Le service sur trois lignes de trains de banlieue est interrompu pour une durée indéterminée dans la région de Montréal en raison de la grève des conducteurs du Canadien Pacifique (CP), et l'Agence métropolitaine des transports (AMT) reconnait que ses mesures de mitigation ne seront pas suffisantes pour transporter ses quelque 19 000 usagers quotidiens.
Les conducteurs du CP sont normalement aux commandes des trains de banlieue de l'AMT qui circulent sur les lignes de Candiac, Vaudreuil-Hudson et Saint-Jérôme.
L'AMT a mis en place un service d'autobus, offert en continu. Des voitures de train ont également été ajoutées sur la ligne Mont-Saint-Hilaire pour accueillir les clients de la Rive-Sud ainsi que sur la ligne verte de métro pendant l'heure de pointe.
Les clients qui veulent monter à bord des autobus nolisés du service alternatif n'ont pas à payer de frais s'ils utilisent leur carte mensuelle TRAM.
L'AMT estime qu'il faudrait quelque 700 autobus pour remplacer les trains. Or seulement une soixantaine d'autobus sont disponibles.
« Malheureusement, notre plan de contingence est limité par la disponibilité d'autobus. » — Nicolas Girard, président-directeur général de l'AMT
« Notre clientèle est donc invitée à utiliser les mesures mises en place par l'AMT, mais aussi à utiliser des solutions alternatives de transport puisque nous ne pourrons suffire à la demande », a indiqué Nicolas Girard, président-directeur général de l'AMT.
Service essentiel?
La Coalition avenir Québec (CAQ), qui s'attendait à une période de pointe « catastrophique » pour ce matin, a indiqué que cette solution de rechange n'était pas suffisante et a demandé au ministre québécois des Transports, Robert Poëti, de mettre en place des mesures « efficaces ».
« Il faut des mesures plus musclées et le ministre a la responsabilité de s'asseoir avec l'Agence pour travailler sur un plan d'urgence », a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la CAQ en matière de transports, Claude Surprenant.
Vendredi, l'AMT avait déposé une demande d'injonction afin que le CP fournisse, en cas de grève, des employés pour faire fonctionner les trains pendant la semaine, aux heures de pointe, pour une période de 10 jours. La demande d'injonction a été refusée.
« Nos clients n'auront pas droit à des services parce que le syndicat des Teamsters a convenu qu'il ne s'agissait pas d'un service essentiel. Je trouve ça complètement inacceptable. On prend en otage les clients du transport en commun », s'est indigné le PDG de l'AMT, Nicolas Girard.
Le gouvernement fédéral menace de déposer aujourd'hui un projet de loi spéciale pour forcer le retour au travail des 3300 conducteurs de locomotives du CP. Le ministre québécois des Transports Robert Poëti s'est dit favorable à une telle mesure. L'adoption d'une loi spéciale pourrait prendre quelques jours.
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