillard cherche obsessionnellement des économies, qu'il renvoie son ministre (Daoust) aux objets perdus. Ce sera toujours un gros salaire d'épargné», souligne-t-il.

«Son sport favori ainsi que celui de son entourage politique est de diminuer le travail et la performance accomplie durant ma direction à la tête de Québecor. Dois-je lui réitérer qu'une telle attitude est néfaste pour tous les Québécois parce que la Caisse de dépôt et placement est un important actionnaire de Québecor», conclut M. Péladeau dans un nota bene.

La sortie de M. Péladeau a été suivie d'un communiqué du Parti québécois qui exige des excuses au ministre libéral pour le «manque de respect» dont il a fait preuve en décrivant des entrepreneurs comme des «rois du village».

Le meneur dans les sondages pour la succession de Pauline Marois à la tête du PQ a refusé lundi d'accorder une entrevue sur son épitre. Quant à M. Daoust, il est actuellement en mission en France en compagnie d'une brochette de ses collègues du cabinet et du premier ministre Couillard.

La Coalition avenir Québec (CAQ) juge elle aussi regrettables les propos du ministre Daoust au sujet des entrepreneurs et lui demande de cesser de banaliser les difficultés que rencontrent les entreprises.

«Faut jamais avoir été aux commandes d'une entreprise pour faire des commentaires comme ça», a décrié le porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'économie, André Lamontagne.

Selon le député de Johnson, les propos «malhabiles» du ministre cachent quelque chose de plus grave: le refus des libéraux au pouvoir de doter le Québec d'un plan robuste de relance de l'économie.

«Ce qu'on entend du ministre, c'est qu'on va laisser aller les choses et si on laisse aller le marché tout va bien se passer. Nous, on ne pense pas que c'est la bonne chose à faire», a-t-il dit.

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