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Olivier Martineau: frapper sur tout ce qui bouge (VIDÉO)

Olivier Martineau: frapper sur tout ce qui bouge (VIDÉO)

«Le monde est cave». Le comique Olivier Martineau annonce ses couleurs dès le début de son spectacle, et les maintient pendant 90 minutes. Est-il blessant, offensant, va-t-il trop loin dans sa «philosophie»? Pas du tout. En fait, si on en croit les rires sincères qui ont secoué le Théâtre St-Denis mercredi, soir de première montréalaise, et l’ovation debout spontanée qui a terminé le grand défoulement, on constate que le gaillard peut s’en permettre beaucoup.

Le ton toujours excédé, exaspéré, le débit rapide, les gags déferlant à une vitesse fulgurante ; ne consultez pas votre cellulaire ou ne vous égarez pas dans la lune pendant la prestation, car vous risquez de rater quelques bonnes blagues. La mitraille de punchs s’enclenche dès qu’Olivier pose le pied devant le public et ne s’arrête que lorsque les lumières se rallument dans la salle. On sent que la méthode a été travaillée, et c’est là, réellement, la signature propre, le signe distinctif du jeune humoriste. Ses observations sont très souvent justes et la livraison, sans répit.

Olivier Martineau frappe sur tout ce qui bouge. Sur tout ce qui ne bouge pas, aussi, ceci dit. Les salles de cinéma trop froides. Les cabines d’essayage sans miroir. Les fantômes. Les cochons d’Inde. Les dessins d’enfants. Les poissons volants. «L’épais» qui se promène à vélo sans les mains. La perruche et son «prédateur naturel», le ventilateur de plafond. Son voisin qui s’appelle Keven. Les vikings. Son coiffeur, «beaucoup trop excité pour la catégorie d’emploi qu’il occupe.» Les chats, «le chien des pauvres». Et alouette.

En entrevue, Olivier Martineau est attachant. Son personnage de scène, lui, ne l’est pas du tout. Arrogant, baveux, tranchant, direct, sans filtre et plutôt froid. Il s’adresse à son public en le tutoyant sans ménagement, comme s’il parlait à une personne. À un certain moment, il se distancie carrément de l’humanité en interpellant son parterre d’un «vous autres, les êtres humains…» Il se permet aussi de demander le nom d’une spectatrice ; «J’haïs ça!» sera sa seule réponse…

Mais son effronterie ne le rend pas désagréable à écouter, bien au contraire. On cerne le procédé dès les premiers instants, et on comprend rapidement qu’Olivier Martineau est unique en son genre. On l’écoute, on s’amuse de son insolence, on apprivoise son rythme verbal qui ne le laisse pas beaucoup respirer, et on apprend à l’aimer au fil de sa tirade. À la fin, on a hâte d’entendre quelles réflexions il nous sortira, jusqu’où ira sa proverbiale franchise.

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Sous le parapluie géant qui lui sert de décor, Olivier commence à vider son sac en parlant des mauvaises nouvelles qui nous assaillent de toutes parts. «Il n’y en a pas, de bonnes nouvelles. Quand il y en a une, elle est commanditée». Il juge ouvertement les gens qui croient avoir vu des soucoupes volantes, les estimant peu instruits. «C’est jamais au-dessus d’une université que ça passe, une soucoupe volante». Il se moque de sa propre minceur. «Ça fait un frette quand je vais au gym… J’ai eu la bactérie mangeuse de chair, mais elle est morte de faim…»

Il décrie l’existence des Snuggie. «T’as rien inventé, t’as viré de bord une robe de chambre!». Il raconte avoir déjà fréquenté une aveugle. «Ça marchait pas, on se voyait jamais». Il critique les écureuils. «Un écureuil, c’est pas cute, c’est comme un rat habillé chic.» Il se plaint qu’il ne peut que rarement partir de chez lui. «J’aimerais voyager, mais je ne peux pas, j’ai trop de plantes!»

Il est particulièrement efficace lorsqu’il se confie sur sa vie amoureuse, riant sans gêne des filles qui affirment «prendre la vie un jour à la fois.» «T’es conne, mais t’es pas spéciale!», crâne-t-il, virulent. Autre bon coup lorsqu’il s’amuse aux dépens des végétariens, qui «soupent avec des feuilles mobiles et du paprika» : «Si tu me dis : tu viendras à la maison, on va se cuisiner une orange, ta gueule!», avertit-t-il.

Et ça continue ainsi, en deux portions de 45 minutes. On ne ment pas quand on dit qu’il n’épargne aucun sujet. On dénote bien ici et là une boutade convenue sur les homosexuels ou son ex qui voulait le changer (mille fois entendue), mais dans l’ensemble, Olivier Martineau offre un contenu rafraichissant et très divertissant.

Olivier Martineau est présentement en tournée et sera en supplémentaires à Québec, à la Salle Albert-Rousseau, les 22 et 27 juin, et à Montréal, au Théâtre St-Denis, les 4 et 5 décembre.

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