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«Grande Écoute» à l'Espace GO: Claude Poissant met en scène une satire de la télé (ENTREVUE)

«Grande Écoute»: Claude Poissant met en scène une satire de la télé
Courtoisie

Une télévision qui n’est qu’un mensonge permanent. Des invités qui utilisent leurs blessures pour attirer l’attention. Des animateurs de talk-shows qui se servent de la petitesse qu’ils ont en ondes pour séduire le public. Un enchaînement de petites histoires hypertrophiées pour donner l’illusion d’en créer une grande. Bienvenue dans Grande Écoute, un texte de Larry Tremblay, mis en scène par Claude Poissant.

Des néons de couleurs en arrière-plan, une pastille sur laquelle se trouvent un fauteuil et une causeuse en cuir, quelques vrais spectateurs installés sur scène, un plafond d’éclairage abaissé, comme si quelque chose allait s’écraser sur les personnages : tel est l’environnement télévisuel qui servira de terrain de jeu au personnage de Roy (Denis Bernard), sorte de croisement entre Éric Salvail, Jimmy Fallon, Jean-Philippe Wauthier, David Letterman, George Stroumboulopoulos et Josélito Michaud.

« Quand on construisait le personnage de Roy, on a nommé tous les animateurs à un moment donné, souligne Claude Poissant. Il y a un peu de Stroumboulopoulos dans l’attitude physique, une phrase à la Denis Lévesque, des références à l’un ou à l’autre. On a fait un amalgame de qui ils sont à l’écran et on a soufflé la balloune. Mais Denis demeure un acteur et il a composé son propre personnage. »

La surutilisation de la compassion

Animateur en fin de parcours, Roy s’entretient en tête-à-tête avec quatre invités diamétralement opposés, mais tous prêts à partager leurs névroses devant la caméra : une fille de ministre écolo et spirituelle, la nouvelle chanteuse à la mode, un ex-pauvre qui vient de gagner à la loterie et un boxeur à qui on avait prédit une carrière impossible tant il était chétif, mais qui devient une coqueluche à 18 ans.

Son but: convaincre ces hommes et ces femmes d’aller toujours plus loin dans la confidence. « Le texte de Larry jette un regard sur la surutilisation de la compassion pour rendre la vie intéressante. Ce n’est pas tant une caricature qu’une satire de la télévision. Il se sert de plusieurs clichés pour faire en sorte qu’on soit aussi étonné que lorsqu’on lit les nouvelles. Mais chaque fois qu’on pense savoir où il s’en va, il nous amène ailleurs! »

En plus d’assister à ces moments télévisés gonflés à l’hélium, le public découvrira l’univers privé de l’animateur, dont le destin sombre vers la déchéance. « Son monde s’écroule et il cache quelque chose d’important. Dans la pièce, tous les personnages ne sont là que pour définir Roy. Sa femme (Macha Limonchik) n’est que l’épouse de. Son valet de cœur (Jean-Philippe Perras) lui sert de confident et devient de plus en plus important, au fur et à mesure que la pièce avance. Les spectateurs vont voir la vérité surgir, strate par strate. »

Un texte où s’emboîtent les histoires, les mensonges et les faux-fuyants, comme des poupées russes. À l’image de l’écriture très « construite » de Larry Tremblay, que Claude Poissant a mis en scène à trois autres reprises (The Dragonfly of Chicoutimi, Abraham Lincoln va au théâtre, Cantate de guerre). « Larry est un auteur qui me parle beaucoup. Quand je le lis, je suis toujours bouleversé par son travail. Il est un passionné de théâtre. Ses mots sont difficiles à apprivoiser pour les acteurs, mais une fois que c’est fait, mon Dieu que c’est agréable! »

Grande Écoute sera présentée à l’Espace GO du 24 février au 21 mars 2015. Cliquez ici pour plus de détails.

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