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Sécurité au parlement : vers l'extension des pouvoirs du gouvernement?

Sécurité au parlement : une motion sera votée lundi
Buena Vista Images via Getty Images

C'est lundi que sera votée à la Chambre des communes une motion visant à intégrer les services de sécurité au parlement et à en confier la direction opérationnelle à la GRC. Cela aurait pour effet de changer une pratique datant d'il y a près d'une centaine d'années. Des modifications qui suscitent des craintes.

Un texte de Madeleine Blais-Morin

La fusillade au parlement l'automne dernier a provoqué une onde de choc. Alors que depuis plusieurs années, l'idée d'intégrer les services de sécurité au parlement était ramenée de façon récurrente, les événements du 22 octobre 2014 précipitent les pourparlers.

L'ancien président de la Chambre des communes de 2001 à 2011, Peter Milliken, se rappelle que chaque fois qu'il a proposé de fusionner les services de sécurité, il avait été impossible d'arriver à une entente. « Le gouvernement semblait réticent à renoncer au rôle de la GRC sur les terrains entourant le parlement. Autant le Sénat que la Chambre des communes tenaient à garder leur propre force de sécurité. Ils ne semblaient pas prêts à faire le compromis d'avoir une force unifiée avec un seul commandant. »

Un plan des édifices de la Cité parlementaire. Photo : Travaux publics et services gouvernementaux Canada

En ce moment, les forces de sécurité du parlement relèvent des présidents de la Chambre des communes et du Sénat, pas du gouvernement. Si Peter Milliken a toujours cru qu'il fallait unifier ces forces, il a des réserves au sujet de la proposition des conservateurs qui donnerait selon lui plus de pouvoir au gouvernement.

« La GRC est une force du gouvernement, pas du parlement. Le gouvernement pourrait demander aux policiers de refuser l'accès à certaines personnes sur la colline du Parlement. À mon avis, si le gouvernement peut faire ça, ça changerait beaucoup les droits des députés et des sénateurs, les droits du Parlement. »

Le ministre de la Sécurité publique responsable de la GRC

Le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, reconnaît qu'il est le ministre responsable de la GRC. Mais il insiste surtout sur les impératifs de sécurité au parlement.

« On doit avoir un commandement intégré, nous estimons qu'il est important de le confier aux personnes les plus compétentes, les plus aptes en la matière et nous avons une entité respectée, reconnue à travers le monde. Il serait tout de même logique que pour protéger l'enceinte, la maison du peuple, qu'on fasse appel à leurs services pour accomplir cette fonction. »

— Steven Blaney, ministre de la Sécurité publique

Le gouvernement est pressé d'agir. Le vote sur la motion devrait se tenir lundi soir à la Chambre des communes. Si le Parti libéral compte appuyer cette motion, le Nouveau Parti démocratique s'y oppose farouchement.

La whip du NPD, Nycole Turmel, admet qu'il est nécessaire de fusionner les services de sécurité de la Chambre des communes et du Sénat, mais elle refuse qu'ils soient dirigés par la GRC. Elle affirme que les gardiens de sécurité font déjà du bon travail.

« Leur rôle, c'est vraiment la sécurité du parlement, sans avoir à répondre à un parti politique. Que le parti politique s'ingère ou que le gouvernement s'ingère dans le travail des agents de sécurité. »

Une motion semblable sera aussi débattue au Sénat dès mardi.

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